Deuxième curé, Jacques Degeay, p.s.s.,

1717-1774

Le sulpicien Jacques Degeay succède en 1742 au fondateur Pierre Lesueur. Originaire de la paroisse Saint-Nizier de Lyon en France, fils de Henri Degeay et Marie Bournicat, Jacques Degeay voit le jour le 31 mars 1717. Après des études au séminaire Saint-Irénée de Lyon, dirigé par les sulpiciens, Jacques Degeay, nouvellement ordonné prêtre, arrive à Montréal le 21 juillet 1742.


Manoir du fief Bailleul comme il a été récupéré par Louis de Bailleul, fils, à l'époque de Jacques Degeay.

Après quelques mois de ministère à la paroisse Notre-Dame, ses supérieurs l’invitent à prendre la cure de la paroisse Saint-Pierre-du-Portage. II n’a que 25 ans. Il en fera l’oeuvre de sa vie en y déployant durant 32 ans son ministère comme missionnaire, ses intérêts comme bâtisseur, brasseur d’affaires et son zèle pour les petites gens. À son arrivée à Saint-Pierre-du-Portage, le jeune curé Jacques Degeay découvre une paroisse dans un état lamentable. Les installations paroissiales sont désuètes et les finances en piètre état. Pierre Lesueur nourrit d’une foi tout intérieure vivait dans un dépouillement reconnu par ses contemporains, il n’entretenait pas de vision d’avenir pour sa paroisse, se contentant d’être présent à la vie quotidienne de ses fidèles.

 

Manuscrit

"Je soussigné curé missionnnaire de St-pierre-du-Portage donne par ces présentes, en pur don à l'oeuvre et fabrique de la dite paroisse, un soleil de la valeur de dix à onze cent livres plus ou moins qui depuis cinq ou six ans est en magasin soit à la Rochelle, ou à Paris, et qui ne m'est parvenu encore paraport au risque de la mer et de la guerre, mais qui doit me parvenir aussitôt que la paix sera faite aux charges et conditions que la ditte fabrique donnera à la confrérie du scrapulaire la somme de cent écus, laquelle somme de cent écus sera employée à la décoration de la chapelle de ladite confrérie, fait et passé au presbytaire de la ditte paroisse, en outre je révoque dès ce moment toutes autres legs ou donations que j'aurais pu faire dudit soleil, le vingt trois may mil sept cent soixante deux."

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Déterminé, Jacques Degeay arrive à L’Assomption avec la mission de relever la paroisse et de la doter bientôt d’une nouvelle église. A cet effet, il entreprend de mettre de l’ordre dans les finances de la fabrique. En 1742, l’année du départ de Pierre Lesueur, les recettes se montaient à 349 livres 10 sols. Dès l’année suivante sous l’impulsion de Jacques Degeay, les revenus s’élèvent à 804 livres 11 sols et ils continueront de grimper. La rente des bancs atteint son maximum, 210 livres 16 sols, les quêtes du dimanche et la quête de l’Enfant-Jésus augmentent sensiblement dès la première année d’exercice du curé Degeay. Vers la fin de sa vie, rongé par la maladie qui l’emportera, il fait des séjours à l’Hôtel-Dieu de Montréal où il trépasse à 57 ans, le 6 août 1774, après avoir gratifié ses oeuvres de généreux dons dictés dans son testament. Il est inhumé sous l’église Notre-Dame.

 

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