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IncendiesPoint n'est besoin de dire que la Saskatchewan est une contrée froide. Aujourd'hui, la technologie nous isole confortablement des rigueurs du climat en nous offrant, par exemple, des appareils automatiques qui réchauffent nos logis. Mais à l'époque de la colonisation, le chauffage des habitations constituait un problème de tous les instants. On se chauffait surtout au bois et au charbon. Le danger guettait: dans les périodes de grands froids, on bourrait le poêle de cuisine, les «tortues Québec» placées dans les pièces éloignées ou encore la fournaise installée au sous-sol, jusqu'à ce que les tuyaux rougeoient. C'est souvent à ce moment, ou lorsqu'un tison tombait d'une porte mal fermée ou qu'une flammèche sautait par un jour, que l'incendie se déclarait. «Albertville – Une de nos braves familles d'Albertville vient d'être frappée d'une manière bien cruelle. Vendredi midi, le feu a complètement détruit la maison de M. Ernest Lavoie, sans que rien n'ait pu être sauvé. Et les voilà sur le chemin sans ménage et sans foyer, avec 4 petits enfants, eux qui étaient encore à leurs années de début sur la ferme toujours difficiles, et dont la seule richesse consistait en leur linge de corps et leur modeste mobilier.» Dans les campagnes, si l'on ne parvenait pas à maîtriser le feu peu après sa naissance, on ne pouvait guère faire mieux que de tenter de sauver le mobilier et les autres biens, et d'empêcher l'incendie de se propager aux autres bâtiments. «Domrémy – Samedi le 2, vers dix heures du matin, un incendie a détruit complètement la maison d'habitation de M. Jean Baudais père. Avec l'aide de quelques voisins, une grande partie des meubles ont été sauvés. Les pertes sont évaluées à 800 piastres, couvertes en partie par une assurance.» Même dans les plus gros villages, où existait une brigade de pompiers volontaires, il n'était pas facile de contenir les flammes. Le matériel se résumait habituellement à quelques dizaines de seaux de cuir pour «faire la chaîne», quelquefois une pompe, des échelles et des haches. Lorsqu'il y avait un «réservoir su' pattes» pour les locomotives à vapeur, on pouvait aussi y raccorder un boyau. «Ponteix – Un terrible incendie à Ponteix a détruit l'écurie de louage de M. Jos. Goulet, la forge de MM. Privée et Pelchat; le voiturage d'automobiles de M. Oarr est fort endommagé, et la cour à bois Imperial Elevator and Lumber Company. L'origine du feu est inconnue et est dûe à une cause accidentelle.» Les édifices de plus grandes dimensions et munis d'un système de chauffage plus perfectionné n'étaient pas à l'abri du danger, surtout les églises et les écoles désertes toute la nuit et une partie de la journée.
«Au moment où nous allons sous presse, nous apprenons qu'un incendie vient de détruire l'école catholique de North-Battleford, magnifique construction à deux étages en brique dont le haut servait d'église. À 7.30 heures du matin lorsqu'on s'aperçut du feu, il était déjà trop tard. La bâtisse avait été construite en 1912 et avait coûté $32,000. C'est une bien pénible épreuve pour les catholiques de Nord-Battleford et particulièrement pour le R.P. Vachon, o.m.i., le dévoué curé de la paroisse, auquel nous exprimons notre plus vive sympathie dans ce malheur.» Les pertes matérielles sont graves, certes, mais elles ne se comparent en rien aux tragédies que sont les pertes de vies humaines, tout spécialement celles des enfants. «Un exemple fut la tragédie qui frappa le foyer de M. et Mme Pierre Dechaîne le 4 mars 1928 à Fife Lake. L'incendie réduisit leur résidence en cendres et coûta la vie à six de leurs enfants. Parce qu'il faisait très froid et que le vent soufflait, on avait ajouté du charbon dans le poêle qui, surchauffé, explosa en flammes. Les six victimes étaient Charlenois-Edmond (11 ans), Delia Marie (10 ans), Pauline (8 ans), Marie-Alma (6 ans), Pierre-Louis (4 ans) et Jean-Paul (2 ans). Mme Dechaîne était partie à Willow-Bunch avec les deux aînés, dont c'était la Confirmation.» C'est d'une part l'invention et la production à coût abordable, depuis la fin des années 1950, de camions transportant un matériel complet de lutte contre les incendies – pompes puissantes, réservoirs d'eau, extincteurs chimiques, échelles, matériel de démolition, masques à oxygène – et d'autre part la meilleure formation offerte aux pompiers volontaires qui ont considérablement réduit les pertes de vie et les dommages causés par le feu dans les villages et les régions rurales de la province. (tiré du Patriote de l'Ouest, 6 février 1924, p. 6; 15 février 1917, p. 8; 23 décembre 1915, p. 6; 10 février 1916, p. 4; de Gathering of Memories, Fife Lake History Book Committee, Fife Lake, 1981, p. 13) |