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StampedeAbordons maintenant un langage qui m'a été suggéré par deux lecteurs du Sud de la province. Je parle bien sûr du langage du monde des ranchs. Dans le sud et le Sud-ouest de la province, c'est toujours le pays du ranch. Ces grandes fermes d'élevage de bovins on les trouve dans les régions de Willow Bunch, de Wood Mountain, de Fir Mountain et même de la Montagne de Cyprès. Le monde du ranch a donné naissance à sa propre terminologie. Le cowboy, ou «le gardien des troupeaux de bovins», a été immortalisé dans des milliers de films et de romans westerns. Mais, le cowboy est toujours bien vivant; il continue à gagner sa vie sur les ranchs de l'ouest et dans les rodeos ou stampedes qui sont toujours si populaires dans les prairies. L'abbé Roger Ducharme du Collège Mathieu nous écrit: «J'ai beaucoup entendu parler du stampede de Wood Mountain (Sask.) le plus vieux, paraît-il, de l'Amérique du Nord. Lancé comme jeu social, avant le début du siècle, par les Sioux de la réserve de Sitting Bull, les blancs s'y sont joints peu à peu. J'y suis allé finalement et j'ai vu, pour la première fois, tout ébahi, un cowboy raîder ou railleder (rider), à poil, un bronco s'y tenant d'une seule main au lasso serré très fort autour du corps du cheval, plus ou moins sauvage, se rebiffant bruyamment. Retenu dans une chute, au signal donné, on lâche ce mâron dans le corral pour qu'il désarçonne ce cavalier agaçant dont il veut se débarasser, au plus vite. Les éperons aux talons que le cowpoke darde en cadence aux épaules et aux flancs de la monture débridée qui se lance, s'arrète brusquement, en avant, en arrière, de côté... l'ardent à tenir son équilibre. C'est un jeu fascinant, mais dangereux. Si le broncobuster résiste, les quelques secondes règlementaires, aux assauts du renâclant mustang absolument résolu de jeter cet intrus par terre, il est déclaré champion.» Si l'abbé Roger Ducharme a été fort impressionné d'un stampede contemporain, madame Berthe Lalonde d'Assiniboia a des souvenirs encore plus précieux. Madame Lalonde nous a écrit il y a quelque temps pour nous faire part d'expressions très courantes au temps de sa jeunesse à Lisieux vers 1916. Elle nous écrit pour nous suggérer «le round-up pour brander les animaux des ranchers ou rancheurs. Plusieurs voisins se réunissaient pour accomplir cette tâche, qui semblait plutôt être une partie de plaisir pour plusieurs car cela se terminait par un souper et soirée souvent arrosé de moonshine ou home brew.» Madame Lalonde nous parle aussi de casser un bronco (broncho), qui veut dire «dompter un cheval de ranch». Elle explique comment on procédait pour dompter l'animal: «on l'attelait, avec un autre cheval déjà dompté, à une lourde voiture dans un champ où le cheval broncho pouvait ruer, bucker, sauter jusqu'à l'épuisement, sans faire de dommage et finissait par comprendre ce qu'on attendait de lui!» |