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Archives - Jean Chrétien

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Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l'occasion du Sommet sur la frontière Canada-États-Unis

Le 9 septembre
Detroit (Michigan)

Nous sommes tout près du pont Ambassador qui relie deux villes remarquables – Detroit et Windsor –, deux peuples remarquables et deux pays remarquables.

Ce pont représente non seulement un exploit d’architecture et de construction mais aussi un symbole de la relation bilatérale la plus ouverte au monde – une relation fondée sur les valeurs partagées que sont la liberté et la dignité humaine. Notre relation offre au monde un modèle de civilité et de respect, et, dans le contexte de la mondialisation, une illustration de la façon de développer des amitiés solides entre nations tout en conservant des identités distinctes.

Le Canada et les États-Unis partagent non seulement la plus longue frontière non militarisée au monde, mais aussi une relation commerciale unique par son ampleur. Sa valeur atteint 475 milliards de dollars US par année et plus de 1,3 milliard de dollars par jour. Quatre-vingt-cinq pour cent des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis, et le volume des exportations américaines vers le Canada représente 23 p. 100 du total. L’an dernier, le Canada a acheté plus de produits américains que les 15 pays de l’Union européenne tous ensemble et trois fois plus que le Japon. De plus, le Canada est le plus grand marché d’exportation de 38 États américains.

Le pont Ambassador est la voie express du commerce entre le Canada et les États-Unis. Vingt-cinq pour cent de nos échanges bilatéraux, ou 120 milliards de dollars US, le franchissent. Sept mille camions le traversent tous les jours. La valeur des marchandises qui traversent ce pont est supérieure à l’ensemble des échanges commerciaux entre les États-Unis et le Japon.

Il y a un an, nos valeurs communes ont subi une attaque impensable. Pendant la plus grande partie de notre histoire, l’Amérique du Nord a vécu en paix, à l’abri des attaques. Le 11 septembre, cela a changé. Et le monde a changé. Cette date terrible demeurera à jamais un monument du côté le plus sombre de l’esprit humain. Mais les jours qui se sont écoulés depuis sont eux un monument à ce qu’il représente de meilleur.

J’aimerais vous rendre hommage, Monsieur le Président, pour l’habileté et la détermination que vous avez démontrées en mobilisant le monde contre le réseau de la terreur d’al-Qaïda. Le peuple américain peut être fier de ce que vous avez accompli en son nom. Pour sa part, le peuple canadien est très fier que nos forces armées aient combattu côte à côte – dans la défense de la justice et de la liberté – avec les soldats américains en Afghanistan.

Monsieur le Président, nous nous sommes rencontrés tous les deux à la Maison-Blanche moins de deux semaines après le 11 septembre. Nous étions conscients de l’urgence d’agir. Nous étions également conscients que nos citoyens ne consentiraient jamais à vivre dans un état perpétuel de peur. Qu’ils insisteraient pour vivre selon nos valeurs de liberté et d’ouverture – et non selon des conditions dictées à partir de l’ombre. Nous avons juré de veiller à ce que la menace de la terreur ne compromette pas la sécurité de nos citoyens et ne paralyse pas nos économies.

Chacun de leur côté, nos deux pays ont pris des mesures énergiques en vue de renforcer la sécurité de notre population. Au Canada, nous avons adopté de nouvelles lois antiterroristes très sévères. Nous introduisons rapidement les technologies les plus perfectionnées en matière de sécurité.

Nous avons reconnu la possibilité de créer une frontière « intelligente » qui rehausserait à la fois la sécurité et l’efficacité aux fins du commerce, afin de permettre à nos gens d’affaires de se remettre aux affaires, de permettre à nos infirmières, à nos ingénieurs et à nos techniciens en informatique de fournir leurs services et à nos étudiants de se rendre en classe. Afin de laisser nos collectivités continuer de planifier ensemble un avenir commun en sachant que la frontière ne fait pas obstacle aux échanges et aux voyageurs légitimes.

La porte d’entrée Windsor-Detroit forme un élément central de nos projets.

Étant donné la haute priorité que nous attachons à cet objectif, nous avons chargé deux représentants de l’État très compétents de concrétiser notre engagement : le vice-premier ministre John Manley et le gouverneur Tom Ridge et je les félicite pour un travail bien fait. Ils ont accompli des progrès extraordinaires dans la mise en place d’une « frontière intelligente » pour le 21e siècle – une frontière ouverte pour le commerce mais fermée pour les terroristes. Depuis la signature en décembre dernier de la Déclaration sur la frontière intelligente, nos gouvernements ont commencé à mettre en oeuvre un plan d’action en 30 points énergique et de grande portée.

La très grande majorité des gens qui traversent notre frontière ne posent aucun risque pour l’un ou l’autre pays. Afin de retarder le moins possible ces individus à faible risque, nous avons mis en oeuvre, et nous élargissons, le programme de contrôle préalable NEXUS aux postes-frontières terrestres. Le programme NEXUS met des « voies express » à la disposition des voyageurs préapprouvés dans plusieurs postes frontaliers. Afin d’accélérer les passages à notre poste frontalier le plus achalandé, nous ouvrons un centre d’inscription au programme NEXUS à Detroit.

Le programme Expres, pour Expéditions rapides et sécuritaires, offre des avantages comparables pour les expéditions de marchandises à faible risque. Tout en rehaussant la sécurité, le programme Expres favorisera une circulation plus simple, moins coûteuse et plus rapide de nombreuses expéditions commerciales transfrontalières.

Mesdames et Messieurs, tant les Canadiens que les Américains ont compris que le but des terroristes n’est pas de nous conquérir par la force des armes, mais bien par la force de la terreur. D’employer l’intimidation pour nous faire renoncer à notre ouverture et abandonner les piliers de la prospérité et de la liberté sur lesquels repose notre qualité de vie.

Mais, nous savons bien vous et moi, Monsieur le Président, que la liberté est tenace et qu’elle finit par l’emporter!

Mercredi, nous allons commémorer solennellement l’anniversaire de ce jour terrible. Mais aujourd’hui, célébrons ensemble l’ingéniosité et la détermination dont le Canada et les États-Unis ont fait preuve pour permettre à nos citoyens et à nos entreprises de poursuivre leurs activités quotidiennes à l’abri de la peur et de l’insécurité.

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Mise à jour: 2006-07-27  Avis importants