Les consensus artificiels


Le déséquilibre fiscal existe parce que tout le monde le dit, et ce, sur la base d'un rapport dont à peu près personne n'a discuté. Ainsi se bâtissent trop souvent les consensus au sein de notre élite politico-médiatique. On tient pour acquis que ce « déséquilibre » existe et on se demande quelle est la super-stratégie, la méga-coalition qui fera plier un gouvernement fédéral qui, allègue-t-on, refuse l'évidence, tant il serait inflexible, insensible, centralisateur, arrogant, méprisant, anti-provinces, anti-Québec et j'en passe.

Afin d'épargner à nos stratèges une dépense d'énergie inutile, permettez que j'indique la seule possibilité qui pourrait amener le gouvernement du Canada à modifier l'orientation générale d'une politique budgétaire qui, selon un rapport récent du Fonds monétaire international, vaut à notre pays les finances publiques les plus saines du G-7.

Le gouvernement du Canada croira à la théorie du déséquilibre fiscal quand l'argumentation qu'il a présentée aura été réfutée. Voici un aperçu de cette argumentation qui démontre, jusqu'à preuve du contraire, que ce déséquilibre n'existe pas :

Il y a dix ans, je me suis engagé dans le débat public au Québec parce qu'un « consensus » prétendait que les déficits budgétaires de l'époque étaient dus à des « milliards de dollars de dédoublements inutiles ». Ce consensus était bâti sur une pseudo-science.

Heureusement, cette fois-ci, la population québécoise n'est guère impressionnée par le « consensus » du jour. Le Québec change, mais nos élites ont souvent de la difficulté à suivre la cadence.




Lettre ouverte que le ministre Stéphane Dion a fait parvenir aux journaux le 11 octobre 2002.

 

Pour informations :

André Lamarre
Conseiller spécial
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