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Collection
Dissertation
Bibliographie
Crédits

 

Le wagon détaché, 1999



Brume légère / Contre-jour, 1998


Démarche artistique

La vie quotidienne dans ce qu'elle a d'imprévisibilité forme une partie du grand réservoir d'anecdotes qui alimente mes oeuvres. Mon travail est de préparer un lieu qui propose des atmosphères par des indices-images où le spectateur peut promener son regard sur les frontières incertaines entre la luminosité et l'obscurité de l'installation-projection.

Ainsi, j'esquisse en photo et en vidéo des scènes et des passages familiers. J'associe les images prises à des objets-supports (table, mur, sol, plafond, ...) dans les installations. La rencontre de la projection et des objets crée un dialogue sensible entre les éléments et évoque la résurrection d'une mémoire obscure. J'apprécie le contact du spectateur avec la lumière qui crée une ombre dynamique dans les installations « Brume légère » et « Le wagon détaché ». L'opacité de l'espace et de l'ombre métamorphosent notre perception pour détourner la signification de l'image et de l'objet. C'est une ombre métaphorisée qui n'impose pas une pensée, mais qui suggère au spectateur de la créer.

Mes projections photographiques, dans les pièces « La tache de naissance », « La nuit blanche » et « Pissenlits » , cherchent une possibilité de mise en lumière des images négatives: il s'agit de l'inversion du processus de la capture. Ce «rétro-processus» ne va pas du négatif au positif, mais bien de l'intérieur vers l'extérieur. Dans « la nuit blanche », le tube de néon usé inspirent un sentiment d'instabilité et de fatigue. À travers un processus «réductif», mes images tentent de retourner à un état primordial de la perception, en questionnant avec une économie de moyens la substance propre d'un objet. En conséquence, mes travaux s'orientent vers une présentation «non-ressemblante» de la vie. Je cherche l'exil, la «non-ressemblance»: une imprécision, comme une gaucherie qui nous ferait voir l'ambiguïté et l'aliénation de la ressemblance telle que dégage la pièce « Brume légère ». Ceci amène une fusion entre mes expériences vécues et celles des autres.

Le flou, l'ombre, la tache et la surexposition introduisent généralement une imprécision et une «négativité» dans la photographie. Pourtant, ces images imprécises et négatives s'identifient aux mémoires latentes les plus sensibles et les plus fluides. Une répétition de ces images n'évoque pas simplement l'accumulation de regrets, elle devient plutôt un processus de remémoration. Ces images fermentent dans le temps. Il s'ensuit que cette remémoration devient une collecte sans fin des dépôts d'une mémoire évaporée.

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