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FortillerMardi dernier, comme bien d'autres Fransaskois, en sortant du lit j'ai ouvert mon téléviseur afin de voir l'émission Bonjour Chez Vous au petit écran. Maintenant, j'ai mes petites habitudes et j'écoute normalement les nouvelles de Newsworld en me levant. Donc, mardi dernier, alors que Donald Sirois fortillait de nervosité en préparant son commentaire du jour, n'étant pas accoutumé à se montrer la binette à la télévision, il m'arrivait de tourner vers les nouvelles de Newsworld. C'est que je voulais entendre les propos du Sénateur Sid Buckwold au sujet de la TPS. Mais, laissons faire la TPS et parlons de notre ami, Donald Sirois. Vous vous souviendrez tous qu'il a été choisi comme meilleur communicateur en Saskatchewan l'automne dernier lors de la remise des prix du concours «Hommage aux Fransaskois» au Rendez-Vous de Regina. Donald fait de la radio depuis 1975. En effet, nous avons tous les deux commencé nos carrières en radiodiffusion cette année-là, sous la direction de monsieur Raymond Marcotte. Le directeur de Radio-Canada voulait avoir des voix fransaskoises sur les ondes de sa station radiophonique. Lionel Bonneville, Michel Dubé, Alain Clermont, Valerie Sirois, Richard Duret, Rupert Baudais, Donald et moi-même faisions partie de cette vague fransaskoise à Radio-Canada Regina. Lionel Bonneville est maintenant directeur régional du poste CBKF; Donald Sirois est animateur et commentateur; les autres, nous poursuivons des carrières ailleurs. Oui, quinze ans plus tard on peut toujours entendre la voix de Donald Sirois sur les ondes de notre radio. Il méritait bien le prix du meilleur communicateur au dernier Rendez-Vous! Donald est tout un individu. Il a beaucoup de bonnes qualités – sincère, modeste, respectueux, optimiste. On peut attribuer, en grande partie, son succès au fait qu'il parle notre langage. Il n'a jamais tenté de se donner ce petit accent radio-canadien qui rend la plupart des autres artisans de la radio plus ou moins interchangeables. Et, c'est la raison pour laquelle on entend souvent des termes comme fortiller et binette dans les propos de Donald. Ce sont des termes comme ça qui le rapprochent de nous. Il n'a pas peur de parler notre langage sur notre radio! Donald pourrait consulter les cahiers des Que Dire préparés par le service de linguistique de Radio-Canada et découvrir qu'il devrait dire frétiller au lieu de fortiller; que le terme binette est une expression populaire voulant dire visage. Mais Donald reconnaît que ses auditeurs sont très, très familiers avec les termes fortiller et binette. Le terme fortiller nous vient d'un mélange canadien-français de deux verbes – tortiller et frétiller. Frétiller, selon le Petit Robert, c'est s'agiter par petits mouvements rapides tandis que tortiller, c'est se tourner de côté et d'autre sur soi-même. Quant à binette, le Petit Robert nous dit que le terme vient probablement de bobinette. Donald, n'arrête pas de fortiller; ton langage et tes commentaires sont fortement appréciés de la population fransaskoise. Continue! Et, on n'haït pas te voir la binette à la télévision de temps en temps. |