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Arrache-souche


Les premiers colons qui s'établirent dans la région du parkland ont eu à déboiser des îlots d'arbres avant d'ensemencer leur première récolte. Les arbres étaient généralement coupés à la hache, mais dans certains cas on avait recourt au godendard. Le godendard est une grosse scie munie à chacune de ses extrémités d'un manche court et vertical. Cette scie devait être maniée par deux personnes. Elle servait autant à abattre les arbres qu'à les débiter en ballots ou en bûches. Dans certains coins de la province on écrivait plutôt godendart.

Dans le parkland, les colons se sont parfois servis des troncs d'arbres pour se construire des maisons de logs, ou des étables, mais généralement les troncs d'arbres n'étaient pas suffisamment gros pour être utilisé ainsi.

Le coin de Batoche est un exemple parfait. Il y a des arbres en quantité dans la région, mais nous savons que les rondins utilisés pour construire l'église et le presbytère furent transportés de la forêt Nisbet située au nord de Batoche et du côté ouest de la rivière Saskatchewan Sud.

Les arbres coupés dans la région même étaient plutôt utilisés comme bois de chauffage et, au tout début, le godendard était l'instrument le plus communément utilisé. Plus tard, les colons se sont munis de banc d'scie. Il s'agissait d'une grande scie ronde, installée sur un banc, souvent construit en métal, et qu'on faisait tourner à l'aide d'un tracteur.

Une fois que le fermier avait fini de couper les arbres, il lui fallait arracher les souches. Pour faciliter ce travail, les premiers colons ont inventé plusieurs outils.

Pour enlever les grosses souches, le colon avait souvent recours à l'arrache-souche. C'était un tronc d'arbre long de quatre mètres au bout duquel on avait fixé une roue de grand diamètre. On enchaînait solidement l'autre bout du tronc à la souche. Un cheval était attelé près de la roue et au fur et à mesure qu'il tournait en rond, il forçait la souche à suivre le mouvement et à sortir du sol.

Un autre outil utilisé pour sortir les souches de la terre était le bas-cul. Cet instrument consistait en simple madrier auquel on attachait une forte chaîne qu'on avait enroulé autour de la souche. Le bas-cul ou bacul était aussi une partie du wagon auquel on attelait deux chevaux. Au Québec, selon Léandre Bergeron, dans son Dictionnaire de la langue québécoise, un bas-cul est une personne de petite taille.

Enfin, dans certains cas, le colon érigeait un trépied au dessus d'une souche et avec corde et poulie il parvenait à arracher la souche. Le trépied servait aussi à la boucherie, c'est-à-dire lorsqu'on débitait un animal.

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