Sucrerie
et conte de fées
Depuis plusiers
années, mon travail est fondé sur la question de la
représentation féminine. Ma plus récente production
est une continuation sur ce thème en conjonction avec mes
experiences personnelles. Ceci m'a amenée à remettre
en question l'origine de l'identité. En tant que femme, je
crois qu'il est important de révéler la façon
par laquelle notre identité féminine est conçue
d'après les critères, les coutumes et les traditions
occidentales. De toute évidence le rôle de femme s'apprends.
Par conséquent, j'essaie de démontrer comment dès
notre plus tendre enfance, nous absorbons et acceptons les constructions
sociales vis-à-vis la question féminine.
J'ai choisi
l'autobiographie avec comme point de départ mon enfance.
Ma mémoire fut testée en mettant à l'épreuve
mes souvenirs d'enfance, ce faisant, la notion de réalité
et de rêve se sont brouillés dans un chevauchement
fantaisiste. Il s'agit donc de distinguer ce dont je me rappelle
réellement des leçons que j'ai retenu des histoires
et contes de fées que ma famille me racontait. Il semble
qu'une clef de ma mémoire d'enfance tourne autour de certaines
sucreries, par example, la cueillette des bleuets vêtue dans
une petite robe dont le motif imprimé représente des
fraises, ou bien encore, la récompense à la bonne
petite fille par un cornet de crème glacée.
Je suis parvenue
à la conclusion qu'une certaine nourriture semblaient être
une particularité dans la plupart des contes de fées
et que la majorité des enfants ont grandi avec des histoires
de prince charmant, de princesse, et de somptueux châteaux.
De quoi faire rêver
J'ai parallèlement fait une
autre conclusion sur le monde de l'enfance qui n'est pas aussi rose,
féerique insouciant tel que les adultes voudraient le laisser
entendre. Par exemple, il y existe une réelle difficulté
pour l'enfant à s'exprimer, il y a de réelles peurs
et angoisses face aux émotions qui peuvent aisément
devenir crispées, tendues, irritantes et douloureuses. C'est
en manipulant le matériel dans la conception de mes uvres
qu'il me revient à l'esprit certaines de mes propres expériences
et ce n'est pas sans ironie que je représente mon «
heureuse » enfance.
Afin de rendre
visible le concept de la mémoire de mon enfance, j'élabore
un dialogue visuel faisant des références métaphoriques
et analogiques entre les objets et les images. Mon travail fluctue
entre le conflit et la complexité, l'abstraction et la figuration.
Je fabrique des objets anthropmorphiques en relation avec des images
projetées directement sur les murs, puis dessinées
et peintes. Ce faisant, mon intention est de créer un narratif
visuel que la spectatrice/spectateur, projettera selon sa propre
imagination.
Il m'arrive
de me demander s'il n'y aurait pas une zone inconnue impossible
de connaître. Formellement, mon installation reflète
la question de la zone inconnue par les espaces négatifs,
les ombres et les transparences que la juxtaposition des élements
créent. L'éphémère de ce médium
reflète philosophiquement comme dans la vie réelle
que rien n'est permanent. L'installation suggère l'exploration
et la découverte. Cet environnement/installation de fragments
juxtaposés tient à créer un espace ou les reminiscences
peuvent être échangées et les expériences
racontées.
Janet
Logan
Traduction B Gamoy
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