« La diversité canadienne et la reconnaissance du Québec »

Notes pour une allocution devant
des membres du Congrès juif canadien,
du Congrès hellénique du Canada
et du Congrès national des Italo-Canadiens
de l'Ontario et du Québec

Toronto (Ontario)

le 26 novembre 1996


Il était de la plus haute importance pour moi de répondre à votre invitation de vous entretenir ici, au Temple Holy Blossom, de la principale raison pour laquelle, à mon avis, le Canada doit rester uni. Et je me réjouis particulièrement que des représentants des communautés juives, grecques et italiennes du Québec soient ici avec nous, à Toronto, pour prendre part à la discussion.

La principale raison pour laquelle je crois que le Canada doit demeurer uni a plus à voir avec ce qu'il y a d'universel dans le Canada qu'à ses particularités et qu'à ce qui le rend unique. Certes, notre drapeau, notre hymne national, la beauté grandiose de notre immense territoire, toutes ces manifestations de notre singularité canadienne remplissent nos coeurs de fierté. Mais la vraie raison pour laquelle le Canada est un joyau de l'humanité, c'est que notre pays est peut-être le plus humain qui soit. C'est au Canada que les valeurs universelles de liberté, de tolérance, de respect des différences sont peut-être les mieux observées. J'avoue, au risque de contredire mon Premier ministre, que je ne sais pas si le Canada est « le meilleur pays au monde », mais il me semblerait difficile de trouver un pays autre que le Canada où l'être humain a de meilleures chances d'être considéré en être humain, quelles que soient ses origines ou sa religion.

Certains ont dit du Canada qu'il est un pays artificiel. S'ils veulent dire par là que le Canada a triomphé des différences dites naturelles de la race ou de l'ethnie, pour accéder à ce qu'il y a de véritablement universel chez l'être humain, alors prenons cela pour le plus beau des compliments.

Il est particulièrement à-propos que je parle de la recherche de valeurs universelles lors d'un événement organisé par les communautés juives, grecques et italiennes, car au cours de l'histoire de l'humanité, c'est à Jérusalem, Athènes et Rome qu'un grand nombre de ces idéaux se sont manifestés. Non seulement vos cultures ont-elles contribué grandement dans l'Antiquité à l'édification de la civilisation humaine, mais vos communautés particulières ont joué un rôle important dans le développement du Canada et des deux grandes villes que sont Montréal et Toronto. Toronto et Montréal combinées comptent 970 000 personnes de descendance italienne, juive et grecque. Montréal, Toronto, le Canada même seraient impensables sans vos communautés. Vous, dont les racines se retrouvent au coeur de trois des grandes civilisations anciennes, contribuez à notre recherche plurielle visant à faire du Canada un modèle qui puisse servir d'idéal universel.

« Je regarderais comme un grand malheur pour le genre humain que la liberté dût en tous lieux se produire sous les mêmes traits », a écrit Alexis de Tocqueville. L'idéal canadien est une façon d'éviter ce malheur. Les Canadiens savent que la quête de ce qui est vrai, juste et bon doit être plurielle, ils savent que c'est en tirant le meilleur parti de chaque culture, de chaque expérience individuelle, régionale ou historique, que l'on se rapproche de ce qu'il y a de meilleur dans la civilisation. Les Canadiens savent que l'égalité n'est pas à confondre avec l'uniformité.

En ce sens, l'idéal canadien est celui de toute l'humanité. Si le Canada devait se briser, nous enverrions un signal terrible aux autres pays du monde. La plupart des pays font face à des défis importants lorsqu'il s'agit de s'adapter à la diversité culturelle à l'ère de la mondialisation quand, plus que jamais, diverses populations s'entrecroisent. La brisure du Canada n'inciterait pas les majorités culturelles dans ces pays à montrer de la tolérance, de l'ouverture et de la confiance à l'endroit de leurs minorités. Au contraire, plusieurs d'entre elles diraient :

« Ne cherchez pas à être tolérant, démocratique, décentralisé comme l'a été la fédération canadienne, car vous allez ainsi engendrer vos propres fossoyeurs. »

La sécession du Québec serait particulièrement tragique étant donné que l'esprit de tolérance propre au Canada, que nous chérissons tous, est né précisément du besoin pour les Anglais et les Français de trouver des façons de cohabiter et de s'entendre. Cela n'a pas été facile, et de nombreuses injustices ont été commises au cours de notre histoire. Mais il faut juger les débuts de l'histoire de notre confédération en comparaison avec les attitudes qui prévalaient ailleurs au XIXe siècle. De nombreux pays, tels la France et les États-Unis par exemple, avaient, à cette époque, des politiques d'assimilation culturelle, au moyen notamment de l'instruction obligatoire conçue comme un moule unique.

L'histoire du Canada a été marquée, dès le départ, d'une plus grande ouverture à la différence, d'un plus grand esprit de tolérance que l'histoire de la plupart des autres pays. Cette expérience initiale, dans les débuts du Canada, entre les Britanniques et les Français les a disposés à leur tour à faire un meilleur accueil à leurs nouveaux concitoyens venus de tous les continents. Aujourd'hui, nous projetons notre esprit d'ouverture au-delà de nos frontières en nous comportant en pays généreux, en citoyens du monde, comme nous l'avons vu dans la réponse récente du Canada à la crise zaïroise.

Non seulement devons-nous préserver cet esprit de tolérance propre au Canada mais aussi ne jamais cesser de l'améliorer. Nous devons nous rappeler que l'intolérance est toujours présente et a habité notre histoire. Récemment, la triste affaire du lieutenant-gouverneur du Québec, qui a avoué ses errements idéologiques de jeunesse lors de la dernière Guerre, est venue rappeler aux gens de ma province un passé que nous aimerions oublier. À ceux des Canadiens des autres provinces qui auraient été tentés de faire la leçon aux Québécois, il faudra recommander la lecture du livre d'Abella et Troper, None is too many, afin qu'ils réalisent avec quelle force le racisme soufflait sur tout le Canada à cette époque. Il ne faut pas oublier que ce n'est que dans les années 1960 que les critères raciaux ont disparu de notre politique d'immigration.

Si je m'oppose autant à la sécession du Québec du reste du Canada et que je veux lutter contre elle avec tous les moyens que me donne la démocratie, ce n'est surtout pas parce que je crois les Québécois moins tolérants que les autres Canadiens. C'est au contraire parce que je suis convaincu que la sécession ébranlerait la tolérance. Il y a toute une différence entre la tolérance de la société québécoise et l'intolérance de l'option sécessionniste. La clé de notre débat sur l'unité pourrait passer par la compréhension de cette différence.

D'abord, j'aimerais parler de la tolérance de la société québécoise. J'ai été frappé dans mes travaux universitaires de constater à quel point les Québécois sont épris des mêmes valeurs universelles que les autres Canadiens. Demandez-leur, par exemple, ce qu'ils pensent des mariages interraciaux, et vous obtiendrez le même degré d'ouverture qu'ailleurs au Canada, une ouverture qui est généralement plus grande partout au Canada que celle que l'on retrouve aux États-Unis ou en Europe. Observez Montréal dans sa vie quotidienne, et vous verrez qu'en dépit de la distance géographique, cette grande ville multiculturelle appartient à la même culture de tolérance que Toronto, Calgary ou Vancouver, en contraste avec la plupart des villes américaines.

Comme vous savez que j'ai baigné dans le milieu universitaire québécois toute ma vie, vous ne serez pas surpris d'apprendre que la plupart de mes amis québécois sont souverainistes, ou en tout cas ont été tentés par la souveraineté. Je sais que ces hommes et ces femmes partagent les mêmes valeurs universelles qui nous réunissent ici aujourd'hui. C'est parce que mes amis souverainistes partagent ces mêmes valeurs que nous avons besoin de dialoguer avec eux et d'expliquer que la sécession mettrait en péril le genre de société ouverte qu'ils chérissent.

Si je m'oppose à la sécession, c'est que sa dynamique même détruirait pour longtemps l'esprit de tolérance de la société québécoise et le mettrait à mal dans le reste du Canada. La sécession est ce genre d'enjeu diviseur qui peut plonger les populations les plus tolérantes dans l'intolérance. On le voit même déjà, alors que la sécession n'est que potentielle et non une réalité. Depuis le référendum, qui a rendu la possibilité d'une sécession plus réelle qu'auparavant, une détérioration du débat linguistique au Québec est venue ébranler le consensus des dernières années. La sécession constitue le seul enjeu qui creuse un clivage malsain entre Québécois francophones et non francophones. Il ne faut pas que cette méfiance en vienne à remplir tout l'espace politique. Or, c'est ce qui se passerait en cas de tentative de sécession, surtout si elle devait se dérouler dans la confusion des règles et en violation de la règle de droit.

Il nous faut réfléchir aux raisons pour lesquelles l'option sécessionniste divise les Québécois francophones alors que les autres Québécois rejettent massivement cette option. Si les Québécois non francophones ne veulent pas de la sécession, ce n'est pas parce qu'ils rejettent la société québécoise. Les Québécois non francophones se considèrent comme des participants à part entière de la société québécoise. Mais ils ne veulent pas de la sécession, parce qu'ils ne veulent pas renoncer au Canada.

Et pourquoi d'ailleurs devraient-ils y renoncer? Certains Québécois francophones croient voir un avantage dans ce renoncement, celui de devenir majoritaires. Quand ils disent : « Nous voulons devenir majoritaires », il est évident que le « nous » en question n'inclut pas les Québécois non francophones. Le fameux discours de Jacques Parizeau sur « l'argent et les votes ethniques » en est la preuve, la verbalisation explicite :

« Si vous voulez cesser de parler des francophones du Québec, voulez-vous, on va parler de nous, à 60 %, on a voté pour... bon! ».

Après un tel discours, Jacques Parizeau n'avait plus d'avenir politique dans le Québec et le Canada d'aujourd'hui. Mais après une victoire du OUI, c'est dans cet état d'esprit que cet homme aurait mené sa tentative de sécession.

Partout dans le monde où des mouvement sécessionnistes surgissent, ils sont portés par des membres d'un groupe précis, ethnique, linguistique ou religieux, qui veulent modifier les frontières existantes afin de créer un nouvel État dans lequel ils constitueraient la majorité. Les minorités qui occupent la même région que ce groupe n'adhèrent presque jamais au projet sécessionniste à moins qu'elles ne soient victimes d'oppression ou d'autoritarisme de la part de l'État existant. Ce n'est évidemment pas le cas au Canada. On ne peut justifier la sécession au Canada autrement que par des considérations particularistes et identitaires propres à un groupe précis. Voilà pourquoi la sécession du Québec est un projet qui favorise l'exclusion et est porteur d'intolérance ainsi que de division entre des communautés qui, aujourd'hui, vivent dans l'harmonie.

Je le répète, les risques ne viennent pas du tout d'un sentiment d'intolérance qui serait prétendument plus marqué chez les Québécois francophones que chez les autres Canadiens. C'est plutôt la sécession elle-même et la brisure du Canada qui sèmeraient la discorde, les suspicions inquiètes et les sentiments de rejet.

La sécession affaiblirait les liens de solidarité forts qui unissent tous les Québécois, par-delà nos différences linguistiques et ethniques, ainsi que ceux, non moins forts, qui rattachent les Québécois à leurs concitoyens de l'Atlantique, de l'Ontario, de l'Ouest et du Grand Nord canadien. Nos valeurs universelles nous commandent au contraire de renforcer ces liens de solidarité. Je veux aider mes concitoyens autochtones, terre-neuviens, ontariens à exprimer leur propre façon d'être Canadiens, ainsi qu'à bâtir un avenir meilleur pour leurs enfants. Je veux aider les communautés juives, italiennes, grecques ainsi que les autres communautés culturelles de partout au Canada. Et je veux que les autres Canadiens m'aident à renforcer la société québécoise de façon à ce que l'alliage de nos différentes cultures nous rende meilleurs et plus forts. Mais pour cela nous devons rester ensemble. Nous devons nous rapprocher les uns des autres au lieu d'écouter les voix de la division et de la rancoeur.

Puisque le problème est la sécession, et non la société québécoise, et puisque cette société représente une si belle dimension de la réalité canadienne, eh bien reconnaissons le Québec pour ce qu'il est : une caractéristique fondamentale du Canada, que nous voulons tous appuyer, car il représente pour tous les Canadiens un enrichissement que nous ne voulons pas perdre.

Le fait est que si les Québécois non francophones rejettent massivement la sécession, bon nombre d'entre eux appuient la reconnaissance du Québec dans la Constitution du Canada. Ils se considèrent comme partie prenante de la société québécoise et veulent rester dans le Canada, ne voyant aucune contradiction entre ces deux aspirations. Si le projet de sécession les exclut, s'il est porté par des aspirations qui ne sont pas les leurs, ils sentent bien que la société québécoise est la leur car ils contribuent à la fortifier aux côtés de leurs concitoyens francophones. Dans sa spécificité même, la société québécoise est autant la leur qu'elle appartient aux francophones. Après tout, ils forment la seule minorité en Amérique du Nord qui cohabite avec une majorité francophone. Tout en désirant que leurs droits soient également respectés, ils veulent aider leurs concitoyens francophones à s'épanouir dans ce continent anglophone.

Si l'Ontario était plongée dans une Amérique du Nord francophone, ce sont tous les Ontariens, anglophones et francophones, qui seraient dans une situation particulière qui devrait être reconnue comme telle par les autres Canadiens.

Le Canada a déjà reconnu la langue française ainsi que le caractère distinct du Québec par de nombreux moyens. La Loi sur les langues officielles, les protections de la langue française accordées par la Constitution et le Code civil du Québec en sont de beaux exemples. Ces mesures ont suscité de la controverse au moment de leur mise en oeuvre, mais elles sont maintenant acceptées comme des parties intégrantes de l'identité canadienne. Une autre étape de la reconnaissance du caractère distinct du Québec prendrait la forme d'une clause interprétative constitutionnelle, comme l'article 27 de la Charte des droits présentement en vigueur, qui reconnaît le caractère multiculturel du patrimoine canadien. Aujourd'hui, quinze ans après l'adoption de la Charte, personne ne pourrait affirmer que cette clause a mis en danger les droits d'un seul Canadien. En quoi une reconnaissance du Québec serait-elle différente?

La reconnaissance du Québec comme caractéristique fondamentale du Canada n'aurait pas pour effet d'accorder aux Québécois plus de pouvoirs, de privilèges ni d'argent qu'aux autres Canadiens. Elle ne violerait pas non plus la Charte canadienne des droits et libertés. Elle officialiserait plutôt une convention déjà en vigueur, selon laquelle nos juges doivent tenir compte du contexte particulier du Québec en cette Amérique du Nord anglophone lorsqu'ils ont à prendre des décisions sur des questions qui affectent cette province. C'est ce qu'a expliqué récemment l'ancien juge en Chef de la Cour suprême -- le très honorable Brian Dickson.

La reconnaissance constitutionnelle de la spécificité québécoise n'est donc pas faite pour donner plus de pouvoirs au Québec. Cela, je l'ai dit de façon tout aussi claire au Québec qu'ailleurs au Canada. Ceux parmi les Québécois ou les autres Canadiens qui veulent plus de pouvoirs pour leur gouvernement provincial devraient présenter une liste des pouvoirs en question et expliquer, dans chaque cas, en quoi le transfert de responsabilités améliorerait le service public. C'est là la seule façon acceptable de procéder. Aucune fédération au monde ne saurait accepter que soit mise dans sa Constitution une sorte de boîte à surprise qui pourrait modifier les responsabilités fédérales-provinciales sans que l'on sache à l'avance comment.

Je ne vois aucune raison valable de ne pas reconnaître la spécificité québécoise dans la Constitution canadienne. Certains me disent : « Stéphane, n'insiste pas, ça a déjà été tenté dans le passé, les gens n'en veulent pas ». C'est là une attitude résignée qui m'apparaît faire injure à l'intelligence des Canadiens. La fatigue et la résignation ne sont jamais de bonnes conseillères dans la vie privée; elle ne le sont pas davantage dans la vie publique, lorsqu'il s'agit de sauver un pays. Rappelons-nous toutes ces grandes réformes du passé, telles le vote des femmes, l'école obligatoire, l'impôt progressif, qui ont longtemps été rejetées avant d'être acceptées par les populations.

On me dit aussi que le mot « distinct » n'est pas le mieux choisi car il aurait en anglais un sens de supériorité qu'on ne perçoit pas en français. Pour ma part, j'aime bien l'expression « Société Distincte », peut-être parce qu'elle correspond à mes initiales! Sur une note plus sérieuse, j'aime l'idée de reconnaître le Québec en tant que société parce que par définition, le mot « société » inclut tous ses membres. Mais le vocable choisi est moins important que le contenu du message que les Canadiens de toutes les parties du pays enverraient aux Québécois. Ils leur diraient : « Nous trouvons admirable la façon dont vous, Québécois francophones et non francophones, faites face à votre situation particulière en Amérique du Nord et nous voulons vous montrer notre solidarité en regard de vos efforts à exprimer toujours mieux cette réalité canadienne qui nous enrichit tous ». Si les Canadiens posaient ce geste clairement, sans marchandage, sans y voir une occasion pour négocier quelque chose d'autre en échange, s'ils le faisaient parce que cela est juste et bon en soi, eh bien les Canadiens feraient un pas de géant vers la réconciliation et l'unité de leur pays.

Le Premier ministre Jean Chrétien et son gouvernement ont reconnu le Québec comme société distincte par une résolution en Chambre. Ils se sont engagés à s'efforcer de convaincre les Canadiens d'inscrire la reconnaissance du Québec dans la loi fondamentale de notre pays. Certains premiers ministres provinciaux ont aussi entrepris des démarches en ce sens, ainsi que le chef des forces fédéralistes au Québec, monsieur Daniel Johnson. Mais il est entendu que la reconnaissance constitutionnelle du Québec doit d'abord être populaire auprès des Canadiens. Il faut que la réconciliation se fasse dans le coeur des gens et non seulement sur un bout de papier signé par des politiciens.

Les représentants des communautés grecques, italiennes et juives qui sont ici présents veulent convaincre leurs concitoyens de reconnaître le Québec dans sa différence. Ils ne sont pas pour autant d'accord avec tout ce qui se passe au Québec, loin de là. Mais ils savent que la société québécoise à laquelle ils appartiennent exprime à sa façon l'idéal canadien. Ils demandent à tous les Canadiens des autres provinces et territoires de dire haut et fort qu'ils ne veulent pas que le Québec soit englouti dans un Canada anglophone et monolithique, mais qu'ils veulent être solidaires du Québec de la même façon qu'en étant lui-même, le Québec les aide à se définir comme Canadiens face à une puissante culture américaine au Sud.

Nous sommes tout à fait contre la sécession justement parce que nous sommes tout à fait pour une société québécoise vibrante. Par la sécession, la société québécoise renoncerait non seulement au Canada mais aussi à la meilleure partie d'elle-même. Et nous sommes tout à fait pour la reconnaissance constitutionnelle du Québec justement parce que nous sommes tout à fait pour un Canada fort. Cet enjeu nous dépasse tous. Dans le siècle qui s'ouvre, l'assimilation des cultures, tout comme la séparation des cultures, seront moins que jamais des solutions praticables et moralement acceptables. La seule solution, c'est la cohabitation des cultures. Elle porte un nom : le Canada. Merci de m'avoir donné l'occasion d'exprimer cette conviction à mes concitoyens, à un moment déterminant de notre histoire.


Le discours prononcé fait foi.


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