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Stalle


Dans la dernière chronique, je parlais d'une lettre que je venais de recevoir du docteur Rosario Morin dans laquelle il me suggérait le mot crank. Le docteur Morin termine cette lettre en écrivant: «J'ai toujours cru que le mot stall ou stalle était un anglicisme. Nous disions le cheval entre dans son part ou prend son part. Le dictionnaire définit stalle: espace qu'occupe un cheval dans une écurie

Comme le docteur Morin, j'avais toujours pensé que le mot stalle était un anglicisme. Dans le Petit Robert je lis: «stalle n.f. (1611; latin médiéval, stallum, latinisation de l'ancien français estal, fin XIIe.) Compartiment cloisonné réservé à un cheval, et par extension à une voiture.» Donc, le mot n'est pas un anglicisme et nous ne devrions pas nous gêner de l'utiliser.

Dans le Dictionnaire du français québécois, Léandre Bergeron précise que dans plusieurs parties du Québec le mot crèche est utilisé plus couramment que le mot stalle. Chez-nous, nous utilisions stalle, tandis que le mot crèche était parfois utilisé pour décrire l'auge ou la mangeoire.

Il y a toutefois une précision à faire. Selon les dictionnaires, stalle est un compartiment pour un seul cheval. Chez-nous, nous ne faisions pas cette distinction, la stalle pouvant servir pour un ou deux chevaux.

Puisque nous parlons des étables pour les chevaux, il est intéressant de noter l'origine du mot écurie. Selon le Petit Robert: «écurie n.f. (XIIe, de écuyer.) Fonction d'écuyer; ensemble des écuyers, pages, chevaux, carrosses d'une maison princière; leur logement. Par extension – local pour les écuyers et leurs chevaux.» Anciennement, le mot écuyer servait à décrire le gentilhomme au service d'un chevalier.

Il y a un autre mot qui m'est venu à l'idée et dont je n'étais pas certain s'il était bien utilisé en Saskatchewan. Les fermiers parlent souvent de l'établi dans leur chède (shed) ou leur chope (shop). Chède et chope sont deux mots qui nous viennent de l'anglais. La chède est un hangar, un appentis ou une remise. La chope est un atelier, une usine ou une boutique. Aujourd'hui, même la grange principale sur la plupart de nos fermes porte le nom de chope.

L'établi est-il le bon mot pour décrire la table de travail dans la plupart de ces granges? Selon le Petit Robert: «établi n.m. (1390 de e(s)tablir). Table massive sur laquelle les ouvriers qui travaillent le bois ou le métal disposent ou fixent leur ouvrage.» L'établi est alors le bon terme.

Enfin, le printemps dernier, les fermiers de la Saskatchewan espéraient avoir du grain en quantité pour remplir toutes leurs graineries. Hélas, la chaleur du mois de juillet et les récentes pluies vont réduire de beaucoup la quantité et la qualité des récoltes.

Depuis toujours, les agriculteurs de la Saskatchewan appellent le local où ils entreposent leur grain des graineries. Le mot n'est pas reconnu par l'Académie française, mais n'est-il pas préférable de dire grainerie au lieu d'utiliser le terme qui devient de plus en plus populaire sur nos fermes de la Saskatchewan, soit l'anglicisme bin?

Le terme grainerie est utilisé au Québec et David Rogers dans son Dictionnaire de la langue québécoise rurale a répéré le mot dans l'oeuvre littéraire La Forêt, page 84. «Les billots d'épinette étaient mis à part pour la construction d'une grainerie

En Saskatchewan, les vieilles graineries de logs et de planches disparaîssent rapidement pour être remplacées par des bins d'aluminium. Espérons seulement que le mot ne disparaîtra pas avec la dernière grainerie de bois.

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