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Arrièrage d'été


Dans la dernière chronique, j'abordais un thème d'une des premières chronique de la Parlure fransaskoise, soit les termes sheaves et stouques. La raison pour laquelle j'étais revenu sur ce sujet des gerbes de blé est qu'on m'avait suggéré un nouveau terme pour stouque, soit la vailloche.

De passage à Bellevue en fin de semaine, quelqu'un m'a suggéré un autre mot qui était utilisé dans la région au temps des batteux. Il s'agit du mot quintaux ou quinto. Je n'ai pu trouver aucune définition dans mes dictionnaires qui pourrait rapprocher ce terme à la gerbe de blé.

Le Petit Robert nous donne la définition suivante pour quintal(aux): «n.m. Poids de 100 livres. Moderne au Canada après 1760 (112 livres). Masse de cent kilogrammes ou de 220,46 livres – Rendement de 20 quintaux de blé à l'hectare.» Toujours dans le Petit Robert, on trouve la définition suivante de quinto: «Cinquièmement dans une énumération commençant par primo.» Enfin, dans l'ancien français, la quinte était la cinquième partie qui devait être payée au maître.

Comment certains à Bellevue sont-ils venus à utiliser le terme pour décrire une vailloche, une stouque? C'est possible qu'ils aient utilisé la définition de quintaux qu'on retrouve dans le Petit Robert. Ils essayaient peut-être de calculer combien de minots ils auraient dans chaque vailloche. D'autre part, il est possible qu'ils utilisaient cinq gerbes de blé (sheaves) dans chaque vailloche.

J'espère qu'il y a quelqu'un qui peut me donner une meilleure explication pour ce terme.

Il y a quelques mois, Marie-Louise Perron des Archives de la Saskatchewan, me proposait un autre terme que je n'avais jamais entendu auparavant. Il s'agit d'un autre mot rattaché au métier d'agriculteur. Encore une fois, il s'agissait d'un terme que j'avais abordé auparavant. Dans un des permiers numéros de la Parlure, je vous avais suggéré l'expression le labour d'été, un terme que les experts de la langue française nous conseillent de remplacer par le mot «jachère».

Madame Perron me disait que dans sa famille on parlait de l'arrièrage d'été. Selon elle, le terme viendrait de la région de St-Cyprien-de-Napierville au Québec, le hameau ancestral des Pinsonneault de la Saskatchewan.

Aucun dictionnaire ne traite de ce terme dans ce sens mais il y a deux sources possibles. Dans le Petit Robert, on trouve le verbe arrenter qui veut dire louer une terre et le nom arrérages (souvent prononcé arrièrage au Canada Français) voulant dire un montant échu d'une rente. C'est peut-être à partir de ces deux termes qu'on a commencé à parler du travail de la jachère comme étant l'arrièrage d'été.

L'autre source possible, on la trouve dans le Dictionnaire de la langue québécoise de Léandre Bergeron. Dans cette oeuvre, Bergeron nous dit que arrimage est l'action de mettre en ordre et arrimages au pluriel est le terme pour les outils et instruments aratoires d'une ferme.

Souvent des termes entrent dans le vocabulaire et il est presqu'impossible de trouver la source. Ces mots et ces expressions ont été changés au cours des ans, souvent parce que ces termes étaient transmis par la voie orale et que l'orthographe et la prononciation pouvaient changer.

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