La bataille des plaines d'Abraham

La bataille des plaines d'Abraham, qui eut lieu le 13 septembre 1759, est un événement marquant de l'histoire du Canada. Par cette victoire, les Anglais prenaient possession de tout le continent nord-américain.


La guerre de Sept Ans

En 1748, la signature du traité de paix d'Aix-la-Chapelle marque une trêve des hostilités entre la France et l'Angleterre. À partir de 1754, une suite d'événements provocateurs compromettent le traité de paix. Le massacre de Villiers de Junonville, parlementaire canadien et la déportation des Acadiens font monter la tension entre la France et l'Angleterre. Les Anglais n'allaient pas s'arrêter là. En 1756, ils commandent une attaque surprise sur tous les vaisseaux français, autant militaires que commerciaux. Malgré son désir de fermer les yeux sur les événements et de conserver la paix à tout prix, Louis XV, roi de France, doit réagir à cet affront. Le 18 mai 1756, la paix est officiellement rompue entre les deux pays. C'est le début de la guerre de Sept Ans.

Les enjeux de la guerre

En Angleterre, une pression grandissante s'exerce sur le gouvernement de la part des colonies britanniques du continent américain. La population des colonies anglaises, qui comptent un million cinq cent mille habitants confinés sur une bande de terre au sud de la Nouvelle-France réclame le vaste territoire revendiqué par les Français et habité par seulement vingt-cinq mille colons canadiens. Le commerce des fourrures constitue aussi un enjeu majeur du conflit. Cette activitécommerciale est d'ailleurs la plus importante de la colonie française. Chacun des forts qui protège le territoire français en Amérique est aussi un poste de traite. Leur position est donc doublement stratégique.

Les effectifs français versus anglais

Les Français ont toujours cru, et l'histoire prouve que c'était à tort, que le dénouement de cette guerre dépendrait de ce qui se passait en Europe. Louis XV, dépêche Montcalm dans sa colonie avec cinq mille hommes pour défendre le vaste territoire de la Nouvelle-France. Pendant ce temps en Angleterre, William Pitt, rassemble vingt-cinq mille soldats de l'armée régulière et envoie le général Wolfe combattre au Canada au nom de l'Angleterre. La disproportion entre les effectifs français et anglais est si frappante qu'on pourrait croire que la victoire des Anglais était de fait assurée. Mais ce ne fut pas le cas. Les lois de la guerre en Amérique n'étaient pas celles de l'Europe. Au lieu des grands mouvements de troupes auxquels les soldats étaient rompus, la petite guerre ou guerre «à l'indienne», qui consiste en des attaques surprises et des embuscades, devenait la règle. Ce genre de combat fit grand tort à l'offensive anglaise.

La défense du territoire français

La période de paix entre Français et Anglais se traduit en Amérique par un relâchement de la pression sur la colonie. La fortification des villes qui n'était par ailleurs que très rudimentaire est temporairement abandonnée. Les efforts se concentrent à la périphérie du territoire où une ligne de fortifications est construite. Le fort de Chagouen, le fort Carillon qui contrôle le passage entre New York et Montréal, le fort Niagara qui se situe au carrefour des Grands Lacs et le fort de Louisbourg qui contrôle l'accès au Saint-Laurent, sont les plus importants. C'est d'ailleurs là que s'affronteront les troupes anglaises et les troupes françaises.

Les victoires

Les victoires de Montcalm aux forts Chagouen, William-Henry et Carillon sèment le doute quant à la réussite de l'entreprise anglaise. La prise de Louisbourg allait renverser la situation. Le contrôle du Saint-Laurent coupe tout moyen de communication avec la France qui d'ailleurs tarde à envoyer les renforts demandés par Montcalm. De plus le ravitaillement devient pratiquement impossible. La faim et le manque de munitions s'additionnent aux problèmes.

Le 26 mai 1759, les vaisseaux anglais s'avancent dans le Saint-Laurent. Ils s'installent sur l'île d'Orléans où ils établissent leur quartier. Wolfe, fait installer une batterie de canons sur les hauteurs de Lévis et le 12 juillet commence à bombarder Québec. Quarante mille boulets et dix mille bombes incendiaires sont lancés. Wolfe, continu à naviguer devant Québec à la recherche d'un point faible. Le 31 juillet il lance une attaque du côté de la rivière Montmorency. L'attaque ne permet pas de briser la ligne française tandis que l'armée anglaise subit de lourdes pertes. Devant l'échec, Wolfe décide de mener une campagne de peur. Il fait brûler les fermes et les récoltes dans les régions avoisinantes, mais rien n'y fait, l'acharnement des Canadiens à défendre leur pays est stupéfiant.

La prise de Québec

Le mois de septembre commence et l'approche de l'hiver presse les Anglais d'agir. Wolfe décide au dernier instant de lancer une attaque du côté des hauteurs de Québec. La nuit du 12 au 13 septembre, les vaisseaux anglais font des manoeuvres sur le fleuve. Montcalm, installé à Beauport attend une attaque. Ces mouvements sont en fait une diversion. Pendant ce temps, Wolfe et sa troupe d'élite, les Highlanders, se dirigent en canots vers l'anse au Foulon. Ce soir-là, on attend justement un débarquement de vivres et c'est pourquoi le gardien des lieux ne sonne pas l'alerte à l'approche des bateaux. La garde neutralisée, la troupe anglaise escalade la falaise et atteint les plaines d'Abraham. Pendant ce temps un courrier est dépêché auprès de Montcalm. Ce dernier croit d'abord à une mauvaise plaisanterie. Jamais il n'avait imaginé que l'ennemi attaquerait sur ce front. Remis de sa surprise il rassemble ses effectifs et sans attendre les renforts de Bougainville, posté à Cap-Rouge ou du gouverneur de Vaudreuil à Beauport, il se dirige vers Québec.

Sur les plaines, les hommes de Wolfe sont prêts à l'attaque. L'armée française tente de les encercler puis fait feu. Les Anglais qui ont ordre de tirer lorsque les Français seront à quarante pas, patientent jusqu'au moment propice. L'assaut décime entièrement la ligne française. Les troupes françaises fuient devant l'éminence de la défaite. Un quart d'heure plus tard les dés sont jetés, la victoire est anglaise. La ville capitule trois jours plus tard.

Au cours de l'échange, Wolfe est atteint et meurt sur le champ de bataille. Montcalm, lui aussi blessé, meurt le lendemain. Le monument Wolfe-Montcalm rend hommage à ces deux valeureux généraux. Comme le dit si bien Routhier: "Séparés dans la vie, unis dans la mort, l'un vainqueur, l'autre vaincu, tous deux immortels. Que ce monument symbolise bien notre dualisme national, et l'union des deux races qui composent la nation canadienne. (...) Plus de rivalité, plus de lutte: un sort commun les a réunis pour toujours." (1)





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