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VaillocheDepuis plusieurs semaines, les agriculteurs de la province ont sorti les andaineuses ou swathers et les moissonneuses-batteuses ou combines. C'est l'automne! C'est le temps des récoltes. Dans une des toutes premières chroniques, j'avais abordé des termes agricoles d'aujourd'hui et d'autrefois – la combine, le binder, les sheaves et les stouques. La définition que j'avais donnée pour une stouque était: «des gerbes de grain placées en meulottes ou en meulons. Les gerbes étaient appuyées les unes contre les autres, têtes en l'air, afin de minimiser les pertes lorsqu'on ne pouvait procéder immédiatement aux battages.» Alfred Champagne de Regina, orginaire du Manitoba, suggère un autre terme pour stouque, soit une vailloche. Chez lui au Manitoba, on utilisait le terme vailloche pour parler d'un «petit meulon de foin». Léandre Bergeron, dans son Dictionnaire de la langue québécoise, nous propose de chercher le mot veillotte ou veilloche, mais il ne nous offre aucune définition de ces deux mots. Toutefois, il est possible de lire dans l'oeuvre de Bergeron la définition suivante pour vaillocher: «verbe transitif ou intransitif. – Mettre le foin en vailloches.» Dans le Dictionnaire nord-américain de la langue française (Bélisle) on trouve cette définition pour veillotte: «n.f. Botte de foin, de grains coupés et liés par le milieu pour qu'elle sèche dans une position verticale, par groupe de trois ou quatre. On dit vailloche au Canada.» En effet, comme nous l'a souligné monsieur Champagne, on dit vailloche au Canada. Cette définition de Bélisle semble laisser sous-entendre qu'en France on dit veillotte. Toutefois, on ne trouve pas ce terme dans le Petit Robert ni dans le Dictionnaire du français plus. Enfin, Hatzfeld et Darmesteter, dans leur Dictionnaire général de la langue française (1924), ont ceci à dire au sujet de veillote: «s.f. Origine inconnue. (Agricult.) Petit tas de foin séché qu'on forme sur le pré. (Enveilloter.)» Le terme veilloche figure dans la littérature québécoise. David Rogers a relevé le mot dans le roman Chez nous, page 94: «le fils du fermier, gaillard bien découplé, qui vous soulevait au bout de la fourche les plus grosses veilloches sans rien laisser sur le champ, allait à pied, ouvrant et fermant les barrières.» |