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Premiers ministres et premiers ministres


Si quelqu'un vous demande, apparemment en toute innocence, le nom du premier ministre – ou premier – de la Saskatchewan, vous feriez bien de vous méfier, car il y a un piège. Lequel? Il n'y a pas de premier ministre en Saskatchewan... En effet, si la coutume et l'usage populaire reconnaissent le titre de «premier ministre», celui-ci n'existe pas et n'a jamais existé selon les statuts provinciaux. La personne qui est à la tête du parti détenant la majorité à l'Assemblée législative provinciale prête serment en tant que «président du Conseil exécutif».

Depuis la création de la province en 1905, onze personnes seulement ont porté le titre de président du Conseil exécutif:

  1. Walter Scott (Libéral), du 5 septembre 1905 au 20 octobre 1916;
  2. William Melville Martin (Libéral), du 20 octobre 1916 au 5 avril 1922;
  3. Charles Avery Dunning (Libéral), du 5 avril 1922 au 26 février 1926;
  4. James Garfield Gardiner (Libéral), du 26 février 1926 au 9 septembre 1929 et du 19 juillet 1934 au ler novembre 1935;
  5. James Thomas Milton Anderson (Conservateur), du 9 septembre 1929 au 19 juillet 1934;
  6. William John Patterson (Libéral), du ler novembre 1935 au 10 juillet 1944;
  7. Thomas Clement Douglas (C.C.F./N.P.D.), du 10 juillet 1944 au 7 novembre 1961;
  8. Woodrow Stanley Lloyd (N.P.D.), du 7 novembre 1961 au 22 mai 1964;
  9. Wilbert Ross Thatcher (Libéral), du 22 mai 1964 au 30 juin 1971;
  10. Allan Emrys Blakeney (N.P.D.), du 30 juin 1971 au 8 mai 1982;
  11. Donald Grant Devine (Conservateur), du 8 mai 1982...

Lequel d'entre eux a servi le plus longtemps? «Tommy» Douglas, bien sûr, qui a été premier sans interruption pendant plus de 17 ans.

Si vous êtes tombé dans le piège mentionné plus haut, vous pouvez toujours prendre votre revanche en posant à votre tourmenteur la question suivante: «Quel rôle politique Asmundur Loptson a-t-il joué en Saskatchewan?» Convaincu que vous avez inventé ce nom de toutes pièces, il répondra à coup sûr que cette personne n'a jamais existé. Eh bien, Asmundur A. Loptson a bel et bien existé, puisqu'il a été chef de l'Opposition libérale à la session de 1954 à Régina, avant de retomber dans l'obscurité.

Étant donné la présence dominante des néo-démocrates depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il serait tout à fait naturel de supposer que c'est le C.C.F./N.P.D. qui a été le plus longtemps au pouvoir depuis la création de notre province. En fait, il faudrait que ce parti soit au pouvoir pendant encore au moins une décennie entière avant d'égaler les Libéraux, qui ont mené les destinées politiques de la Saskatchewan pendant plus de 41 ans en tout. Les Conservateurs viennent loin derrière avec à peine dix ans.

Pendant que nous sommes sur le sujet des premiers ministres, pourquoi ne pas parler un peu de ceux du Canada. Combien de fils de la Saskatchewan (en attendant la «fille» qui viendra bientôt) ont servi comme premiers ministres du pays? Facile, direz-vous; il y a eu Diefenbaker et puis peut-être aussi avant lui R.B. Bennett... parce que vous savez, il y avait beaucoup de Bennett buggies ici durant les années 1930: alors, disons deux!

À la vérité, il aurait fallu répondre aucun, car pas un seul premier ministre canadien est né en Saskatchewan: Diefenbaker est né en Ontario et Bennett, au Nouveau-Brunswick.

Enfin, une autre question piège, double cette fois. Combien de premiers ministres canadiens ont été élus députés d'un comté de la Saskatchewan à un moment ou à un autre de leur carrière politique? Trois: John G. Diefenbaker dans Lake Centre et Prince-Albert, Mackenzie King, dans Prince-Albert et Wilfrid Laurier, dans Prince-Albert aussi. Maintenant, combien de premiers ministres canadiens ont représenté un comté de la Saskatchewan? La réponse? Deux: Diefenbaker et King. Mais qu'est-il arrivé à Laurier?

Laurier fut élu député de Prince-Albert lors des élections tenues le 23 juin 1896, mais lorsqu'il accepta le poste de premier ministre trois semaines plus tard, plus exactement le 11 juillet, il abandonna le siège de Prince-Albert, car il avait aussi été élu député de Québec-Est, siège qu'il préférait. Il n'a donc jamais représenté les électeurs de Prince-Albert pendant qu'il était premier ministre. Les lois électorales, il faut le dire, permettaient à cette époque de se présenter dans plus d'un comté à la fois.

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