Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf Carte du site Autres sites du BCP Abonnez-vous Accueil

Discours

Discours-programme

Arthur J. Carty

Conférence de 2004 sur l'hydrogène et les piles à combustible

Toronto Le 27 septembre 2004

[ Version PDF ]


Bonjour à tous. C’est un plaisir de participer à cette importante conférence des spécialistes de l’hydrogène et des piles à combustible du monde.

À titre de conseiller national des sciences du Canada, j’estime que les progrès des industries de l’hydrogène et des piles à combustible sont essentiels à l’avenir de notre pays.

Je suis donc très heureux d’avoir la possibilité de vous parler de certaines des façons dont nous pouvons accélérer la commercialisation de ces nouvelles technologies. Comme certains d’entre vous le savent sans doute, mon mandat consiste en partie à prodiguer des conseils sur la manière d’améliorer la performance du Canada en matière de commercialisation.

L’ère de l’hydrogène laisse présager des avantages économiques, environnementaux, sociaux et sur le plan de la santé considérables pour tous les pays du monde.

Les pays développés et les pays en développement auront les moyens d’assurer leur propre approvisionnement énergétique.

Et ce sera en grande partie une énergie propre, efficace et renouvelable. L’adoption généralisée des technologies de l’hydrogène améliorera l’air que nous respirons dans nos villes congestionnées et aidera à ralentir le rythme du changement climatique.

Le Canada a la chance d’être à l’avant-garde en ce qui concerne l’hydrogène et les piles à combustible. Les sociétés canadiennes comme Ballard, Hydrogenics et Stuart sont des chefs de file mondiaux dans la recherche de nouvelles solutions énergétiques. Et il y a un nombre croissant de petites et moyennes entreprises derrière elles, prêtes à prendre d’assaut le monde dans divers créneaux du secteur de l’hydrogène et des piles à combustible.

Industrie Canada, en partenariat avec Fuel Cells Canada et PricewaterhouseCoopers, a diffusé aujourd’hui un profil du secteur qui montre que les industries de l’hydrogène et des piles à combustible au Canada croissent et créent des emplois de qualité supérieure. Les recettes dans ce secteur ont atteint 188 millions de dollars en 2003, soit une hausse de 40 p. 100 par rapport à l’année précédente. Plus des trois quarts de ces recettes provenaient de la vente de produits. Le nombre d’emplois dans ce secteur s’établit à près de 2 700, et les pôles industriels essaiment, non seulement à Vancouver, mais aussi à Calgary et Toronto et dans d’autres régions du pays1 . Mais nous devons reconnaître que le Canada devra déployer beaucoup d’efforts pour maintenir sa position.

Et nous devrons collaborer étroitement avec nos homologues et nos partenaires du monde entier – dans l’industrie, au sein de l’État et dans le milieu universitaire – si nous voulons que le rêve de l’économie de l’hydrogène mondiale devienne réalité.

À mon avis, il incombe au Canada de s’efforcer sur la scène internationale non seulement de soutenir la concurrence, mais aussi de s’assurer que les avantages des technologies de l’hydrogène et des piles à combustible – ainsi que les autres solutions énergétiques propres – deviennent disponibles et accessibles dans les pays développés et les pays en développement.

Si l’économie de l’hydrogène est notre objectif, comment devons-nous orienter notre action pour l’atteindre?

À mon avis, la réponse à cette question repose en grande partie sur la commercialisation – ou la mise sur le marché des connaissances et des technologies dont nous avons besoin.

En effet, pour que les nouvelles technologies aient un effet de transformation sur le bien public, leur utilisation doit être généralisée. Cependant les industries de l’hydrogène et des piles à combustibles sont à la croisée des chemins.

Les gouvernements de tous les pays reconnaissent l’importance stratégique de ces deux industries, et certains pays comme les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, le Japon et la Chine – ont annoncé récemment de nouveaux investissements importants dans la recherche et le développement.

L’an dernier, par exemple, Washington a déclaré qu’il consacrerait quelque 1,2 milliard de dollars américains sur cinq ans à la conception de voitures à hydrogène et à l’infrastructure nécessaire à leur utilisation2 .

Par ailleurs, l’Union européenne a réservé 2,1 milliards d’euros (2,6 milliards de dollars américains) pour la recherche sur l’hydrogène dans son 6e programme cadre . La Chine et le Japon, deux marchés éventuels très importants, ont investi 100 millions et 300 millions de dollars américains respectivement.

Pour sa part, le Canada a affecté 215 millions de dollars en fonds nouveaux sur cinq ans au développement de l’économie de l’hydrogène.

Ces nouveaux fonds servent à renforcer la recherche fondamentale dans les universités canadiennes et les laboratoires fédéraux – par le biais d’organismes comme le Conseil national de recherches et Ressources naturelles Canada – et à lancer plusieurs initiatives de commercialisation importantes, dont les suivantes :

  • Les activités de l’Institut d'innovation en piles à combustible du CNRC dans la région de Vancouver, qui aident à établir une masse critique de recherche, d’infrastructure, d’expertise commerciale et de travailleurs spécialisés dans le domaine des piles à combustible en Colombie-Britannique. L’Institut dispose d’un budget annuel de 8 millions de dollars pour la R-D et les initiatives de commercialisation.
  • Le fonds de 50 millions de dollars de la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable pour les projets visant à concevoir et à démontrer les technologies pour l’économie de l’hydrogène.
  • Des fonds de 10 millions de dollars pour l’Alliance canadienne sur les piles à combustible dans les transports afin de présenter des projets de démonstration sur le ravitaillement en carburant et de concevoir un cadre de soutien de l’infrastructure de ravitaillement, entre autres objectifs.
  • Et le Programme des adhérents pionniers de Partenariat technologique Canada consacrera 50 millions de dollars au cours des cinq prochaines années à des projets de démonstration et à d’autres initiatives pour aider à faire accepter davantage les technologies de l’hydrogène par le public.

Revenons à la situation internationale pour un instant. Un grand nombre d’intervenants industriels ont commencé à investir dans les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible. Et ce ne sont pas seulement les constructeurs d’automobiles comme Ford, Daimler-Chrysler et Honda, mais des fabricants d’équipement comme John Deere et des entreprises de TI et de télécommunications.

La création du Partenariat international pour l’économie de l’hydrogène l’an dernier est un pas en avant important pour tout le secteur. Quinze pays, dont les États-Unis et le Canada, ont convenu de conjuguer leurs efforts pour permettre le déploiement à l’échelle mondiale des technologies de l’hydrogène et d’une infrastructure de ravitaillement en carburant.

D’ambitieux projets de démonstration commencent également à prendre forme dans le monde entier, qu’il s’agisse du programme CUTE en Europe , dans le cadre duquel 27 autobus à piles à combustible circuleront dans neuf villes, de l’Autoroute de l’hydrogène du Canada en Colombie-Britannique, d’un Village de l’hydrogène à Toronto et d’un projet d’aéroport de l’hydrogène à Montréal.

L’Autoroute de l’hydrogène comprendra un système intégré de voitures à pile à combustible, des applications de production stationnaires et des stations de production d’hydrogène et de ravitaillement dans la région de Vancouver avant et pendant les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques d’hiver de 2010.

Le Village de l’hydrogène fait appel à des technologies semblables dans la région du Grand Toronto et il est déjà en cours. Il est appuyé par une vaste alliance d’intervenants de toute la collectivité. L’Aéroport de l’hydrogène de Montréal devrait compter des moteurs à piles à combustible et à hydrogène dans divers véhicules comme des remorqueurs et des chariots à bagages, des systèmes de transfert, des unités d’alimentation auxiliaires mobiles, des postes de ravitaillement en hydrogène ainsi que la formation, la conformité, la maintenance, la certification et d’autres applications.

La collaboration internationale croît également – tant chez les intervenants de l’industrie qu’entre gouvernements, entreprises et universités.

Voilà pour l’état des lieux. Mais avant de pouvoir tracer la voie à suivre pour l’avenir, nous devons avoir une vision claire de l’objectif que nous voulons atteindre.

De plus, nous devons savoir qui seront nos partenaires.

Il faudra une large coalition d’entreprises, de gouvernements, de collectivités, d’universités et d’organisations non gouvernementales – qui mettront tous l’épaule à la roue. Ils joueront un rôle essentiel dans notre capacité d’atteindre nos objectifs.

Cependant, nous devons aussi agir rapidement pour susciter la participation du public, répondre aux préoccupations environnementales, sociales et en matière de sécurité d’une manière ouverte et franche. Il faut aborder ces questions de front.

D’après l’expérience des biotechnologies, nous ne pouvons raisonnablement espérer avoir qu’une seule chance de gagner la confiance du public au sujet de ces questions.

Par conséquent, où allons-nous? Et à quoi ressemblerait la vie quotidienne à l’ère de l’hydrogène?

J’hésite toujours à faire des prédictions futuristes, car la science a le don de tourner en ridicule même les prévisionnistes les plus sages, mais j’aimerais essayer pendant un moment de décrire comment vous vivrez dans 25 ans.

Vous êtes peut-être en train de boire une bière sur votre véranda pendant la soirée. Ne vous en faites pas, nous aurons alors vaincu le virus du Nil occidental; vous serez en sécurité!

Votre fille arrive du chalet dans sa voiture à hydrogène.

Après être descendue, elle branche la pile à combustible de sa voiture à votre réservoir d’hydrogène résidentiel, qui remplit la voiture de l’hydrogène produit pendant la journée par l’énergie solaire et éolienne excédentaire. Cet hydrogène alimente aussi la pile à combustible de votre maison, qui produit sur place une partie de l’énergie nécessaire pour l’éclairage, les appareils ménagers et le climatiseur pendant la nuit.

Vous respirez l’air pur en compagnie de votre fille pendant un moment. La qualité de l’air s’est beaucoup améliorée depuis le temps, parce que le secteur industriel des environs consomme maintenant de l’énergie propre et utilise des moteurs hybrides et des piles à combustible.

Au milieu de la soirée, vous sortez votre ordinateur portatif pour consulter Internet. Vous lisez un article sur l’Accord de Kyoto III dont on espère vivement la conclusion et sur les progrès réalisés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Bien entendu, votre ordinateur est alimenté par une pile à combustible.

Bon, nous avons peut-être assez regardé dans la boule de cristal. J’ai indiqué où nous voulons être dans 25 ans – maintenant permettez-moi de mettre l’accent en particulier sur la commercialisation.

À quoi ressemblerait la commercialisation réussie de la technologie de l’hydrogène et des piles à combustible?

Je vais surtout parler de la situation au Canada, mais je suis certain que bon nombre de mes observations peuvent s’appliquer à d’autres pays. Le secteur est confronté à plusieurs des mêmes défis dans le monde entier.

Pour le Canada, ma vision de la commercialisation réussie des piles à combustible et à hydrogène ressemble à ceci :

  • Beaucoup de sociétés canadiennes prospères exportent une foule d’appareils fonctionnant avec des piles à combustible et de l’hydrogène – de tous les prix – vers tous les pays du monde.
  • Il y a plusieurs pôles industriels bien établis de la Colombie-Britannique à l’Île-du-Prince-Édouard, chacun comptant une gamme complète de concepteurs, de fabricants et de distributeurs de technologies de l’hydrogène et des piles à combustible.
  • Il y a beaucoup de R D de renommée mondiale visant à optimiser les avantages de l’économie de l’hydrogène, effectuée par des laboratoires privés, publics et universitaires.
  • Il existe un vaste système de distribution de l’hydrogène, qui a la capacité à long terme de produire de l’hydrogène au poste de ravitaillement.
  • Un système de production d’énergie à partir de l’hydrogène entièrement intégré dans l’offre d’énergie. En plus d’utiliser pleinement toutes les sources d’hydrogène – y compris la biomasse, le soleil, le vent, les océans et l’énergie nucléaire – un tel système permettrait aux consommateurs de tirer parti des sources d’énergie distribuées. L’objectif serait d’offrir un flot continu et ininterrompu d’énergie.
  • Une coopération internationale étendue en matière de gestion de l’économie de l’hydrogène mondiale, y compris l’élaboration et l’écologisation continue des normes et codes internationaux pour garantir l’interopérabilité et la comparabilité techniques ainsi que l’application générale de procédures de sécurité rigoureuses.
  • Une main-d’œuvre qualifiée à tous les niveaux pour répondre aux besoins de l’économie de l’hydrogène.
  • Et une multitude d’emplois de qualité pour les Canadiens.

Cela semble ambitieux? En effet. Mais nous devons viser haut si nous voulons obtenir les avantages économiques, environnementaux, sociaux et sanitaires que l’économie de l’hydrogène peut procurer aux Canadiens et au monde.

En fait, j’ai un autre élément à ajouter à cette vision – le rôle que doit jouer le Canada pour démontrer au monde entier le potentiel de l’économie de l’hydrogène et de la technologie des piles à combustible.

Nous nous dirigeons déjà dans cette direction avec l’Autoroute de l’hydrogène en Colombie-Britannique et le Village de l’hydrogène à Toronto. Il s’agit de deux grands projets concernant des systèmes complets faisant appel aux technologies de l’hydrogène dans des situations réelles.

Mais je crois que nous devrions nous mettre au défi d’aller encore plus loin.

Pourquoi ne pas être le fer de lance du développement d’un corridor de l’hydrogène sur la côte Ouest – reliant les projets d’Autoroute de l’hydrogène de la Colombie-Britannique à ceux de la Californie? Et pourquoi ne pas les étendre à l’Alaska? Ou à l’Alberta?

Pourquoi ne pas mettre à profit les possibilités offertes par la tenue des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver pour susciter un engouement à l’égard de la construction de l’Autoroute de l’hydrogène nord-américaine?

Pourquoi ne pas faire preuve d’audace si nous voulons attirer l’attention du monde entier?

Compte tenu des divers éléments de cette vision, examinons comment nous pouvons y parvenir.

J’aimerais tout d’abord souligner que le Canada doit continuer d’investir dans la recherche pure et le développement nécessaires pour assurer la commercialisation à l’échelle de l’industrie. Des progrès fondamentaux dans des domaines comme les matériaux, les catalyseurs et la modélisation amélioreront la conception, l’efficacité et le coût. Lorsqu’ils sont combinés aux progrès dans la production et l’entreposage de l’hydrogène, nous pouvons obtenir l’accroissement du rendement et la baisse des coûts nécessaires pour faire accepter cette technologie comme système.

Par ailleurs, nous devons déterminer les obstacles à la commercialisation dans le secteur et trouver des solutions pratiques pour les franchir.

Quels sont donc les obstacles à franchir? En bref, comme le montre la diapositive, ce sont les suivants :

  • Le coût et les percées technologiques nécessaires pour rendre les technologies des piles à combustible meilleur marché et plus abordables.
  • Les obstacles relatifs aux entreprises, y compris les compétences et la capacité de gestion, la disponibilité du capital de risque, l’accès aux marchés internationaux et la prévisibilité du milieu de la réglementation.
  • L’acceptation par le public.
  • Il faut également tenir compte de la fragmentation des politiques gouvernementales – dont les règlements.

À mon avis, ce n’est pas seulement l’État, mais l’industrie et l’État ensemble qui doivent se mettre au défi de répondre à ces questions – même si fondamentalement il appartient surtout à l’industrie de proposer des solutions. En fin de compte, ce sont les entreprises qui commercialisent les technologies.

Comment l’État peut-il faire plus?

Nous serions probablement tous heureux de voir l’État consacrer plus de fonds à la R D ou à certaines initiatives de commercialisation. Par exemple, l’État doit collaborer avec l’industrie pour trouver des façons novatrices d’améliorer l’accès aux sources de capitaux sur le marché.

Mais l’État peut recourir à d’autres moyens importants pour faire avancer les choses.

Les marchés publics constituent un domaine clé. Il est temps pour tous les ordres de gouvernement – fédéral, provincial et municipal – d’envisager l’achat pour leur parc de technologies de l’hydrogène. L’État doit faire preuve de leadership en matière de changement climatique et de développement économique en adoptant le plus tôt possible les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible.

L’État a aussi un rôle essentiel à jouer sur la scène internationale – il doit collaborer avec d’autres États pour élaborer des normes et des codes internationaux et favoriser la circulation de l’information précommerciale pour que tous les pays puissent bénéficier du développement de l’économie de l’hydrogène.

Encore une fois, une idée comme la création d’un corridor de l’hydrogène sur la côte Ouest pourrait constituer un point d’intérêt et stimuler la coopération bilatérale dans ce domaine.

Et l’État peut faire avancer les choses à titre de partenaire de l’industrie – notamment en mettant à profit sa capacité de réunir des intervenants clés – pour favoriser l’échange de renseignements et être le catalyseur de nouvelles initiatives.

Le gouvernement fédéral, en particulier, peut utiliser ces avantages pour coordonner et intégrer les efforts en matière de R D dans tout le pays ou collaborer avec les autres ordres de gouvernement, les universités et les collèges afin de lancer des initiatives de perfectionnement des compétences et de formation ou de renforcer celles-ci.

La crédibilité et la réputation de l’État à titre d’évaluateur neutre peuvent également contribuer à donner du poids aux projets de démonstration. Et sa décision d’investir dans de nouvelles initiatives peut intéresser des intervenants de l’extérieur, y compris des investisseurs étrangers.

Mais il est temps d’aller au-delà des projets de démonstration en exemplaire unique d’une voiture ou d’un autobus ou deux à piles à combustible.

Il est temps d’élaborer des plans qualité « révolutionnaire » qui peuvent frapper l’imagination et démontrer les capacités d’une foule de technologies d’utilisation finale et l’infrastructure qui fournira les liens entre elles.

L’État doit absolument s’employer à bien comprendre les divers stades de développement de l’industrie et à déterminer les stades du processus de commercialisation où son intervention pourrait faire avancer les choses.

Dans l’ensemble, tous les intervenants du secteur – l’industrie, l’État et le milieu universitaire – doivent déployer plus d’efforts pour élaborer une gamme d’initiatives qui aideront les sociétés à tous les stades du processus de commercialisation.

La collaboration récente entre l’industrie et le gouvernement fédéral concernant les cartes routières pour les industries de l’hydrogène et des piles à combustible constitue un pas dans cette direction. Tout comme l’élaboration de stratégies en matière d’hydrogène et de piles à combustible dans plusieurs provinces du pays. Toutefois, nous devons trouver une façon de définir et d’évaluer ces préoccupations et de leur donner la priorité en permanence. Nous devons aussi avoir une meilleure façon de coordonner et d’intégrer nos efforts.

Avant de conclure, j’aimerais insister sur trois points. Encore une fois, ils visent la situation canadienne, mais je crois qu’ils peuvent s’appliquer ailleurs.

Premièrement, nous devons nous fixer résolument des objectifs en vue de l’avènement de l’économie de l’hydrogène.

Nous devons avoir une vision claire et audacieuse des objectifs que nous voulons atteindre. Et nous devons faire preuve de créativité pour trouver les moyens d’y arriver.

Nous devons fondamentalement nous mettre au défi de sortir de notre zone de confort. Le succès ne sourit pas à ceux qui ne bougent pas ou qui se contentent d’avancer à petits pas.

H.G. Wells l’a bien exprimé dans son roman La machine à explorer le temps : La force est le produit de la nécessité : la sécurité entretient et encourage la faiblesse.

Deuxièmement, nous devons miser sur nos points forts. À l’heure actuelle, le Canada est un chef de file mondial en matière de conception et de production de technologies des piles à combustible et de l’hydrogène.

Pourquoi ne pas mettre à profit ce leadership pour présenter au monde certains des avantages économiques, environnementaux, sociaux et sanitaires d’une économie fondée sur l’hydrogène?

Des essais en situation réelle nous donneraient la possibilité de faire face aux nouvelles préoccupations en matière d’environnement et de sécurité sans créer un battage médiatique indu. Ils nous permettraient également de nous assurer que d’autres pays partagent les avantages des progrès technologiques que nous réalisons.

Troisièmement, comme je l’ai indiqué tout au long de mon allocution, la collaboration et les partenariats seront la clé du succès.

Car ce que nous envisageons n’est pas seulement la simple commercialisation de quelques technologies nouvelles, mais un changement fondamental dans l’infrastructure énergétique à la base de presque tous les aspects de notre édifice économique et social.

Nous devons faire tout notre possible pour utiliser nos partenariats afin de susciter tout le soutien que nous pouvons obtenir.

En conclusion, il ne faut pas s’y tromper, le monde se dirige vers une économie de l’hydrogène.

Voici la question que je vous pose – que votre entreprise se trouve au Canada ou ailleurs – voulez-vous contribuer à amener cette transition? Ou voulez-vous rester à la traîne?

Je vous remercie et je vous souhaite une conférence fructueuse.

 

  Impression accessible
Mise à jour: 2004-09-27  Avis importants