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Les pratiques culturelles de la Saskatchewan française

par Laurier Gareau

Un nouveau projet ambitieux de collecte du patrimoine fransaskois prend petit à petit du vent dans les voiles. Le projet ne veut pas seulement être un outil de conservation, mais il veut être un outil «de valorisation du patrimoine comme facteur de vie en vue d'une réappropriation par la population francophone de la Saskatchewan de son héritage culturel». Pierre-Yves Mocquais, vice-doyen de la faculté des arts de l'Université de Regina, est l'instigateur de cette nouvelle cueillette des pratiques culturelles, et le projet est rendu possible grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

Le projet a de nombreux volets interdisciplinaires et implique, en plus des historiens, la participation de linguistes, de sociologues et de nombreux autres experts en sciences humaines. Mais on veut aussi que le projet puisse dépasser le cadre universitaire afin qu'il puisse avoir un impact réel sur la réappropriation de ces pratiques culturelles par la communauté de langue française de la Saskatchewan.

Le projet s'échelonnera sur plusieurs années. D'abord, il faudra aller sur le terrain récupérer tout ce qui a trait aux pratiques culturelles traditionnelles des francophones de la Saskatchewan. Le travail a déjà commencé avec un dépouillement du matériel des collectes déjà faites, comme par exemple le travail fait durant les années 1980 par Claudette Gendron et Marie-Louise Perron et qui repose aux Archives de la Saskatchewan. Dans les prochains mois, des enquêteurs se rendront dans la communauté fransaskoise pour compléter la collecte de tout ce qui a trait aux pratiques culturelles. Les communautés de Bellevue, Zenon Park et Ponteix, qui participent depuis janvier au projet d'histoire orale de la Société historique, seront parmi les premières à être visitées par les enquêteurs.

Cinq enquêteurs seront embauchés prochainement pour réaliser cette première étape du projet. Puisque le projet doit avoir un volet formateur, plusieurs enquêteurs seront des étudiants universitaires. Au moins deux Fransaskois feront partie de l'équipe. «Il y aurait au moins deux personnes vraiment de la communauté qui feraient le lien entre Regina (l'université) et la communauté... parce que c'est un aspect très, très important du projet... un retour sur la communauté des informations que l'on aura.» Michel Marchildon et Marc Masson ont déjà été approchés pour travailler sur le projet.

Que cherchons-nous comme information dans cette collecte? À cause de l'interdisciplinarité du projet, un linguiste pourrait s'intéresser au parler des francophones dans une région tandis qu'un sociologue pourrait s'intéresser à l'organisation des paroisses francophones et un ethnologue serait à la recherche des contes et des légendes. Un aspect qui sera sûrement étudié est la diversité de la communauté francophone de la Saskatchewan (avec des origines françaises, québécoises, franco-américaines, acadiennes). C'est sa force, mais c'est aussi une faiblesse. «Il y a des problèmes au niveau des symboles identitaires... quels symboles identitaires peuvent contribuer à unir la communauté? Est-ce que cela vient des origines diverses, de l'assimilation? Il n'y a pas que la langue qui peut agir comme force unificatrice de la communauté.»

La recherche n'est toutefois pas le seul élément de ce projet. Toute cette recherche doit être orientée vers une action culturelle. Les enquêteurs vont rechercher le vécu de la personne dans le but de transmettre certaines pratiques culturelles traditionnelles à la communauté fransaskoise. Qui sont les porteurs de tradition de la communauté fransaskoise? Par exemple, est-ce qu'il y a des conteurs dans la communauté fransaskoise? La prochaine étape du projet sera donc de trouver des moyens d'assurer la transmission et la réappropriation par les francophones de pratiques culturelles traditionnelles. S'il y a des conteurs, ne serait-il pas intéressant de les valoriser, de les faire connaître, par exemple en organisant une soirée de conteurs? Les écoles et les communautés seront les principaux récipiendaires d'information recueillie (création de CD-ROM interactifs, développement de pages Web ou même, pourquoi pas, dans le développement de stratégies pour la promotion du tourisme culturel francophone).

Afin d'assurer que le projet demeure axé sur la communauté, on prévoit la mise sur pied prochaine d'un organisme consultatif qui regrouperait des personnes provenants de la communauté, des organismes culturels fransaskois et même des écoles. L'Université de Regina a aussi récemment créé le CÉCFF (Centre d'Études sur le Canada Français et la Francophonie) sous la direction de Pierre-Yves Mocquais pour diriger, entre autres, ce projet de recherche. Dominique Sarny est chargé de recherche dans le cadre du projet. Français d'origine, il vit au Canada depuis 15 ans, d'abord au Québec et en Saskatchewan depuis trois ans. Il a fait des études en anthropologie et s'est spécialisé en folklore. Il a commencé un doctorat sur les légendes.

Toute personne désireuse d'obtenir plus de renseignements au sujet du projet Les pratiques culturelles de la Saskatchewan française peut communiquer avec Dominique Sarny ou Pierre-Yves Mocquais, CECFF, AH-418, Université de Regina, Regina (SK), S4S 0A2, par téléphone au (306) 585-5130 ou par courrier électronique: cecff@uregina.ca.

«Le projet de recherche se veut donc un lieu d'échange, de concertation, de coordination et de diffusion des connaissances sur les pratiques culturelles des Fransaskois. Il contribuera à une meilleure connaissance de la réalité francophone de la Saskatchewan et à l'avancement du savoir sur les minorités francophones du Canada.»

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