Conseil National du bien être social
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Archivée - Des travailleurs à temps plein encore sous le seuil de pauvreté

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Publication de l'étude « Un revenu pour vivre ? »

Le Conseil national du bien-être social a fait savoir dans un rapport publié aujourd'hui que plusieurs Canadiens qui occupent des emplois à temps plein sont encore incapables d'atteindre le seuil de pauvreté.

Avoir un emploi, même à temps plein toute l'année, au salaire minimum ne constitue pas une protection contre la pauvreté. Le Conseil national du bien-être social a constaté que les salaires nets de ces travailleurs se situaient de façon constante au-dessous du seuil de pauvreté le plus couramment utilisé comme référence, le Seuil de faible revenu (SFR), de Statistique Canada. La situation semble tout aussi alarmante lorsqu'on se sert de la nouvelle Mesure du panier de consommation (MPC) pour évaluer la pauvreté, et ce, bien que ce nouveau seuil de pauvreté place la barre un peu moins haute. On a cependant observé quelques exceptions à la règle, principalement au Québec, où des travailleurs au salaire minimum réussissent à se hisser au-dessus du seuil de pauvreté de la MPC.

La MPC a été élaborée par un comité formé de représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Elle a été présentée au public en mai 2003, après des années d'insatisfaction envers le Seuil de faible revenu. La MPC établit une liste détaillée des éléments de base dont une famille composée de quatre personnes a besoin. La liste comprend des estimations basées sur le prix de biens tels que des souliers de course pour enfants ou le pot de beurre d'arachide du sac d'épicerie familial. La MPC est spécifique et austère. Les seuils de pauvreté établis par la MPC se situent généralement un peu plus bas que ceux fixés par le SFR.

Les gens qui touchent de l'aide sociale vivaient invariablement bien au-dessous des seuils de pauvreté, qu'il s'agisse de ceux établis par le SFR ou la MPC. Les personnes seules aptes au travail qui touchent de l'aide sociale en Alberta vivaient avec des revenus correspondant au tiers de la valeur du SFR et à moins de la moitié de la valeur de la MPC.

Dans presque tous les cas, une personne qui occupait un emploi à temps plein durant toute l'année au salaire minimum n'était pas en mesure de vivre au-dessus des seuils de pauvreté du SFR. La situation semblait un peu moins dramatique lorsqu'on interprète les données en fonction de la MPC. Au Québec, le niveau de vie de tous les travailleurs au salaire minimum se situait au-dessus de ce seuil.

Les travailleurs à faible salaire qui gagnent dix dollars l'heure s'en tiraient un peu mieux. Bien que leur situation soit encore précaire, ils réussissaient à se hisser au-dessus des seuils des deux mesures. Toutefois, tout changement imprévu à leur situation, qu'il s'agisse d'une courte période de maladie ou d'un bris de voiture, pouvait plonger leur famille en pleine crise.

Les travailleurs à salaire moyen étaient généralement en mesure de faire vivre assez confortablement leurs familles au-dessus des seuils de pauvreté du SFR et de la MPC. Dans les cas où chaque membre adulte de la famille travaillait à temps plein, les familles pouvaient combler tous leurs besoins et même mettre un peu d'argent de côté.

Le Conseil produit des estimations des revenus de bien-être social au Canada chaque année, mais c'est la première fois qu'il calcule également le salaire net des travailleurs à temps plein qui gagnent le salaire minimum, un faible salaire ou un salaire moyen.

« Le Conseil a vu tous les ordres de gouvernement pousser les gens à quitter l'aide sociale pour retourner sur le marché du travail», a commenté le président du Conseil, John Murphy, de Canning, en Nouvelle-Écosse. Après toute l'énergie dépensée à parler d'incitatifs au travail, il est choquant de constater que des travailleurs à temps plein sont encore contraints à vivre dans la pauvreté. »

La nouvelle Mesure du panier de consommation se base sur des données de 2000 seulement. On ne dispose donc d'aucunes données conjoncturelles. Le Conseil a inclus dans cette étude le point de vue supplémentaire apporté par la MPC, mais il prévoit étudier les données de la mesure correspondant à plusieurs années avant de décider s'il veut encore se servir de cette nouvelle mesure pour d'autres travaux.

« Si le SFR nous indique que les gens qui vivent d'aide sociale se trouvent dans une situation financière précaire avec très peu de ressources au sein de leur communauté, la MPC, elle, se veut plus concrète. Lorsqu'on ne considérait que les seuils de pauvreté du SFR, nous savions que quiconque vit d'aide sociale est très pauvre. Maintenant que nous prenons en considération la MPC, la question se précise. À quoi les personnes pauvres doivent-elles renoncer pour survivre avec l'aide sociale? La carte d'autobus, qui permet à un adulte de se chercher du travail ou d'aller à l'école? La nourriture saine, qui maintient la famille en bonne santé? Un endroit décent où habiter? »

Dans l'étude, on compare également le prix des loyers moyens par rapport au salaire net des prestataires d'aide sociale et des travailleurs à temps plein et de leurs familles. Le Conseil a utilisé 30 p. cent du salaire net comme étant le seuil d'abordabilité d'un loyer. Les loyers moyens étaient tous hors de prix pour les prestataires d'aide sociale et leurs familles. À Toronto et à Calgary, un appartement d'une chambre à coucher coûtait 146 p. cent du salaire net d'une personne seule. Cependant, les loyers moyens étaient également hors de prix pour les employés à temps plein au salaire minimum, sauf à Montréal. À Toronto et à Vancouver, le prix moyen d'un logement n'était pas dans les moyens des gens qui travaillaient à temps plein à dix dollars l'heure ni dans les moyens de certains travailleurs à salaire moyen.

Les services de garde étaient également complètement hors de prix pour les travailleurs. En Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, un endroit situé dans une agglomération moyenne coûtait environ 40 p. cent du salaire net d'un parent seule travaillant au salaire minimum, environ 30 p. cent du salaire net d'un travailleur à faible revenu et environ 25 p. cent du salaire net d'un travailleur à salaire moyen. La situation était de loin meilleure au Québec, où le gouvernement a instauré un système de services de garde à cinq dollars par jour. Les travailleurs de cette province n'avaient que 5 p. cent ou 6 p. cent de leur salaire net à débourser pour des services de garde.

Le Conseil national du bien-être social est un organisme consultatif de citoyens auprès de Développement social Canada.


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2004-05-03

Matériels connexes

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Date de modification :
2012-09-27