La grève de 1968

Laliberté et LeBlanc parlent dans leur livre des motifs de la grève et disent que tout revenait à la question du site et à la décision du clergé en faveur du Junior College à Yarmouth. Les grévistes à Sainte-Anne avaient l’appui de plusieurs groupes d’étudiants tels que ceux de l’École secondaire de Clare, de Digby Regional High School, d’Acadia University, de Saint Mary’s University… En plus, ces jeunes avaient le support de plusieurs regroupements locaux tels que les Dames patronesses de la C.J.A., le Conseil municipal de Clare, l’Annapolis Valley Affiliated Boards of Trade… Afin de mettre fin à cette grève, le ministre Gérald Doucet proposa le 14 décembre la création d’un tribunal indépendant chargé de prendre toutes les décisions majeures en consultant les partis concernés, soit le recteur du Collège, le président de l’Association des professeurs, le président des Amis du Collège, un représentant du clergé, un représentant de la région d’Argyle, un des étudiants du Collège et un de l’Association des anciens élèves.

Le tribunal Munroe

Il fut décidé que le président du tribunal serait le Dr David Munroe et que l’objectif de celui-ci serait d’étudier le problème de l’enseignement supérieur bilingue en Nouvelle-Écosse. Ainsi débuta une longue période de réunions, de rencontres et de discussions. Le rapport du tribunal Munroe fut publié le 23 décembre 1969 et ce qu’il recommandait était prévu et imprévu. Le tribunal recommandait qu’un collège communautaire bilingue nommé le Collège communautaire du Sud-Ouest soit érigé à Meteghan. Cette fois, c’est le choix du site à Meteghan qui surprit les gens. Face à cette recommandation, les gens de Pointe-de-l’Église n’éprouvèrent pas de gros mécontentement avec le choix de Meteghan. Ils n’étaient pas convaincus que ceci était le meilleur choix mais l’acceptèrent tout de même. Le 13 avril 1970, le ministre de l’Éducation, M.Gérald Doucet, présenta le projet de loi no 136 à l’Assemblée législative, nommé «An Act Respecting a Community College in Southwestern Nova Scotia». Ce Bill spécifia une fois pour toute la fin du Collège à Pointe-de-l’Église, mais, la bataille était-elle finie?

Les pressions politiques de M. Benoît Comeau : un héros ?

Une autre chose qu’exigeait le projet 136 fut la création d’une commission chargée de la planification du collège communautaire du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse. Le ministre Gérald Doucet nomma M.Alphonse Gaudet à la présidence de cette commission. M.Gaudet choisit de s’installer dans la ville de Yarmouth. Ce choix indiquait une orientation très claire… Arrivent les élections provinciales en octobre 1970. Le gouvernement conservateur de G.I. Smith était trop sûre de son affaire. M. Benoît Comeau, originaire du Petit-Ruisseau, se porta comme candidat local pour le parti libéral. M. Comeau avait promis que s’il était élu, le Collège demeurerait à Pointe-de-l’Église et c’est cet enjeu politique qui fit que le gouvernement libéral de Gerald Regan, qui remportait les élections, tenait ferme les promesses de M. Comeau et le Collège Sainte-Anne est demeuré à Pointe-de-l’Église.



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