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Archives - Salle de presse

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LE MINISTRE STÉPHANE DION FAIT VALOIR LE BIEN-FONDÉ D'UN RÉGIME DE DROITS LINGUISTIQUES À LA FOIS SYMÉTRIQUE ET ASYMÉTRIQUE

 

MONCTON (NOUVEAU-BRUNSWICK), le 15 février 2002 – Dans une allocution qu’il a prononcée aujourd’hui à l’occasion du Colloque sur les droits linguistiques organisé dans le cadre de l’assemblée conjointe du Conseil et de la Division du Nouveau-Brunswick de l'Association du Barreau canadien, l’honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, a fait valoir que la meilleure façon d'accorder une considération égale à tous les Canadiens en matière de droits linguistiques est de partir du principe que ces droits doivent être symétriques, sauf si les circonstances exigent un traitement asymétrique pour des raisons de justice. « La justice ne consiste pas à offrir à tous rigoureusement la même chose indépendamment des besoins de chacun », a soutenu M. Dion.

Le Ministre a d'abord rappelé l’asymétrie de fait qui existe entre les situations que vivent les Canadiens du point de vue des langues officielles, selon qu'ils sont anglophones ou francophones au Québec ou ailleurs au Canada. Affirmant que « la cohésion sociale du pays exige que tous fassent leurs les intérêts de chacun et que la majorité anglophone, en particulier, prenne à cœur la cause de la minorité francophone », il a indiqué que cette solidarité est ressentie par une majorité croissante de Canadiens. M. Dion a ajouté que, pour promouvoir la solidarité linguistique et assurer l'épanouissement des minorités de langue officielle, il faut l'appui des textes juridiques, des tribunaux et des gouvernements.

Le Ministre a ensuite fait valoir que « cette situation vulnérable du français nécessite la progression de la symétrie juridique des deux langues » étant donné le contexte nord-américain. Il a fait état de changements importants qui, depuis l’entrée en vigueur, au niveau fédéral, de la Loi sur les langues officielles de 1969, ont fait progresser cette symétrie juridique, et ce, tant au gouvernement du Canada que dans certaines provinces. M. Dion a par ailleurs reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

M. Dion a poursuivi en soulignant le besoin, dans certaines circonstances et à certaines conditions, d’une application asymétrique des droits linguistiques afin que justice prévale. Il a noté que les dernières décennies ont vu apparaître deux formes d’asymétrie juridique dont le but est de compenser la vulnérabilité du français ou des minorités de langue officielle.

L'une de ces formes d’asymétrie « a pour objet de protéger le français au Québec », a précisé le Ministre et il a donné l’exemple de la Charte de la langue française, de même que celui de certaines dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés. L’autre forme d'asymétrie juridique « vise à compenser la vulnérabilité de plusieurs de nos communautés linguistiques et du français en général » a-t-il noté, ajoutant qu’elle trouve sa source dans la jurisprudence à la fois dynamique et libérale qu'a progressivement constituée la Cour suprême du Canada. M. Dion a présenté des exemples de jugements qui tiennent compte du contexte propre aux communautés minoritaires de langue officielle.

Finalement, le Ministre a affirmé que, contrairement à ce que soutiennent certains, la politique linguistique du gouvernement fédéral n'est pas « strictement symétrique et aveugle aux circonstances ». Il a soutenu que cette politique linguistique tient compte de la spécificité des communautés minoritaires de langue officielle, « qu'il s'agisse des ententes Canada-communautés, ou de chaque ententefédérale-provinciale-territoriale  pour l'instruction dans la langue de la minorité, ou pour l'enseignement de la langue seconde, ou pour la promotion des langues officielles, ou pour la prestation de services publics touchant notamment les arts et la culture, la santé, la traduction, la formation linguistique, le développement économique et les services juridiques ». M. Dion a appuyé ses propos en donnant l’exemple de l'aide supplémentaire que le gouvernement du Canada apporte à la promotion de la langue française et aux cultures d'expression française.

En conclusion, le Ministre a tenu à rappeler qu'une application symétrique et asymétrique des droits linguistiques exige des Canadiens à la fois de la volonté et de la générosité. « Le Canada a hérité de son histoire la chance, le privilège et l'obligation de promouvoir la langue française et les cultures d'expression française », a-t-il précisé. Et il s’est dit convaincu que « nous, les Canadiens, arriverons à relever ce défi si nous demeurons unis et résolus et si nous misons sur tout le dynamisme de nos communautés de langue officielle. »

 

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Pour information :
André Lamarre
Conseiller spécial
Téléphone : (613) 943-1838
Télécopieur : (613) 943-5553

 

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Mise à jour : 2002-02-15  Avis importants