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Charrue


Au tout début de la colonisation, le Canadien français, comme ses voisins Ukrainiens, Polonais, Anglais ou autres, devait défricher son terrain dès son arrivé dans l'Ouest, car la Loi des homesteads exigeait que le colon casse (ou renverse pour la première fois la couche superficielle du terrain) un certain nombre d'acres chaque année avant de recevoir la patente ou le titre de sa terre.

Dans le Sud de la province, le terrain dénué d'arbres était plutôt facile à défricher. La terre était cassée à l'aide d'une charrue. La charrue la plus communément utilisée était la charrue à pied ou la charrue à mancherons ou manchons. Cet instrument aratoire était communément appelé charrue à pied parce que le laboureur marchait dans le sillon derrière l'outil. Dans d'autres coins de la province on l'appelait charrue à mancherons ou manchons parce que le fermier devait tenir les deux mancherons de la charrue.

Si la couche superficielle du terrain n'était pas trop dure, et s'il avait les moyens d'en avoir un, le laboureur pouvait utiliser un brabant double, également connu dans différents coins de la province sous les noms tilbury et sulky. Le brabant double était un modèle de charrue à roues avec lequel le laboureur pouvait tracer un sillon, ou même plusieurs à la fois, tout en étant confortablement assis sur le siège de la charrue.

Les colons du Sud de la Saskatchewan n'avaient pas à se préoccuper des arbres, puisqu'ils étaient plutôt rares dans la prairie du Sud qu'on appelle souvent le «Triangle de Palliser». Toutefois, un autre sort était réservé au fermier du Sud lorsqu'il cassait son terrain. Il devait généralement épierrer ou érocher son homestead. Épierrer est un verbe transitif qui nous vient du 16e siècle et qui veut dire «débarrasser un terrain des pierres qui gênent la culture». L'action d'épierrer un champ est l'épierrage ou l'épierrement.

Bien que le verbe épierrer nous vient du 16e siècle, il semblerait que le verbe érocher est une invention canadienne-français, le verbe n'étant pas inclus dans le Petit Robert.

Une lectrice de Saskatoon nous écrit: «Je suis enchantée de l'article La Parlure fransaskoise. Je m'aperçois depuis longtemps que le bon parler français baisse et que le français écrit fait pitié, c'en est inquiétant. On reçoit très peu de cartes de souhait sans faute.»

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