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Archives - Salle de presse

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L'HONORABLE STÉPHANE DION FAIT VALOIR LA JUSTE UTILISATION DU DROIT DANS LE DOMAINE DES LANGUES OFFICIELLES

 

TORONTO (ONTARIO), le 24 janvier 2002 – Dans une allocution qu’il a prononcée aujourd’hui devant les membres de l’Association du Barreau de l’Ontario et de l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario, l’honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, a affirmé que, dans le domaine des langues officielles, il est impératif de s'appuyer à la fois sur la responsabilité politique et l'action judiciaire. « À trop vouloir étendre les garanties juridiques, on tue l’initiative politique », a -t-il déclaré.

          Le ministre Dion a tenu à rappeler les nombreux acquis dans le domaine des droits linguistiques, particulièrement au cours des quelque 30 dernières années, citant en exemples la Loi sur les langues officielles de 1969, celle de 1988, ainsi que la Charte canadienne des droits et libertés.

          M. Dion a souligné à quel point les tribunaux ont joué un rôle positif à partir des années 1970, notamment dans les domaines du bilinguisme législatif et du droit à l'instruction dans la langue de la minorité. Il a rappelé les interprétations libérales et dynamiques de la Cour suprême du Canada dans les jugements Blaikie en matière de bilinguisme législatif et des jugements Mahe et Arsenault-Cameron dans le domaine de l’éducation. Il a aussi indiqué que cette approche généreuse s'était récemment étendue à d’autres domaines, comme en témoignent les jugements Beaulac et Montfort qui ont confirmé le principe de l'égalité réelle des deux langues officielles.

          Le Ministre a alors discuté des limites du droit en matière de défense des droits linguistiques et il a fait valoir que le gouvernement ne pouvait souscrire à une thèse comme celle de « l'encliquetage », selon laquelle chaque initiative gouvernementale visant une minorité linguistique devient un droit acquis. Cette thèse, si elle avait été retenue par les tribunaux, « aurait rompu l'équilibre nécessaire entre le domaine de l'initiative politique et celui des garanties juridiques, (...) et aurait été préjudiciable à la cause du bilinguisme et des minorités linguistiques de langue officielle », a affirmé M. Dion.

          Le Ministre a par ailleurs soutenu que, dans le contexte dans lequel évoluent les communautés linguistiques, il importe que les gouvernement puissent bien établir leurs priorités car ils n'ont pas les ressources pour faire avancer tout ce qui serait idéalement requis. « ll faut que ces priorités soient établies avec discernement. Il y a un risque grave à les laisser fluctuer au hasard des litiges juridiques » a-t-il précisé.

          M. Dion a poursuivi en affirmant qu'il était souhaitable que le gouvernement et les législateurs, tout en continuant d’analyser avec soin toute situation où leur intervention devant les tribunaux est susceptible d’appuyer les minorités linguistiques, fassent preuve de leadership en adoptant d’eux-mêmes l’approche libérale et dynamique des tribunaux. « Les batailles judiciaires accaparent les ressources, épuisent les parties en cause et créent parfois des divisions au sein des communautés », mais « tant que les gouvernants n’assumeront pas d’eux-mêmes leurs responsabilités constitutionnelles et légales vis-à-vis du bilinguisme canadien, les citoyens et les communautés auront raison de se tourner vers les tribunaux », a-t-il tenu à souligner.

          Après avoir illustré les progrès réalisés dans le domaine de la fréquentation et de la gestion des écoles francophones en milieu minoritaire de même que dans celui de la représentation des francophones au sein de la fonction publique fédérale, M. Dion a affirmé que « si de tels progrès ont été possibles, c’est parce que nous avons su trouver et maintenir le juste équilibre entre le domaine de l’initiative politique et celui de la garantie juridique ».

          Ayant rappelé d'emblée le besoin de solidement enchâsser les droits linguistiques dans la Constitution et les lois, le ministre Dion a conclu en rappelant un autre point non moins important : celui de « rallier tout le dynamisme des communautés, toute la bonne volonté des francophones et des francophiles de ce pays et toute la capacité d’initiative des gouvernements ». Et il a réitéré l’engagement du Premier ministre et de son gouvernement envers la promotion du bilinguisme et l’épanouissement des communautés minoritaires de langue officielle.

 

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Pour information : 
André Lamarre
Conseiller spécial
Téléphone : (613) 943-1838
Télécopieur : (613) 943-5553

 

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Mise à jour : 2002-01-24  Avis importants