L'implantation à Joliette des Clercs
de Saint-Viateur remonte au milieu du 19e siècle. Arrivés
d'abord à Montréal, ils gagnent rapidement les
campagnes alors en plein essor. À Joliette, ils érigent
d'abord une église, puis une école qui deviendra
le Séminaire de Joliette. L'attrait du clergé
entraîne un enrôlement important et oblige les
Clercs de Saint-Viateur à se doter d'infrastructures
importantes pour accueillir les novices. Un noviciat de bois
est alors construit à côté de la cathédrale
St-Charles-Borromée. En 1937 cependant, un incendie
en détruit la majeure partie.
Le Père Wilfrid Corbeil dessine alors l'actuelle bâtisse
dont les dessins sont confiés aux architectes Gérard
et René Charbonneau. L'édifice tire son inspiration
de la Normandie romane, tout particulièrement de l'Abbaye
Bénédictine de Saint-Georges-de-Boscherville,
érigée au 12ième siècle. Faite
de pierre de calcaire bosselée et colorée provenant
des bords de la rivière l'Assomption, la bâtisse,
bien que massive, demeure simple, presque discrète.
La valeur architecturale du Noviciat de Joliette n'a d'égale
que les travaux artistiques exécutés par le
Père Wilfrid Corbeil et Marius Plamondon. Nombre de
sculptures et vitraux ornent l'intérieur de la chapelle.
Plamondon a entre autres exécuté les bas-reliefs
des personnages bibliques qui ornent l'extrémité
de chaque banc, le chemin de croix, ainsi que les vitraux
de la chapelle. Le Père Corbeil, en plus de concevoir
l'aménagement intérieur, a quant à lui
exécuté le maître-autel, les autels latéraux
et les dessins des bas-reliefs. Le noviciat n'a plus aujourd'hui
sa vocation d'antan. Depuis le début des années
1970, les quelques novices de la communauté sont concentrés
à Outremont. L'édifice porte maintenant le nom
de Maison Provinciale des Clercs de Saint-Viateur de Joliette.
Des Clercs à la retraite ont remplacé les novices
et l'édifice est de moins en moins fréquenté.
Dans un état de conservation quasi-irréprochable,
son avenir est cependant loin d'être assuré.
Les occupants actuels peuvent toutefois considérer
leur mission accomplie, leur contribution au développement
de la région étant inestimable et omniprésente.
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