Conseil National du bien être social
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Message du Président

Président

Chers lecteurs et lectrices,

La présente édition du rapport Revenus de bien-être social contient des renseignements relatifs à l’état de l’aide sociale au Canada. Lorsque vous prendrez connaissance des statistiques présentées dans ce rapport, visualisez le visage des hommes, des femmes et des enfants qui ont dû avoir recours au programme d’aide sociale. Nous avons récemment rencontré tellement de Canadiens et Canadiennes qui seraient à un ou deux chèques de paye de la pauvreté s’ils perdaient leur emploi.

Pour un nombre accru d’hommes, de femmes et d’enfants touchés par la récession, 2009 a été l’année où ils ont été initié à la dure réalité de l’aide sociale. Avant d’avoir épuisé leurs prestations d’assurance-emploi ou d’avoir appris qu’ils ne pouvaient en recevoir, ils n’avaient peut-être jamais pensé devoir recourir à l’aide sociale. Certains ont même appris qu’ils ne pourraient recevoir de prestations d’aide sociale jusqu’à ce qu’ils aient épuisé presque toutes leurs économies et d’autres ressources qu’ils ont accumulées à la suite de nombreux efforts. Ils ont également compris que même en se trouvant un autre emploi, leur situation financière s’améliorait à peine.

Comme le Conseil national du bien-être social le fait depuis 1986, nous examinons la situation de quatre types de famille : un parent seul ayant un enfant de deux ans, un couple ayant deux enfants âgés respectivement de 10 et de 15 ans, une personne seule considérée apte au travail et une personne handicapée vivant seule. Dans les chapitres de 2 à 5, l’accent est mis sur chacun des types de famille; on y compare leurs revenus d’aide sociale au fil du temps et on y examine la suffisance de ceux-ci à l’aide de deux mesures de faible revenu (seuils de faible revenu et mesure de la pauvreté fondée sur un panier de consommation) et des revenus moyen et médian. Le chapitre 6 porte sur les provisions de liquidités et le chapitre 7, sur les dispositions relatives aux exemptions de gains et les répercussions possibles de la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT) du gouvernement fédéral sur les ménages recevant de l’aide sociale et percevant un revenu. Les annexes contiennent les versions à jour des principaux tableaux statistiques publiés dans les éditions précédentes du rapport Revenus de bien-être social.

Dans le rapport, on souligne certaines améliorations survenues entre 2008 et 2009, mais la situation à long terme reste plutôt mauvaise. La plupart des revenus d’aide sociale demeurent bien en deçà des mesures de suffisance des revenus socialement acceptées. En 2009, la plupart des personnes et des familles ayant présenté une demande d’aide sociale devaient pratiquement être dans la misère avant d’avoir droit aux prestations. En examinant la manière dont les niveaux d’exemption des actifs ont changé au cours des vingt dernières années, on se rend compte que bon nombre d’entre eux sont restés les mêmes et que certains ont même diminué, que ce soit en raison de décisions stratégiques ou de l’inflation. Toutefois, dans quelques cas, il y a eu une augmentation importante qui, nous croyons, constitue une approche rentable axée sur l’avenir. Liquider les actifs non seulement appauvrit les personnes touchées avant qu’elles puissent bénéficier de l’aide sociale, mais réduit également leur capacité de remonter la pente et de vaincre la dépendance à l’aide sociale. Permettre à ces personnes de conserver une certaine quantité d’économies peut aider à réduire d’importants bouleversements économiques et favoriser la recherche d’emploi ou le perfectionnement des compétences requises pour aller de l’avant.

Le traitement des gains des ménages recevant de l’aide sociale n’est pas simple non plus. Dans certains cas, la situation financière des assistés sociaux en mesure de gagner un revenu ne s’améliore pas et est parfois même plus précaire lorsque l’on tient compte des coûts liés au travail. Une telle situation nous apparaÎt contre-productive. Lorsque les ménages percevant un revenu voient leur situation financière s’améliorer raisonnablement, leur bien-être s’accroÎt et ils sont plus motivés à trouver un emploi et à le conserver. La Prestation fiscale pour le revenu de travail permet d’ajouter quelques dollars au maigre revenu des ménages qui reçoivent des prestations d’aide sociale, en fournissant des revenus qui ne seront pas déduits. Elle a donc un certain potentiel, même si ses répercussions réelles sont encore incertaines. Nous espérons que le gouvernement fédéral prendra davantage de mesures pour clairement atteindre l’objectif de la PFRT, qui consiste à aider les Canadiens et les Canadiennes à éviter ou à cesser d’avoir recours à l’aide sociale. Nous espérons également qu’il prendra éventuellement plus de mesures pour prévenir la pauvreté.

Finalement, nous souhaitons fortement qu’un plus grand nombre d’initiatives similaires aux récents développements réalisés dans le cadre des stratégies gouvernementales de lutte à la pauvreté soient prises, lesquelles donnent des résultats. Parmi ces initiatives, soulignons celles qui permettent d’offrir des services, tels que les services de garde aux enfants ou des avantages médicaux et dentaires, à toutes les personnes à faible revenu, peu importe la source de leur revenu. Ces initiatives aident les Canadiens et les Canadiennes à surmonter l’aide sociale et permettent d’appuyer les efforts qu’ils et elles investissent pour y parvenir.

Cordialement,

John Rook
Président

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Date de modification :
2012-09-27