Geneviève
Cadieux (née en 1955) vit et travaille à Montréal.
Elle est peut-être surtout connue, au moins des Montréalais,
par la très grande installation des lèvres rouges
(La Voie Lactée, 1992) qui est sur le toit du Musée
d'Art contemporain de la ville. Cependant, elle est devenue une
artiste reconnue internationalement par ses uvres photographiques
à la Biennale de Venise de 1990 où elle représentait
le Canada, et ses très nombreuses expositions en solo et
de groupe en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie,
et en Australie.
Au cours de
la fin des années 1980 et durant les années 1990,
l'art de Cadieux s'est centré sur le corps, souvent en le
fragmentant par des plans rapprochés où elle posait
des questions touchant la (notre) construction du corps comme entité
physique, espace mental et/ou image corporelle. Dans l'installation
de 1995, Broken Memory (acquise par le Musée d'art
contemporain de Montréal en 2000), elle a aussi ajouté
le son. Sur l'enregistrement, on peut entendre des bruits des peines
physique et émotionnelle du corps, une douleur audible qui
devient presque insoutenable de par sa familiarité. La douleur
de Broken Memory apparaît nettement dans Vague projet
d'artiste (1997), qui est inclus dans le numéro 90 d'avril-juin
1998 de la revue Parachute. Ses uvres les plus récentes
font référence tant sur le plan physique et conceptuel
aux questions spatiales qui existent entre les individus. Dans une
exposition au Musée des Beaux-arts de Montréal (Printemps
2000), on retrouvait des photographies à grande échelle
de visages humains isolés, une femme et un homme. Chacun
pénétrait dans l'espace photographique à côté
de lui/d'elle en étendant le bras comme pour une étreinte.
Mais, les gestes semblaient rejoindre le vide puisqu'ils ne sollicitaient
aucune réaction. Avec cette exposition montréalaise,
Cadieux a introduit un nouvel aspect dans son uvre : la vidéo
et un (bref) dialogue parlé. Dans la vidéo, Paramour
(1998-99), une femme - dans des proportions surdimensionnées
comme il est de coutume pour l'artiste - est projetée sur
le mur dans le fond de la pièce. Pendant qu'elle regarde
le spectateur, elle pose une question à un homme invisible
: « N'avez-vous jamais aimé une femme ? » Il
répond « jamais ». La femme poursuit : «
Pas une seule fois? » Il répond de nouveau «
Never ». Le dialogue parlé est enregistré en
français et en anglais.
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