Rivière Soper

TERRITOIRES DU NORD-OUEST

Tel un long ruban vert se déroulant sur une toile de fond brune à texture rugueuse, la rivière Soper (que les gens de la localité appellent "Kuujuaq") ondule à partir des hauts plateaux de la péninsule Meta Incognita, se déversant d'abord dans le lac Soper et puis dans les eaux de Pleasant Inlet sur le littoral sud de l'Île de Baffin. Pendant des siècles, cette vallée que l'on peut qualifier de verdoyante a été utilisée par les Inuit de la côte à la fois comme source de gibier et de petite fruits et comme la route la plus directe et la plus course pour se rendre dans les autres parties de l'île. De nos jours, cette vallée revêt tout autant d'importance car elle demeure un foyer d'activités pour les gens de la localité.

La croissance du saule de l'Arctique dans la vallée constitue une bonne illustration de la richesse crée par son microclimat. On y trouve une végétation dense à plusieurs endroits, et des arbres atteignant 3,6 m de hauteur constituent un phénomène unique à cette latitude. Au début de l'été, des fleurs à profusion tapissent la vallée et les pentes moins élevées, et le lièvre de l'Arctique, le loup, le renard et le caribou foisonnent.

Dans le contexte de l'Arctique, la Soper possède un débit très imposant, ce qui la rend navigable sur environ 50 km en remontant vers l'intérieur. Donnant leur apport à ce débit, la rivière Livingstone et la rivière Joy vent deux tributaires qui drainent des zones importantes au nord et a l'ouest. Au total, ce système hydrographique fluvial s'étend sur une superficie de plus de 2 500 km carres.

Avec une telle richesse patrimoniale tant sur le plan humain que naturel, la vallée de la rivière Soper offre aux visiteurs des chances exceptionnelles de comprendre et d'apprécier les qualités qui distinguent les rivières du patrimoine canadien. À l'instar des générations d'antan qui ont parcouru la vallée sur la terre ferme, sur la neige et en navigant sur les cours d'eau, les visiteurs de nos jours trouvent que la vallée est une région très accessible et très agréable à visiter.


La vallée de la rivière Soper, près du mont Moore


GÉOGRAPHIE

Située sur la péninsule méridionale de l'île de Baffin, la rivière Soper draine une zone d'une grande étendue dans les plus hautes régions du plateau, là où elle prend sa source à 670 m au-dessus du niveau de la mer. Elle coule sur 100 km avant de se jeter dans le lac Soper, et finalement dans Pleasant Inlet, une anse du détroit d'Hudson qui sépare l'Île de Baffin de la còte nord du Québec. L'aire qui a été désignée pour faire partie du Réseau des rivières du patrimoine canadien comprend pratiquement tout le bassin hydrographique de la Soper et de ses deux tributaires, les rivières Livingstone et Joy, un système qui s'étend sur 2 500 km carrés.

À la limite sud de cette zone et donnant sur l'anse adjacente de Glasgow Inlet, on retrouve la collectivité inuit de Lake Harbour. C'est la collectivité la plus rapprochée d'Iqaluit - le centre d'administration et de transport de la région de Baffin. Un service quotidien de transport aérien relie Iqaluit aux centres importants d'Ottawa et de Montréal.


HISTOIRE NATURELLE

Le métamorphisme intense remontant à 1 740 millions d'années et la formation de nombreux plis dans le substrat composé surtout de granit sont à l'origine d'un panorama géologique complexe et des plus fascinants dans le bassin de la rivière Soper. Des intrusions de calcaire cristallin, de schistes et de quartzite ajoutent à l'attrait du paysage et sont très intéressantes. Il vaut la peine de signaler un petit gisement de lapis-lazuli (pierre précieuse de couleur bleue) qui se trouve au plus profond de la vallée--il s'agit de l'un des rares gisements de cette pierre au monde. De nombreux gisements de mica jalonnent également toute la région.

Sous l'action de la glaciation, la plus grande partie du substrat a été exposée dans les zones élevées de la péninsule, alors que des dépôts glaciaires recouvrent les zones plus basses. La rivière Soper naît dans un tel plateau peu accidenté, érodé par les glaciers. En été, des bassins peu profonds presque dénudés de toute végétation recueillent les eaux provenant de la fonte des neiges. Tout un réseau de petits lacs et ruisseaux combinent leur débit pour former la rivière Soper, qui commence alors à se creuser un chenal de plus en plus profond par rapport au plateau. Vers le milieu de son parcours, la rivière coule paisiblement entre des falaises dont les parois se rapprochent parfois, mais qui en général démarquent les limites de la vallée au caractère si différent de celui des hauts plateaux. Au nombre des points de repère de cette région, on compte le mont Joy (610 m) et le mont Moore (535 m).

Dans la vallée comme telle, des ruisseaux dévalent du haut des falaises, et quelques affluents plus importants arrosent également cette aire, donnant ainsi des terres humides à faible altitude, où l'on trouve une végétation assez luxuriante. Cette aire est de plus traversée par une rivière de bonne largeur serpentant le long de cette riche vallée. Le substrat rocheux perce par endroits dans le lit de la rivière, ce qui crée des rapides et des dépressions le long de son parcours. On retrouve des grandes terrasses fluviales, dont certaines s'élèvent à une hauteur de 34 m au-dessus du niveau de la rivière. Vers la fin de son parcours, l'élévation des plateaux qui entourent la vallée n'est plus aussi prononcée et les contrastes s'atténuent encore juste avant que la rivière franchisse les chutes qui portent son nom (Soper River Falls) pour se déverser dans le lac Soper. Le lac Soper présente une caractéristique hydrographique très spéciale. Les marées très élevées du détroit d'Hudson (10,6m) font en sorte que les chutes qui contrôlent le déversement des eaux du lac sont inversées--ce qui fait du lac un lac méromictique, c'est-à-dire qu'il renferme un mélange d'eau douce et d'eau salée.

Le microclimat plus chaud qui règne dans la vallée supporte une végétation comparativement abondante. Par contraste avec les hauts plateaux plutôt stériles où il ne pousse ici et là que des lichens et des mousses, les terres humides et basses de la vallée sont propices à des espèces telles que les rouches, la linaigrette de Schenchzer, la sphaigne, et la saxifrage jaune des montagnes. La communauté des éricacées, tels le saule, le bouleau glanduleux, la bruyère de l'Arctique, le thé du Labrador, et une multitude de baies poussent communément aux plus basses altitudes de la vallée et au bas des pentes. À plusieurs endroits dans la vallée, on retrouve, chose unique, des saules qui atteignent des hauteurs de 3,6 m.

La vallée attire une faune d'une grande variété et dans une concentration qui se voit rarement. Parmi les mammifères, on retrouve le caribou, le renard, le loup et le lièvre. Les lemmings également très abondants constituent par ailleurs une source importante de nourriture pour toute une gamme de prédateurs--en particulier pour les buses pattues. Le faucon pèlerin et le faucon gerfaut y font leur nids, ainsi que les espèces des hautes terres telles que le bruant des neiges, l'alouette cornue, les pluviers, ou les oiseaux de rivage tels que les huarts, les guillemots, les sternes et les marmettes à Brünnich.


Un huart


PATRIMOINE HUMAIN

La région de Lake Harbour renferme plusieurs sites qui révèlent des indices d'habitation qui datent de 4 000 ans, c'est-à-dire de la période pré-dorset. De tels sites se retrouvent typiquement dans les régions côtières, car ces cultures d'antan se fiaient beaucoup aux ressources de la mer pour leur subsistance. On n'a pas effectué de fouilles à l'intérieur des terres. Toutefois, il ressort des travaux archéologiques effectués ailleurs que ces cultures se fiaient du moins partiellement sur les ressources en provenance des terres, par exemple sur le caribou et le renard, et on a donc fait des conjectures sur l'importance de la vallée de Soper pour ces peuplades primitives.

À une époque plus récente, on peut établir très clairement le besoin qu'ont les peuples autochtones de se servir de façon intensive de la vallée. Il n'y a pas que la chasse au caribou et d'autres activités visant à assurer leur subsistance qui soient importantes, mais la vallée a également servi de corridor pour voyager vers l'intérieur des terres, reliant la côte à des points tels que le lac Amadjuaq et d'autres points de rendez-vous au centre de l' Île de Baffin. Ces mêmes pratiques font encore partie des habitudes des Inuit. La chasse au caribou, au lagopède, au renard et au lièvre, la collecte des petits fruits et les voyages d'aller et retour à Iqaluit sont au nombre des activités que la vallée de la rivière Soper rendent possibles.

Les contacts avec les baleiniers, les marchands et les explorateurs européens ont changé la dynamique des relations humaines dans la vallée de la rivière Soper. L'intérêt manifesté par les nouveaux venus vis-à-vis des denrées, des fourrures et des minéraux en ont accentué l'importance, surtout au cours des premières décennies du siècle présent, lorsque la traite des fourrures et un certain nombre d'entreprises minières ont pris la relève de l'industrie de la chasse à la baleine qui périclitait dans le détroit d'Hudson. Dewey Soper, un biologiste au service du ministère fédéral de l'intérieur, a manifesté une autre facette de l'intérêt que suscitait la région dans le sud du pays lorsqu'en 1931 il a entrepris des levés exploratoires dans les environs de Lake Harbour.


LOISIRS

Le bassin hydrographique de la rivière Soper offre des activités récréatives variées qui conviendront à toute une gamme de visiteurs. Il est possible de pratiquer le canot, le kayak et la descente en radeau pneumatique sur le parcours de la rivière au sud du mont Joy, bien que l'étendue navigable de la rivière soit en fonction du niveau d'eau et de l'habileté des excursionnistes. Les terrasses sablonneuses le long de la rivière offrent de nombreux endroits de camping très pratiques pour ceux qui suivent le parcours de la rivière. De la rivière, on aperçoit souvent la faune, surtout les caribous et les rapaces. La pêche à l'omble de l'Arctique dans la rivière et à l'ogac dans le lac Soper est une activité très populaire.

Le corridor de la rivière offre également d'excellentes occasions pour effectuer des excursions guidées en canot motorisé. Ces excursions, organisées à partir de Lake Harbour, peuvent se faire en une journée ou l'on peut aussi passer la nuit dans la vallée. À partir de la rivière, on peut faire de courtes excursions pour visiter divers points d'intérêt, ajoutant ainsi à l'attrait du voyage. De même, le lac Soper offre d'excellentes possibilités pour des excursions en bateau.

Les excursions à pied à travers la vallée et sur les terrains plus élevés constituent toujours une expérience satisfaisante en raison de la diversité et des contrastes qui s'offrent à nous. La végétation d'une luxuriance inaccoutumée, le grand nombre des animaux et les chutes pittoresques s'ajoutent aux paysages grandioses et aux tapis de fleurs sauvages pour faire de la vallée un endroit de prédilection pour la photographie et l'étude de la nature.


Des arbres atteignent jusqu'à 3,6 m de hauteur, les plus grands sur l' île de Baffin



En hiver, cette contrée prend un tout autre caractère. Bien que l'on puisse s'adonner à des activités récréatives pendant tout l'hiver, l'on réserve celles-ci surtout pour le printemps lorsque les jours sont longs et que les températures s'adoucissent. Le ski de fond dans la vallée permet de contempler des panoramas spectaculaires tout en parcourant des pistes faciles. Les excursions en traîneau à chiens et en motoneige dans l'air froid et pur de l'Arctique sont d'autres activités vivifiantes.

Alors que le bassin hydrographique de la rivière Soper est essentiellement un corridor linéaire, il y a plusieurs endroits au-delà de la vallée qui présentent un intérêt et beaucoup de possibilités pour des activités récréatives supplémentaires. Trois emplacements sont dignes de mention, tant pour leurs caractéristiques spéciales que pour la gamme des activités qui s'offrent: il s'agit d'abord de la zone autour du lac Soper, ensuite des chutes sur la rivière Livingstone et de leurs environs, et enfin de tout le secteur du mont Joy, qui s'étend jusqu'au ruisseau Cascade.


INFORMATIONS À L'INTENTION DU VISITEUR

Accès : Des vols quotidiens (par jet) partent de Montréal et d'Ottawa pour se rendre à Iqaluit, d'où partent les excursions qui se rendent dans la vallée de la rivière Soper. Trois options sont populaires: la première est de se rendre à Lake Harbour au moyen d'un vol régulier (durée d'une demi-heure, 3 fois par semaine.) À partir du village, la vallée est immédiatement accessible à pied ou en bateau. Des guides sont disponibles localement pour les excursions en bateau ou en motoneige. La seconde option est de louer un avion à Iqaluit et d'atterrir dans la vallée de la Soper. Deux pistes d'atterrissage ont été aménagées vers le milieu du parcours de la rivière, et l'on peut ensuite prendre un bateau et naviguer avec le courant jusqu'à Lake Harbour. Une troisième option est de suivre la piste de Itijjajiaq, qui conduit à la rivière Soper puis la suit jusqu'à Lake Harbour. Cette dernière option exige que l'on retienne les services d'un guide à Iqaluit qui assurera le transport pour traverser la baie Frobisher en bateau jusqu'au point de départ de la piste.

Hébergement et services : Iqaluit est un centre régional qui compte plus de 3 000 habitants, offre tous les services et sert de centre de rayonnement des voyages dans l'Arctique de l'est. Le visiteur y trouvera des hôtels, des restaurants et une variété de magasins, ainsi que des boutiques spécialisées vendant des oeuvres d'art et d'artisanat ainsi que des aliments de la localité. De plus, des entreprises locales organisent des excursions commércialles en bateau et en avion ainsi que des services de guide et de pourvoirie.

Lake Harbour est une petite collectivité de moins de 400 personnes. Des sculptures en saponite de renommée internationale sont produites par des artistes de la localité et vendues à la Coop Kimik ou directement par les artistes eux-mêmes. Le village possède un hôtel et un restaurant-café ainsi que deux magasins qui détaillent des denrées de base, de l'équipement et des fournitures. Des guides-pourvoyeurs sont disponibles pour les excursions dans la vallée de la rivière Soper de même que le long de la côte pour observer les ours polaires ainsi que les mammifères marins tels que les phoques et les baleines, et pour visiter les sites historiques.


Lake Harbour

Cartes topographiques : Des cartes de la rivière Soper font partie des séries topographiques nationales à l'échelle de 1:250000:25 M (baie Markham); 25 N (rivière Armshow); et 25 K (Lake Harbour); et de 1:50000:25 K/13; 25 N/4; 25 N/5; 25 N/12; 25 M/8; et 25M/9.

Ces cartes peuvent être obtenues au Bureau des cartes géographiques, 615, rue Booth, Ottawa (Ontario) KIA 0E9 (613-952-7000); ou à Énergie, Mines et Ressources Canada, 4914, 50e rue, Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest, X1A 2L9 (403-920-8299).


AUTRES RENSEIGNEMENTS

Services, permis et règlements : Economic Development and Tourism (Développement économique et tourisme), Yellowknife, NWT, Canada X1A 2L9 (403-873-7905); Economic Development and Tourism, Iqaluit, NWT, Canada, X0A 0H0 (819-979-5081)

Renseignements touristiques -- Logement, vols nolisés, guides et pourvoyeurs : Economic Development and Tourism, Iqaluit, NWT, X0A 0H0 (819-979-5075); Baffin Tourism Association

(Association touristique de Baffin), P.O.B. 1450, Iqaluit, NWT, X0A 0H0 (819979-6551); Unikkaarvik Regional Visitor Information Centre (Centre régional de renseignements pour les visiteurs), Iqaluit, NWT, X0A 0H0 (819-979-4636); Travel Arctic, Yellowknife, NWT, X1A 2L9 (1-800-661-0788 ou 403-873-7200)

Réseau des rivières du patrimoine canadien : Membre pour les Territoires du Nord-Ouest, Commission des rivières du patrimoine canadien, a/s ADM, Dept. of Economic Development and Tourism, Yellowknife, NWT, X1A 2L9; Secrétaire, Commission des rivières du patrimoine canadien, Ottawa, Canada KIA 0H3.

Lectures supplémentaires:

Blackadar, R.G. 1967. Geological Reconnaissance, Southerm Baffin Island, District of Franklin. Commission géologique du Canada. Document 66-47. Ottawa: Energie, Mines et Ressources Canada.

Kemp, William B.1984. Baffinland Eskimo, dans le Handbook of North American Indians. Smithsonian Institute, Washington, pp. 463-475.

Maxwell, Moreau S.1985. Prehistory of the Eastern Arctic. New York: Academic Press Inc.

Porsild, A.E. 1964. Illustrated Flora of the Canadian Arctic Archipelago. Musées nationaux du Canada. Bulletin No. 146. Ottawa: Imprimeur de la Reine. p. 218.

Soper, J. Dewey. 1936., The Lake Harbour Region, Baffin Island dans le Geographic Review, Vol. 26.

Soper, J. Dewey. 1933. Solitudes of the Arctic dans le Canadian Geographic Journal, Vol. 7, N 3, pp. 102-115.




LE RÉSEAU DES RIVIÈRES DU PATRIMOINE CANADIEN (RRPC)

Le Réseau des rivières du patrimoine canadien est un programme à responsabilité partagée, dont la création et l'administration relèvent des services des parcs des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et dont le but est de faire reconnaître sur le plan national l'importance de certaines rivières du Canada. L'objectif principal du programme est de faire en sorte que les rivières qui constituent des exemples remarquables du patrimoine naturel canadien, qui ont été le théâtre d'événements importants dans l'histoire du Canada ou qui offrent des possibilités exceptionnelles sur le plan des loisirs, soient gérées de façon à conserver la valeur qui les distingue tout en rehaussant l'usage qu'en fait le public et l'agrément qu'il y trouve.

Le 18 janvier 1984, la Commission des rivières du patrimoine canadien a été créée afin d'assurer la gestion du programme du RRPC et pour examiner la candidature des rivières qui en feraient partie. La Commission du RRPC se compose présentement de 14 membres, dont deux sont nommés par le gouvernement fédéral, et les autres sont nommés par les gouvernements provinciaux et territoriaux qui participent au programme, à raison d'un membre chacun. Le 1er javier 1997, on avait soumis la candidature de portions de 29 rivières, s'étendant sur une longueur de quelque 6500 km.

Seuls les gouvernements qui participent au programme du Réseau des rivières du patrimoine canadien peuvent faire la mise en candidature des rivières. Toutefois, les citoyens ou les groupes peuvent communiquer leurs suggestions de mise en candidature aux agences provinciales ou territoriales responsables des parcs.

Informations additionnelles Retourner à RRPC page d'accueil Table des matières Une aventure arctique canadienne

Rédigé par : M. Greco
Traduction : Secrétariat d'État
Conception cartographique : D. Batista
Photos fournies par : Parcs Canada
Révisé en 1990