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Haspar


Nous retrouvons dans la parlure fransaskoise beaucoup de mots et d'expressions qui émanent du monde de l'agriculture et plusieurs de ces mots figurent dans la superbe Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan de Richard Lapointe et Lucille Tessier.

C'est une Fransaskoise du coin de Gravelbourg qui m'a mené à repenser à ce livre que j'ai beaucoup utilisé dans les premières chroniques. Madame Marcelle Verville de Gravelbourg me suggérait récemment de parler du mot haspar, un terme que je n'avais jamais entendu auparavant. Selon elle, lorsqu'elle était jeune on entendait souvent le mot haspar, une francisation du mot anglais «horsepower».

Madame Verville se demandait si le mot haspar figurait dans le Dictionnaire de bon langage de l'abbé Etienne Blanchard. Dans son oeuvre, l'abbé Blanchard ne parle pas de ce mot, mais on peut y trouver le mot anglais «horsepower». Selon l'abbé, «horsepower» devrait être corrigé en utilisant un des termes suivant: trépigneuse, moteur à cheval, manège ou cheval-vapeur.

Le mot haspar semble donc être une francisation typiquement fransaskoise du mot «horsepower». Léandre Bergeron, dans son Dictionnaire de la langue québécoise, parle de «horsepower» qu'il prononce horsse paoueu.

Si l'on revient aux corrections que nous suggère l'abbé Blanchard, il parle de la trépigneuse et c'est dans ce sens que madame Verville se souvient d'avoir entendu le mot haspar.

C'est le mot trépigneuse qui me pousse à retourner à Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan. Dans ce document, à la page 144, Richard Lapointe et Lucille Tessier parlent des travaux des moissons au début de la colonisation en Saskatchewan. On peut lire: «Durant les premières années de la colonisation en Saskatchewan, on utilisait souvent une batteuse rudimentaire, actionnée par deux hommes tournant une grande manivelle. Dans les batteuses de plus grande capacité, le travail était fourni par des chevaux montés sur une trépigneuse, sorte de tablier roulant en plan incliné, ou attelés à un manège à flèches (communément appelé «swippe») formé de longues perches tournant autour d'un axe central.»

Les deux auteurs ont aussi trouvé une vieille photo d'une trépigneuse utilisée en 1907 par les Limet, des fermiers de la région de Duck Lake.

Une expression communément utilisée en Saskatchewan est le labour d'été, le système de rotation qui consiste à laisser reposer la terre un an sur deux. De nos jours, les fermiers ont de grosses machines pour faire ce travail, et la tâche de labourer les champs n'est plus aussi longue qu'elle l'était il y a une vingtaine d'année. Toutefois, on continue à dire labour d'été au lieu du terme plus correct, la jachère.

Deux autres mots qui sont typiquement fransaskois et qui se rattachent à l'agriculture sont le P.F.R.A. et le pacage communautaire. Le P.F.R.A. est le sigle anglais de l'agence gouvernementale – l'Administration du rétablissement agricole des Prairies. Les fermiers de la Saskatchewan ont toujours utilisé le sigle anglais plutôt que son équivalent français A.R.A.P. Une des responsabilités du P.F.R.A., à la suite de la grande dépression des années trente, était d'établir une série de pacages communautaires sur des terres marginales de la province. Ces pacages sont des pâturages pour le bétail qui appartiennent à la communauté et chaque été, les fermiers transportent leurs bétails à ces pacages communautaires pour les alimenter.

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