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« Jeter les ponts de la réconciliation nationale »

Notes pour une allocution à la
Conférence annuelle du Conseil sur les études sociales
de l'Association des enseignants de l'Alberta

Lethbridge (Alberta)

le 18 octobre 1996


Il m'apparaît particulièrement à propos, en ma qualité d'ex-enseignant et de ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, de prendre la parole devant un groupe de professeurs dans le cadre d'une conférence intitulée "Building Bridges". J'estime qu'une partie importante de mon rôle de ministre consiste à promouvoir la réconciliation nationale, c'est-à-dire à jeter des ponts entre les provinces et les citoyens du Canada. Je remercie par conséquent l'Alberta Teachers' Association de me fournir l'occasion de vous exposer la façon dont j'envisage la réconciliation nationale.

Je suis heureux que la sénatrice Joyce Fairbairn ait pu être des nôtres aujourd'hui. Mme Fairbairn est une Albertaine qui a travaillé sans relâche pour les habitants de sa province et de son pays. Elle reconnaît en outre depuis longtemps que la diversité de notre nation est une de ses grandes forces. Joyce a par ailleurs des liens de longue date avec les Québécois et a manifesté à maintes reprises son empathie à leur égard. Je n'ai donc pas été étonné de la voir venir à Montréal, il y a deux semaines, pour rendre un dernier hommage à Robert Bourassa.

À titre de ministre responsable de l'alphabétisation, la sénatrice Fairbairn a accompli un travail remarquable en sensibilisant ses collègues du Cabinet à l'importance de l'alphabétisation des Canadiens en regard de leur participation à la vie sociale et économique du pays. Dans un récent rapport, l'OCDE explique la question de façon succincte : « Les gens sont la ressource-clé, et leur capacité de lecture et d'écriture sont un facteur déterminant quant à la capacité d'innovation et d'adaptation d'un pays. » Je suis persuadé que plusieurs d'entre vous auriez été aussi fascinés que moi à la lecture du rapport intitulé Lire l'avenir que le Secrétariat national à l'alphabétisation a produit en collaboration avec l'OCDE et Statistique Canada. J'appuie de tout coeur les efforts que déploient le sénateur Fairbairn et tous les professeurs ici présents en vue de rehausser le niveau d'alphabétisation des Canadiens.

Il m'est agréable de me retrouver dans la ville de Lethbridge, car elle est jumelée avec celle de Saint-Laurent, dans ma circonscription. Comme certains d'entre vous le savent, ces deux collectivités se sont elles aussi appliquées à jeter des ponts. En effet, un programme d'échanges permet de forger chaque année des liens d'amitié et de compréhension mutuelle entre Lethbridge et Saint-Laurent et, par conséquent, entre l'Alberta et le Québec. Ce programme est une composante de l'entente de jumelage en vigueur entre les deux villes depuis 1967. Les échanges se font en alternance d'une année à l'autre, entre des personnes âgées et des adolescents, soit entre ceux de nos concitoyens qui ont le plus de choses à dire au sujet de la valeur de la citoyenneté canadienne et ceux qui commencent tout juste à en prendre conscience.

Ce programme permet à des Canadiens d'expériences et de milieux variés, qui, dans de nombreux cas, parlent des langues différentes, de se familiariser les uns avec les autres. Il leur fournit l'occasion de comprendre leurs différences, mais aussi de constater leurs points communs. Amener les Canadiens à mieux se connaître est une partie intégrante du processus de réconciliation nationale. Je suis à même d'attester du succès du programme à cet égard, car j'ai lu les comptes rendus qu'en ont faits les participants de cette année. Permettez-moi de vous rapporter certaines de leurs observations.

Une Québécoise, Mme Johanna Tousignant, a parlé de la façon dont ses hôtes de Lethbridge avaient « ouvert leur maison et leur coeur à nous, Québécois ». Sa visite, a-t-elle écrit, l'a aidée à constater « que l'ouverture, le respect et la compréhension réciproques doivent être parmi les grandes qualités propres à favoriser la coexistence harmonieuse. » Elle qualifie cette attitude de « tolérance active » et cite en exemple l'offre de son hôte mormon de Lethbridge de l'accompagner à l'église catholique pour la messe du dimanche.

Une personne âgée de Lethbridge, Mme Agnès Vernooy, a écrit que, même si sa connaissance limitée du français a été mise à rude épreuve « à maintes reprises », elle a apprécié avoir « l'occasion d'entendre leur point de vue et leurs opinions. » Et un couple de Lethbridge, M. et Mme Joe et Eveline Polczer, a fait part de l'enseignement tiré du dîner d'adieu auquel il a participé au Québec : « Le repas était excellent, le vin coulait à flots et nous étions assis autour d'une grande table; nous avons chanté, ri et causé, et nous avons tous deux réalisé que le Québec est vraiment une société distincte. »

Lors du référendum d'octobre dernier, tous les Canadiens, y compris les gens de Lethbridge et leurs amis de Saint-Laurent, ont vécu des moments difficiles. Je me suis demandé après coup ce qui avait incité de nombreux Québécois à vouloir se dissocier de la fédération canadienne. Et ce, en dépit du fait que, lors d'un sondage effectué quelques mois auparavant, trois répondants sur quatre avaient affirmé éprouver de la fierté lorsqu'ils voyaient le drapeau canadien et entendaient notre hymne national. Que s'était-il passé?

J'ai conclu que trois grands facteurs expliquaient le mécontentement manifesté par certains Québécois. Premièrement, les Québécois, comme nombre d'autres Canadiens, souhaitent que la répartition des responsabilités entre les gouvernements fédéral et provinciaux soit plus efficace. Ils veulent savoir que les services qu'ils reçoivent leur sont dispensés de la manière la plus efficace possible. Deuxièmement, ils se préoccupent de protéger et de renforcer leur culture et leur langue. Ils estiment qu'on n'a pas convenablement reconnu leur situation unique au Canada. Et, troisièmement, les fédéralistes du Québec n'ont pas suffisamment défendu le Canada.

Ces conclusions font ressortir trois mesures à prendre en vue de la réconciliation nationale, soit :

1) faire le nécessaire pour rééquilibrer et répartir plus efficacement les responsabilités entre les deux ordres de gouvernement;

2) reconnaître le caractère distinct du Québec;

3) célébrer les avantages de la fédération canadienne et du rôle qu'y joue le Québec.

J'examinerai maintenant chacune de ces mesures, et je vous informerai des plus récentes activités de notre gouvernement à leur égard. 1. Rééquilibrer la fédération pour en améliorer l'efficacité

Une vision du changement avantageuse pour tous

Avant de vous parler du rééquilibrage des pouvoirs et des responsabilités des gouvernements du Canada, j'aimerais vous exposer ma façon d'aborder ces questions. Aux yeux de certains politiciens et spécialistes des sciences politiques, la décentralisation est devenue un « mantra » en ce sens qu'elle semble représenter à la fois le moyen et la fin pour eux.

J'aborde le rééquilibrage de la fédération d'un point de vue différent, peut-être parce que j'ai passé une grande partie de ma vie à étudier les politiques publiques. Pour moi, le rééquilibrage de la fédération a pour but d'assurer de meilleurs services aux Canadiens. J'estime que la prestation de services publics de première classe à tous les Canadiens suppose la réalisation d'un équilibre que j'appelle souvent équilibre entre les principes de solidarité et de subsidiarité.

Par solidarité, j'entends le sens du bien commun et de la compassion pour nos concitoyens qui nous permet d'agir de concert et d'unir nos forces. C'est peut-être lors de tragédies que cet esprit se manifeste le plus : je pense aux secours offerts par tout le Canada par suite de la tornade qui a frappé Edmonton en 1987 et, plus récemment, aux terribles inondations qui ont dévasté la région du Saguenay, au Québec. Mais c'est également un élément essentiel du caractère canadien tel qu'il se manifeste quotidiennement.

Je pense que ce principe se traduit dans notre union sociale. Cela a permis aux Canadiens d'édifier une société fondée sur la justice et le souci des autres. L'union sociale nous a donné notre système de soins de santé, un régime complet d'assurance-emploi, le soutien aux personnes âgées et les paiements de péréquation. Elle favorise en outre l'atmosphère de stabilité qui rend le Canada si attrayant aux yeux des investisseurs. En fait, selon l'Institut Fraser, le Canada est l'un des meilleurs endroits au monde pour faire des affaires. Notre union sociale sous-tend notre union économique, laquelle John Helliwell, de l'Université de la Colombie-Britannique, qualifie, dans une étude publiée en août de cette année, de beaucoup plus étroite et plus imbriquée qu'on ne le pensait auparavant. Les provinces canadiennes, comme le Québec, font vingt fois plus de commerce entre elles qu'avec les États américains de taille semblable situés à des distances comparables. Notre union économique est donc plus essentielle à notre bien-être que nous le réalisons.

Toutes les provinces ont profité d'une façon ou d'une autre et à un moment ou à un autre de notre union socio-économique. Dans les années trente, votre province a bénéficié de transferts d'autres provinces. La situation économique enviable de l'Alberta lui permet maintenant de venir en aide aux provinces qui vont moins bien, comme la mienne actuellement. Le Québec peut à juste titre bénéficier du partage de la richesse, qui est une tradition canadienne qui remonte à plusieurs décennies.

Toutefois, le Canada ne doit pas être considéré comme un chéquier que l'on peut répartir entre les provinces en fonction de leur population. Le Canada forme une famille de provinces, de territoires et de gens. Le Québec et l'Alberta tirent tous deux des avantages à faire partie de cette famille. Le trésorier de l'Alberta, Jim Dinning, l'a illustré de façon éloquente lorsqu'il a déclaré que « les Albertains croient au principe de l'équité. Il est évident que ceux qui possèdent se feront demander de payer davantage que ceux qui ne possèdent pas (...) je ne crois pas à un fédéralisme de chéquier et je pense que ce gouvernement n'y croit pas non plus. » (traduction libre) Après avoir passé en revue les événements des années vingt, trente et quarante, M. Dinning conclut en disant que les Albertains ont en fait beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients à faire partie de ce pays.

De plus, toutes les provinces bénéficient du fait qu'elle font partie d'un vaste marché interne, qu'elles disposent d'une monnaie stable, qu'elles ont un poids international en étant membre du G-7, et qu'elles ont la capacité de réduire les fluctuations économiques dans les diverses régions. Les provinces profitent également des réductions qu'a effectuées le gouvernement pour abaisser le ratio dette/PIB, ce qui permet de réduire les coûts dans l'ensemble de l'économie. La baisse des taux d'intérêt réalisée entre janvier 1995 et juin 1996, par exemple, a permis au gouvernement de l'Alberta d'économiser 165 millions $.

Il est manifeste que, si jamais le Québec devait se séparer du Canada, on assisterait à une rupture de la tradition de solidarité de notre pays. On ne pourrait mesurer les conséquences réelles d'une telle démarche en termes monétaires, car elle porterait un coup sérieux au rêve canadien de coexistence harmonieuse de cultures différentes où chacun met en oeuvre ses forces et ses talents particuliers en vue du bien commun. Une question aussi sérieuse que celle-ci mérite donc d'être débattue avec autant de clarté que possible. C'est pourquoi notre gouvernement a renvoyé certaines questions fondamentales à la Cour suprême. Nous demeurons cependant convaincus que les Québécois choisiront la solidarité du fédéralisme renouvelé de préférence à un saut isolé dans l'inconnu.

Je me rends compte que certains Albertains ne semblent pas s'inquiéter outre mesure d'une éventuelle sécession du Québec. Ils pensent peut-être que, vu l'éloignement géographique du Québec et comme cette province n'est pas l'un des plus grands partenaires commerciaux de l'Alberta, la vie se poursuivrait comme d'habitude au lendemain de la sécession. Je dirai à ceux qui pensent ainsi de bien réfléchir. Avez-vous pensé à quel point il serait difficile de restructurer le Canada après le départ du Québec? Comment l'Ontario, qui représenterait à elle seule la moitié de la population et du PIB du pays, pourrait-elle concilier ses vues avec celles des autres provinces? Que ferions-nous de la séparation géographique des provinces de l'Atlantique du reste du Canada? De plus, qu'arriverait-il de notre adhésion au G-7 et des avantages que cela nous apporte? Quels seraient les effets sur le commerce intérieur que nous entretenons si étroitement? La réorganisation implicite que nécessiterait le départ du Québec serait très coûteuse et néfaste pour tous les Canadiens. À mon avis, l'éclatement du pays est improbable. Mais je ne veux pas qu'aucun Canadien prenne ce sujet à la légère. La réconciliation nationale revêt une importance capitale pour chacun d'entre nous. Passons maintenant à l'autre principe de notre fédération, soit celui de la subsidiarité ou encore le principe de l'autonomie locale, qui permet de rapprocher le gouvernement de la population. C'est cet esprit qui a permis à la fédération canadienne de s'appuyer sur une multitude de forces locales. C'est le principe de l'adaptation aux besoins de chaque province et de chaque région du pays.

En soulignant la nécessité de réaliser un équilibre entre la solidarité et la subsidiarité, on évite de réduire les relations fédérales-provinciales à un jeu à somme nulle. Tous les politiciens devraient viser à avantager les citoyens canadiens, et non pas à remporter une victoire pour un ordre de gouvernement dans une situation où il y a un gagnant et un perdant. Nous, politiciens, ne devons jamais perdre de vue le fait que c'est de la santé, de la sécurité et du bien-être de Canadiens en chair et en os dont il est question. Dans les affaires de ce genre, nous ne saurions utiliser l'approche du gagnant qui emporte toute la cagnotte. Cette approche est appropriée lorsque les Oilers d'Edmonton affrontent les Flames de Calgary, mais elle n'est guère de mise lorsqu'il s'agit de renouveler tout un pays.

Les mesures prises par notre gouvernement

Pour améliorer le Canada, nous devons adopter une approche avantageuse pour tous et construire sur ses forces. Son statut de fédération est sans aucun doute une de celles-ci. Le philosophe français Alexis de Tocqueville a écrit qu'il enviait les nations dotées d'un système fédéral car, à son sens, les régimes fédéraux sont « les plus propices à la prospérité et à la liberté de l'homme. » De nos jours, beaucoup de gens partagent son sentiment, car l'histoire semble lui avoir donné raison. Quatre des cinq pays les plus riches du monde, soit le Canada, les États-Unis, l'Allemagne et la Suisse, sont des fédérations. Le succès des fédérations tient à leur souplesse, à leur adaptabilité et à leur capacité de réaliser un équilibre entre la solidarité et la subsidiarité.

Le Canada est une des fédérations les plus décentralisées du monde, et ses gouvernements provinciaux possèdent beaucoup plus d'autonomie que les administrations correspondantes aux États-Unis. Et, au cours des quelques dernières décennies, on s'est orienté vers une décentralisation encore plus grande. Divers indicateurs le prouvent. Par exemple, pour chaque dollar dépensé par les provinces en biens et services, le gouvernement fédéral dépensait 2,46 $ en 1950 et ne dépensait plus que 0,66 $ en 1994.

Même si la fédération canadienne s'est décentralisée progressivement au fil des ans, notre gouvernement reconnaît le désir des Québécois et des autres Canadiens d'arriver à une répartition plus efficace des pouvoirs entre les gouvernements fédéral et provinciaux dans certains domaines. Nous avons d'ailleurs pris des mesures importantes dans ce sens. Ainsi, nous avons annoncé dans le discours du Trône de cette année que nous étions disposés à nous retirer de certains domaines, dont la formation professionnelle et l'exploitation forestière et minière. Nous travaillons en outre avec les provinces pour préserver et renforcer le régime de soins de santé et de services sociaux. Comme ces initiatives touchent des secteurs de politiques publiques très importants pour les Albertains et pour les Québécois, je m'y arrêterai brièvement ici.

Voyons tout d'abord la formation professionnelle. C'est là un secteur important pour les Canadiens, car nous ne pourrons demeurer concurrentiels dans le contexte économique mondial du XXIe siècle si nous ne disposons pas d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée.

Lorsque le gouvernement fédéral s'est engagé dans ce domaine, il l'a fait pour des raisons légitimes. Vu sa responsabilité constitutionnelle touchant l'assurance-chômage, il a institué des programmes destinés à aider les travailleurs canadiens à s'affranchir du cycle du chômage. Nous avons toutefois abouti à une situation de chevauchement entre les programmes fédéraux et ceux mis sur pied par les provinces, en raison de la responsabilité de ces dernières en matière d'éducation.

Mais notre gouvernement a maintenant pris des mesures pour supprimer tout conflit ou chevauchement. Nous avons présenté une proposition aux provinces et nous leur avons offert des responsabilités claires dans ce domaine. Cette proposition englobe la gestion des quelque deux milliards de dollars que le gouvernement fédéral dépense chaque année au titre des mesures actives d'emploi. Mais nous allons également nous efforcer de veiller au respect des exigences de la solidarité, par exemple, en matière de mobilité de la main-d'oeuvre. Celle-ci constitue en effet un volet important de notre union socio-économique; son importance tient aussi à ce qu'elle assure la performance économique optimale du Canada dans son ensemble.

Mon collègue, Pierre Pettigrew, ministre du Développement des ressources humaines, négociera des cadres de responsabilité mutuellement acceptables avec les provinces. Les provinces auront la responsabilité des mesures actives d'emploi et de la formation professionnelle, tandis que le gouvernement fédéral s'occupera des domaines intéressant tout le Canada ou ayant une portée multilatérale.

Nous avons adopté une approche semblable pour les forêts et les mines. Certaines personnes ont écarté nos initiatives dans ces domaines du revers de la main, car elles prétendent que celles-ci sont peu importantes. Je sais que les Albertains, y compris la ministre des Ressources naturelles, Anne McLellan, peuvent les corriger à ce sujet!

Les forêts du Canada soutiennent une industrie de 44 milliards de dollars par an. Cette industrie est à l'origine de 25 pour cent de tous les investissements dans le secteur manufacturier et de plus de trois quarts de million d'emplois directs et indirects, autrement dit d'un emploi sur 15. En Alberta, le développement récent du secteur forestier a contribué à la diversification de l'économie de la province et à des perspectives de croissance. De plus, les produits forestiers représentent une tranche importante de la balance commerciale nette du Canada. De son côté, l'industrie des mines et du traitement des minerais emploie directement 341 000 Canadiens. On prévoit par ailleurs qu'un total de 49 mines ouvriront en 1996 et en 1997. Cela représente 9 800 nouveaux emplois directs et indirects. En 1995, l'exploitation minière a été à l'origine de 47,5 pour cent des biens compris dans le PIB de l'Alberta, soit la plus importante composante individuelle de celui-ci.

Anne McLellan n'a pas seulement été une excellente ministre des Ressources naturelles. Tout comme la sénatrice Fairbairn, elle a représenté la population et les intérêts de l'Alberta de façon extraordinaire. Ces deux femmes ont défendu leur province avec ardeur tout en respectant leur engagement envers le Canada. Leur façon d'aborder leurs responsabilités illustre clairement à quel point les principes de la solidarité et de la subsidiarité sont complémentaires.

Les forêts et les mines sont des domaines de compétence provinciale en vertu de la Constitution. Cela est logique, car les gouvernements provinciaux sont plus proches des ressources naturelles et des personnes qui seront touchées par leur exploitation. Contrairement à ce que les fabricants de mythes cherchent à nous faire croire, le gouvernement du Canada ne s'est pas immiscé unilatéralement dans ces domaines. Il y a plutôt joué un rôle principalement dans le cadre de programmes conjoints.

Le gouvernement fédéral s'est désormais engagé à poursuivre uniquement les activités dont il est logique qu'un gouvernement national se charge. Par exemple, le rôle qu'il joue au chapitre de la recherche et du développement, qui sont si importants pour notre compétitivité, se traduit manifestement par des économies d'échelle. Cela supprime en effet les chevauchements et les dédoublements tout en assurant aux particuliers et aux compagnies l'accès à une base de données unique et à des compétences reconnues à l'échelle mondiale. Il est beaucoup plus logique d'avoir une base de données nationale, plutôt que dix provinciales et deux territoriales, avec tout le dédoublement d'efforts que cela entraînerait.

La flexibilité est une des forces du fédéralisme. Nous nous appliquons à assouplir la fédération dans toute la mesure du possible afin de permettre aux gouvernements provinciaux de mieux répondre aux besoins des régions. Le domaine de la santé et des services sociaux, où les principes de subsidiarité et de solidarité sont manifestement à l'oeuvre, en fournit un bon exemple. Le régime de soins de santé et de sécurité sociale de notre pays est fondé sur une forte subsidiarité : ce sont les provinces qui gèrent et qui dispensent les soins et les services. Cela est logique, car les gouvernements provinciaux sont plus proches des gens et ils comprennent mieux leurs besoins. Toutefois, ce sont les aspects du régime qui soulignent la solidarité chère aux Canadiens. Ces aspects -- universalité, accessibilité, intégralité, transférabilité et gestion publique -- sont maintenus par le gouvernement fédéral, avec l'appui des citoyens canadiens.

Le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux, instauré par notre gouvernement, apporte une nouvelle souplesse au plan de la subsidiarité, tout en garantissant le respect de la solidarité. Il assure aux gouvernements provinciaux un financement stable et prévisible, de sorte qu'ils ont plus de latitude pour établir leurs priorités et pour élaborer leurs programmes en fonction des besoins locaux.

Les soins de santé ont de toute évidence suscité de vifs débats. Notre gouvernement est déterminé à maintenir les cinq principes de la Loi canadienne sur la santé, comme le souhaite la population canadienne. D'ailleurs, le ministre fédéral de la Santé, M. David Dingwall, veillera, de concert avec ses homologues provinciaux, à ce que les Canadiens aient un système de soins de santé fort, efficient et efficace. Parallèlement, un conseil fédéral-provincial coprésidé par mon collègue du Cabinet, Pierre Pettigrew, et par le ministre albertain de la Famille et des Services sociaux, Stockwell Day, veillera à ce que nos programmes sociaux soient à même de relever les défis du prochain siècle.

La nécessité de faire avancer la réforme sociale est évidente. La Saskatchewan et la Colombie-Britannique, en particulier, ont défendu ardemment le besoin d'agir rapidement face au problème de la pauvreté chez les enfants, et elles se sont réjouies lorsque le gouvernement fédéral a convenu aussi de l'importance de réaliser des progrès rapides dans ce domaine.

Les politiques environnementales sont une autre source de préoccupation pour bien des provinces. À l'heure actuelle, une initiative fédérale-provinciale doit permettre de dégager conjointement les problèmes, de déterminer quel ordre de gouvernement est le mieux placé pour s'attaquer à certains problèmes bien précis et, de façon générale, de répondre au désir des provinces d'intervenir plus activement dans un domaine important pour tous les Canadiens. Les provinces de l'Ouest, surtout l'Alberta et le Manitoba, ont plaidé en faveur de l'harmonisation des politiques environnementales.

Pour résumer, donc, nous prenons des mesures concrètes afin de clarifier le rôle et les responsabilités des divers ordres de gouvernement, et ce, dans le dessein de fournir un meilleur service à la population canadienne.

Notre fédération fonctionne déjà bien. Mais il y a toujours place à amélioration quand il s'agit des services offerts à la population canadienne. Si je peux me permettre de reprendre les propos de Winston Churchill au sujet de la démocratie, je ne prétendrai pas que notre régime fédéral soit parfait. Il est simplement meilleur que toutes les solutions de rechange disponibles.

Nous avons une fédération efficace et juste. Le Premier ministre Jean Chrétien veut s'attaquer aux problèmes de chaque région. À titre de ministre des Affaires intergouvernementales chargé de la question de l'unité, j'ai le devoir de travailler avec toutes les provinces à renforcer la fédération. Permettez-moi de m'arrêter quelques instants pour présenter certaines mesures prises récemment par le gouvernement libéral pour répondre aux besoins et aux préoccupations de l'Ouest canadien.

À la demande pressante des provinces des Prairies, et de l'Alberta en particulier, le gouvernement a fait preuve de diligence pour réduire les subventions à l'agriculture accordées par les gouvernements étrangers. Lors de la Ronde Uruguay des négociations commerciales multilatérales, le Canada a joué un rôle de chef de file au chapitre de la libéralisation du commerce agricole. Cette ouverture donnera aux agriculteurs canadiens un meilleur accès aux marchés étrangers, et vous pouvez être convaincus que le gouvernement fédéral continuera d'exercer des pressions en faveur d'un marché international équitable pour nos produits.

Un autre domaine où le gouvernement fédéral prend des mesures pour apaiser certaines inquiétudes de l'Ouest est celui du mandat et de la structure de la Commission canadienne du blé. Comme beaucoup d'entre vous le savez sans doute, le problème n'est pas facile à résoudre. Les avis sont partagés dans les provinces de l'Ouest quant à la meilleure façon de régler cet important dossier. Mais le gouvernement fédéral, sous la direction du ministre de l'Agriculture, Ralph Goodale, et en collaboration avec les provinces, continuera à rechercher un équilibre raisonnable en ce qui concerne la modernisation de la Commission canadienne du blé.

La pêche du saumon du Pacifique est un autre dossier que le gouvernement s'efforce de régler par des mesures concrètes. Le gouvernement a signé récemment un protocole d'entente avec la Colombie-Britannique au sujet de l'incidence du Programme de relance de la pêche du saumon du Pacifique. Le gouvernement fédéral progresse aussi dans ses pourparlers avec les États-Unis, dans le cadre du Traité sur le saumon du Pacifique, afin d'établir un comité binational qui ferait des recommandations aux deux gouvernements en vue d'apaiser les inquiétudes du Canada concernant la surpêche du saumon quinnat.

Le prestige d'un Canada uni sur la scène internationale est un net avantage pour les provinces, qui ont besoin de protéger leurs intérêts dans des domaines comme la pêche du saumon ou, par exemple, les forêts -- songeons tout simplement au travail accompli par le gouvernement fédéral au nom de la Colombie-Britannique au sein du Comité intergouvernemental des Nations Unies sur les forêts, ou à l'accord récent sur le bois d'oeuvre, si difficile à négocier en raison de l'approche parfois vigoureuse de nos voisins américains.

Le Canada survit et prospère parce que nous sommes une fédération. Cette fédération doit se montrer équitable à l'égard de chacune de ses provinces et tenir compte de leurs besoins particuliers.

2. Reconnaître le caractère distinct du Québec

Ceci m'amène au deuxième aspect de notre démarche en matière de réconciliation nationale. Il s'agit, comme vous vous en souviendrez, de reconnaître le caractère distinct du Québec.

On me demande souvent, pourquoi cela est-il nécessaire? Après tout, fait-on remarquer, le français a prospéré au Québec sous le système fédéral actuel et près de 94 pour cent des résidants du Québec disent pouvoir parler français, ce qui représente la proportion la plus élevée depuis les premiers jours de la Confédération. Dans l'ensemble du Canada, 31,5 pour cent de la population peut s'exprimer en français. Le système judiciaire canadien permet de continuer à appliquer le droit civil au Québec. Par ailleurs, les lois québécoises actuelles sur l'affichage exigent la prédominance du français sur les enseignes commerciales. En outre, selon l'ancien juge en chef, Brian Dickson, les tribunaux tiennent déjà compte du caractère distinct du Québec lorsqu'ils interprètent la Charte des droits et la Constitution.

Une partie de ma réponse sur le besoin de reconnaissance vous demandera un effort d'imagination. Imaginez que l'Alberta soit la seule province parlant anglais dans un continent de 300 millions de francophones, qu'à l'échelle mondiale, le français soit la langue prédominante des affaires, des médias et de l'Internet, et qu'au Canada, il y ait trois fois plus de francophones que d'anglophones. Vous commencez maintenant à comprendre comment se sentent un grand nombre de Québécois francophones. Dans une telle situation, ne croyez-vous pas que vous voudriez être assurés de quelque manière de l'appui cordial des autres Canadiens lorsqu'il s'agit de préserver votre langue et votre patrimoine?

Je crois qu'un nombre de plus en plus grand de Canadiens commencent à accepter l'idée que le Québec doit être reconnu de quelque manière. Trois premiers ministres provinciaux -- Roy Romanow de la Saskatchewan, Frank McKenna du Nouveau-Brunswick et Brian Tobin de Terre-Neuve -- ont eu le courage d'inviter leur population à appuyer le caractère distinct du Québec. De son côté, bien qu'il n'accepte pas l'expression « société distincte », le premier ministre Ralph Klein reconnaît sans difficulté le besoin du Québec d'être reconnu pour son caractère unique, qu'il a défini en fonction de sa culture, de ses traditions, de sa langue et de son droit.

Je sais cependant que certaines personnes craignent encore que la reconnaissance du Québec donne à ce dernier des pouvoirs et des privilèges que les autres provinces n'ont pas et que les Québécois soient en quelque sorte des « super Canadiens » ayant tous les droits des autres et quelques-uns en plus. Je sais que de nombreux Albertains sont préoccupés par ces questions, car ils me l'ont dit eux-mêmes de vive voix et dans leurs lettres.

Afin de répondre à ces préoccupations, j'ai écrit un article, qui a été publié dans le Calgary Herald en juillet, dans lequel j'ai fait ressortir que ces craintes sont sans fondement. Ma réponse à la question de savoir pourquoi il faut reconnaître le caractère distinct du Québec comporte aussi un autre aspect : cela n'enlèverait rien aux autres Canadiens et aurait énormément d'importance pour un grand nombre de Québécois. Ce serait en outre un beau geste de la part des Canadiens.

Dans mon article, j'ai expliqué quel serait l'effet de la reconnaissance du Québec comme société distincte. Il faudrait que les tribunaux interprètent les cas concernant la Constitution et la Charte en tenant compte de la situation unique du Québec dans l'Amérique du Nord anglophone. Comme je l'ai déjà mentionné, l'ancien juge en chef Brian Dickson a dit que, dans la pratique, les tribunaux le font déjà. Je ne peux que m'en remettre à sa grande compétence sur cette question. La reconnaissance du caractère distinct du Québec ne changerait donc pas la situation actuelle de façon radicale; elle ne ferait que transformer une question de convention et de pratique en un engagement plus ferme.

Parallèlement, cette reconnaissance correspondrait à la pratique canadienne dans le domaine des politiques publiques. Lorsque notre gouvernement travaille avec celui de l'Alberta et les intervenants de l'industrie pour promouvoir l'exploitation des sables bitumineux, il n'emploie pas nécessairement les mêmes méthodes que s'il s'agissait de la revitalisation économique de Montréal. Pourquoi? Les contextes sont différents. Tous les citoyens sont égaux, mais cela ne veut pas dire que le gouvernement ne doit pas répondre à la diversité de leurs besoins et des circonstances.

La reconnaissance des différences linguistiques et culturelles du Québec repose sur le même principe qui sous-tend les autres domaines de politiques publiques, à savoir, répondre à des circonstances et besoins particuliers tout en respectant l'égalité des provinces et des citoyens. Nous pouvons être égaux et différents. Et, comme le proclame une chaîne de restauration rapide ici en Alberta, « la différence a bon goût! » Je crois que la reconnaissance du Québec s'inscrirait dans la grande tradition de tolérance et d'ouverture de notre pays.

Pour ces raisons, le Parlement a reconnu le Québec comme société distincte. Toutefois, une reconnaissance constitutionnelle serait un sceau plus permanent et contribuerait considérablement à rassurer les gens qui ont été attirés par le OUI en octobre dernier parce qu'ils craignaient pour l'avenir de la langue française et de la culture québécoise.

3. Célébrer le Canada

Il faut que nous célébrions davantage le Canada ainsi que le rôle que le Québec y joue. Il n'est pas difficile de trouver des raisons de célébrer notre pays.

Sur le plan économique et en termes de qualité de vie, le Canada fait bonne figure. L'ONU le reconnaît comme le pays où il fait le mieux vivre. Nous sommes parmi les cinq pays de l'OCDE dont le PIB par tête est le plus élevé. Par ailleurs, entre 1960 et 1990, nous étions au second rang des pays du G-7 en ce qui concerne la croissance économique et au premier rang pour la création d'emplois. En outre, nous avons le taux de chômage de longue durée le plus faible des pays du G-7. Enfin, le Fonds monétaire international a prédit que le Canada serait l'an prochain le chef de file des pays du Groupe des Sept pour ce qui est de la croissance économique, et ce, grâce à ses taux d'intérêt peu élevés et à ses exportations vers les États-Unis.

Dans un autre domaine, malgré notre contre-performance à la Coupe du monde, je crois quand même que nous sommes le pays du hockey par excellence.

Mais, aujourd'hui, je voudrais souligner que nous devrions célébrer le Canada pour des raisons plus nobles que les avantages qu'il procure à nos portefeuilles. J'ai mentionné tout à l'heure que le coût de la sécession du Québec ne pourrait être adéquatement mesuré en dollars. Et j'ajouterais que les raisons qui incitent à demeurer unis ne peuvent non plus être décrites en ces termes.

Plus tôt cette année, le ministre de la Culture de France a déclaré que le Canada donne « un exemple de réponse réussie à des questions qui se posent à chacune de ces sociétés [occidentales]. » Je suis d'accord avec lui sans aucune réserve. Le Canada est tout simplement une réalisation humaine étonnante. Il comporte une société multiculturelle et deux langues officielles, il s'étend sur des milliers de kilomètres d'un océan à l'autre et il arrive quand même à relier ses divers points éloignés et à unifier sa considérable diversité par ses valeurs de tolérance, d'ouverture et de compassion.

Ces valeurs sont partagées par le monde entier et elles font du Canada un rayon d'espoir et un modèle de ce qui peut être accompli lorsqu'elles sont à la base du gouvernement d'un pays. Le Canada illustre qu'il est possible pour diverses cultures de travailler ensemble à l'intérieur d'un même État et qu'une telle diversité constitue un puissant atout pour le bien commun. Cette cohabitation nous améliore en tant que citoyens et qu'êtres humains, car nous avons ainsi une occasion extraordinaire de faire preuve de tolérance et d'élaborer des solutions novatrices à nos défis communs. Cela nous permet de développer la « tolérance active » dont la participante au programme d'échange entre nos deux villes a bénéficié de la part de son hôte ici, à Lethbridge.

Les nouvelles technologies font que le village global entrevu par Marshall MacLuhan devient de plus en plus une réalité et, par conséquent, il est de plus en plus évident qu'il faudra trouver des moyens de coexister d'une manière pacifique. Le XXIe siècle l'exigera. Au Canada, nous avons déjà une longueur d'avance sur ce plan. Nous avons déjà, à l'intérieur de nos frontières, accepté cette nouvelle réalité mondiale et il nous incombe de montrer au monde que la fragmentation et l'antagonisme ne sont pas les meilleures approches face à la diversité.

Le Canada mérite tout simplement de demeurer intact. Le rayon d'espoir qu'il représente ne doit pas disparaître.

Pour que notre pays conserve son intégrité, il ne faut pas que seuls les étrangers l'aiment. Nous devons célébrer ce que nous avons réalisé ensemble et veiller à ce que le rôle du Québec ne passe pas inaperçu. À ce sujet, je pense à la performance de l'équipe de relais quatre fois 100 mètres aux Jeux olympiques de cette année. Pure coïncidence, un des quatre coureurs, Bruny Surin, vient du Québec, tout comme le Québec représente le quart de la population du Canada. Cette équipe a attiré sur elle l'attention du monde et nous pouvons en être fiers.

Je ne veux pas dire que vous devriez tous vous lever de vos fauteuils et applaudir lorsque vous verrez la couverture de la prochaine mission commerciale d'Équipe Canada à la télévision, mais j'espère que tous les Canadiens, les Québécois compris, s'arrêteront parfois pour penser à tout ce que le Canada représente de positif. Pensez à la communauté tolérante et ouverte que nous avons établie. Pensez à la manière dont notre compassion nous amenés à prendre des mesures importantes de soutien mutuel, dont particulièrement, l'adoption de notre régime de soins de santé. Pensez à la façon dont notre système a évolué pour pouvoir respecter la différence et la diversité qui donnent au Canada sa saveur particulière. Pensez à l'inspiration que donne notre pays aux étrangers à cause de sa réputation sur le plan du respect de la diversité et des droits individuels. Pensez à toutes ces choses que nous avons déjà réalisées ensemble, Manitobains, Terre-neuviens, Albertains et Québécois. Et pensez à ce que nous pouvons réaliser à l'avenir. Conclusion

Je sais que de nombreux Canadiens ont été ébranlés par le référendum québécois d'octobre dernier. C'est pourquoi, presque un an plus tard, j'ai voulu souligner les mesures que le gouvernement du Canada a prises jusqu'à présent pour favoriser la réconciliation nationale.

Nous entamons un nouveau chapitre des relations fédérales-provinciales où le gouvernement fédéral travaillera en collaboration avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec nos autres partenaires socio-économiques afin d'améliorer les rouages de notre fédération et de garantir la survie de l'idéal canadien. C'est un idéal qui montre que l'humanité peut surmonter ses divisions linguistiques et raciales et agir avec compassion et tolérance afin de mettre la diversité au service de tous et de former un ensemble plus grand. C'est un idéal qui transcende les limites provinciales ou régionales, et c'est ce que nous devons préserver pour nous-mêmes et nos enfants et comme modèle pour le monde.

Notre pays mérite tout simplement de demeurer intact. Il nous offre tellement de possibilités en tant que citoyens. Par exemple, je suis né à Québec et je vis maintenant à Montréal. Je suis Canadien à ma manière -- je ne suis pas obligé d'être Canadien de la même manière que quelqu'un de Lethbridge ou de Grande Prairie ou de Peace River. Je sais toutefois instinctivement que le fait de partager le même pays avec ces gens, et avec vous, constitue un enrichissement humain pour tous.


L'allocution prononcée fait foi.
 


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Mise à jour : 1996-10-18  Avis importants