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Grésil


Si jamais la pluie peut finir, il sera possible de râteler les feuilles laissées sur la pelouse l'automne dernier, de louer un tracteur pour labourer la terre dans le jardin et de sortir les outils, les engrais et les graines pour le jardin et la pelouse. Après avoir passé l'hiver bien encoquillé dans la maison chaude, il fait bon pouvoir sortir, respirer l'air frais et prendre un peu de soleil.

Eh, oui! Ce paragraphe est familier; vous avez pu le lire dans la dernière chronique. Je reprends cet extrait puisque je n'ai pas eu l'espace, la semaine dernière, de vous expliquer le mot encoquillé. Ce terme est communément utilisé dans la région de Bellevue. On va dire qu'une personne «s'encoquille dans sa couverture de laine», c'est-à-dire qu'elle est habillée chaudement dans sa couverture, comme dans une coquille.

Bien sûr, je n'ai pas pu trouver le verbe encoquiller dans aucun dictionnaire, mais dans le Dictionnaire de la langue québécoise, Léandre Bergeron nous propose le verbe «encloquer v.tr. Habiller chaudement.» Sauf dans Bergeron, on ne retrouve le terme encloquer dans aucun dictionnaire.

Une lectrice de Gravelbourg, Mme Gracia Gauthier, écrit pour suggérer le terme grésil:

«Je vous confie, écrit-elle, un certain mot "grésil". Est-il originaire de la Saskatchewan? Je ne sais pas, mais ces derniers jours, il y avait du grésil sur nos perrons, autos, trottoirs, terrains. Ces petits globules de glace très blancs et très durs et dont certains oiseaux raffolent.»

Eh bien, Mme Gauthier, soyez rassuré que le mot grésil ne prend pas ses origines en Saskatchewan, mais plutôt qu'il nous a été transmis de père en fille ou de mère en fils depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours. En effet, dans le dictionnaire Larousse de l'ancien français on lit: «Gresil n.m. (1080) gresille n.f. (1120) 1. Grésil. – 2. Grêle. Gresillier (XIIe siècle) Grésiller.»

Dans le Dictionnaire général de la langue française (1924), on découvre que dans la «Chanson de Roland» (1425) l'auteur a écrit: «Pluie et gresilz Dans ce dictionnaire, on trouve la définition suivante pour gresil: «s.m. Brouillard, pluie fine qui se congèle. (Synonyme – givre.)»

Enfin, dans le Dictionnaire nord-américain de la langue française, Bélisle propose la définition «variété de grêle, fine et très blanche.»

Même si grésil est communément accepté dans la langue française, n'empêche que la prononciation a changé au cours des années, comme nous le révèle Dagenais dans son Dictionnaire des difficultés de la langue française au Canada. «La consonne finale de grésil était toujours muette jusqu'au début du XXe siècle. On disait gré-si. L'usage nouveau est de prononcer le «l» comme dans avril et péril. Les prononciations gré-si et gré-sil sont actuellement correctes, mais il semble que cette dernière l'emportera.»

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