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Couche chaude


La tempête qui a laissé environ un pouce de neige sur le sol de Regina la semaine dernière était bien vue des agriculteurs qui sont toujours heureux de voir un peu d'humidité. Malgré cette neige, la plupart des gens ne veulent plus rien savoir de l'hiver; ils ont déjà commencé à penser au printemps et à la chaleur d'été.

Le temps est venu de râteler les feuilles laissées sur la pelouse l'automne dernier, de louer un tracteur pour labourer la terre dans le jardin et de sortir les outils, les engrais et les graines pour le jardin et la pelouse. Après avoir passé l'hiver bien encoquillé dans la maison chaude, il fait bon pouvoir sortir, respirer l'air frais et prendre un peu de soleil.

Pour la plupart d'entre nous, le jardinage n'est qu'un passe-temps; c'est un moyen de travailler à l'extérieur pour récolter pendant l'été et à l'automne quelques paniers de légumes et de fruits frais. Mais, il y en a qui prennent leur jardinage au sérieux. Ces personnes passent même une partie de l'hiver à étudier les calendriers pour bien connaître les cycles de la lune.

N'étant pas un jardinier sérieux, je me garroche au magasin vers le début mai pour acheter quelques plants de tomates que je vais pouvoir transplanter dans mon jardin. Pour sa part, le jardinier sérieux commence tôt au printemps à semer dans des petites boîtes, dans sa maison, des graines de tomates et de concombres, pour transplanter ces plants dans d'autres boîtes plus grandes avant de sortir le tout dans son jardin.

Il y en a même de ces jardiniers sérieux qui se sont construits une couche chaude derrière la maison. Cette couche chaude (un genre de petite serre) consiste souvent en quatre petits murs de bois recouverts d'un châssis double. Pendant la journée, les plants peuvent recevoir le soleil et le soir, le bon jardinier va recouvrir sa couche chaude de vieilles couvertures.

Le terme couche chaude est utilisé dans certains coins de la province mais ne semble pas avoir été utilisé couramment au Québec, ni en Acadie. Je n'ai pas pu trouver le terme couche chaude dans un dictionnaire.

Cependant, le terme couche est relié au jardinage. Dans le Dictionnaire général de la langue française (1924), on peut lire: «Couche, s.f. Couches de jardinage, amas de fumier disposés convenablement pour hâter l'accroissement et la maturité des plantes, des légumes.» Plus loin dans le même dictionnaire, on peut lire: «Pièce de bois fixée sur le sol pour soutenir des étais Étais étant «pièce de bois placée provisoirement pour soutenir une construction.»

L'abbé Étienne Blanchard, dans son Dictionnaire du bon langage (1915) nous suggère d'utiliser bâche. Selon lui, couche: «la caisse de bois sans fond sur laquelle est placé le châssis d'une couche de jardin se nomme bâche Bâche devrait alors remplacer couche chaude.

Le Petit Robert définit bâche comme étant un «coffre recouvert d'un châssis et servant de petite serre pour la culture forcée.» Il semblerait alors que le terme couche était utilisé au Québec durant le 19e siècle, mais que c'est dans l'Ouest qu'on a ajouté chaude pour en faire couche chaude.

En passant, je vous expliquerai le terme encoquillé la semaine prochaine.

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