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Bennett buggies et Anderson carts


1937. Nous sommes au creux de la crise économique et la sécheresse dévaste la grande majorité des terres agricoles de la province, au sud d'une ligne passant par Yorkton et North Battleford. Les revenus de bon nombre d'agriculteurs sont nuls, ou peu s'en faut, depuis déjà sept ou huit ans: l'automobile qu'on avait achetée aux beaux jours des années 1920 devient un luxe, car l'essence, les pièces et les réparations sont dispendieuses.

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Exemple de Bennett buggy (Archives de la Saskatchewan) 18.5 Kb

Et puisque l'automobile est inutilisable, à court d'essence sinon de pièces essentielles, pourquoi ne pas la transformer en véhicule confortable, avec sièges rembourrés, pneus gonflés et suspension à ressorts pour aplanir les cahots de la route? On enlève donc le moteur, la transmission et l'arbre de couche, et on installe un timon pour y atteler un «timme» de chevaux. C'est un Bennett buggy, nommé d'après le premier ministre du Canada.

Ceux qui ont besoin d'un véhicule plus léger débitent une automobile pour ne laisser que l'essieu arrière et une petite partie de la carrosserie, auxquels ils attachent des memoires. C'est un Anderson cart, nommé d'après le premier ministre de la Saskatchewan.

Vient le moment, inévitable, où la chambre à air vingt fois rapiécée n'est plus bonne qu'à jeter; les enfants s'en emparent immédiatement pour se fabriquer un «sligne-chotte», c'est-à-dire une fronde pour abattre les pies et les corneilles, dont le bec et les pattes valent quelques sous au bureau de la municipalité. Inutile de songer à acheter une nouvelle chambre à air. Qu'à cela ne tienne! On bourre le pneu avec de paille. Si le pneu a alors tendance à sauter la jante, on l'attache avec une lanière de cuir. Et hue La Grise!

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