A drien Hébert :

Fasciné par ce lieu qu'il dit lui même «outillé», «moderne» et empreint de «caractère», Adrien Hébert propose une vision moderne de Montréal, à la fois par des sujets qui rendent la réalité commerciale et industrielle de la vie urbaine et par un traitement plastique qui met en valeur la peinture.

La scène s'articule autour des silos à céréales découpés en formes géométriques. La matière picturale et les traits du pinceau rappellent la surface bidimensionnelle du tableau. L'effet de perspective atmosphérique est traduit par des contrastes marqués d'ombres et de lumière.

Les masses imposantes de paquebots et d'élévateurs à grain sont ainsi perçues à travers des rayons de lumière et des effets de vapeur, qui leurs confèrent une dimension plus éthérée, presque poétique.

Adrien était le fils de Louis-Philippe Hébert dont les sculptures ornaient la chapelle du séminaire de Joliette

A rrivé au Canada en 1921, Masson s'installe à Ottawa où il étudie. La région de l'Outaouais lui fournit ses principaux thèmes, soit des paysages et des scènes de genre.

Le thème de la patinoire lui a suggéré plusieurs œuvres dès la fin des années 1930, moment où il commence à être reconnu sur la scène artistique.

Les quartiers populaires de Hull l'inspirent pour cette pittoresque scène d'hiver. L'éclat de la neige, les hockeyeurs et les enfants à l'expression amusée sont disposés dans un espace recomposé. Les traces du pinceau et la superposition des couleurs permettent de faire ressortir les textures et les volumes.

Les couleurs des maisons (jaune, bleue, verte) et l'expression directe des figures montrent qu'il s'est intéressé et a participé à la modernité en prenant quelques libertés avec la réalité et en jouant avec les formes. La composition permet au spectateur de diriger le regard vers le centre du tableau. Tout comme les spectateurs autour de la patinoire, les spectateurs du tableau sont concentrés sur le jeu dynamique des hockeyeurs.

A rtiste d'origine allemande, Goldberg s'établit à Montréal, en 1928. Représenté par la Galerie Dominion, à Montréal, il est actif au sein de la Société d'art contemporain dès sa fondation, en 1939, de même qu'au Eastern Group of Painters (Groupe des peintres de l'Est).

Le Père Corbeil décrivait Garden Party comme un «tableau aux teintes pastel d'un sentiment délicat d'intimité et de précieux bavardage». Le sujet permet de montrer le modèle féminin sous différents angles. Le dessin se fond à la couleur dans un espace librement interprété.

Telle l'oeuvre de Goldberg, le Père Corbeil collectionnera à quelques reprises des œuvres d'artistes néo-canadiens, tels Alexander Bercovitch, Jiri Janu, Jack Beder, Louis Muhlstock et Alberto Tommi.

D iplômé de l'École des beaux-arts de Montréal, en 1931, Filion y enseigne, de 1941 à 1968.

Faune est offert en 1943 par les élèves de la promotion de 1933 du Séminaire de Joliette et se veut la seule sculpture parmi les 8 premières œuvres acquises. Elle est sculptée en taille directe, soit avec le marteau et les ciseaux dans la masse du bloc de calcaire. Inspiré par ce thème, Filion traitera ce sujet au moins à une autre reprise (1949).

Le sujet allie un portrait expressif à un sujet d'inspiration mythologique. Divinité des bois, des champs et des plaines, le faune est identifié, chez les Romains, au dieu Pan. Créature joyeuse, capricieuse et frivole, il habitait l'Arcadie, paradis des poètes et des musiciens. Cette figure légendaire a inspiré plusieurs artistes au début du 20^e siècle, que l'on pense à la musique de Debussy, Prélude à l'après-midi d'un faune (1894) et à la chorégraphie de Nijinsky (1912).