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Archives - Paul Martin

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Transcription de l’allocution du Premier ministre Paul Martin à l’occasion d’un déjeuner

Novembre 14, 2004
Port-au-Prince (Haïti)

Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs.

Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que je suis ici avec une délégation de parlementaires qui viennent de partout au Canada, de l’Ouest, des provinces atlantiques, de l’Ontario et du Québec.

Et je dois vous dire aussi, Monsieur le Président, que je suis ici certainement comme Ppremier ministre du Canada mais aussi je suis ici comme représentant de l’école Simone-Desjardins, dans le comté de mon collègue Pablo Rodrigues, que j’ai visitée avec lui et avec Monsieur Denis Coderre, vendredi passé. C’est une école où 40 pour cent des étudiants ont du sang haïtien. Et nous avons passé un après-midi extraordinaire, je dois vous dire.

Ils ont ramassé à force de dix cents au-delà de deux mille dollars, ces enfants, pour envoyer ici, en Haïti pour aider ceux et celles des Gonaïves qui ont souffert tellement. Et j’aimerais vous dire que lorsqu’on a eu la discussion et un des jeunes s’est mis debout et je lui ai demandé pourquoi vous avez fait ça? Il m’a dit, « On a fait ça parce qu’on veut démontrer les liens entre nous et le peuple haïtien. »

Et un autre jeune s’est mis debout pour le corriger. Il nous a dit, « On a fait ça parce que nous sommes tous des êtres humains et on doit s’aider. »

Je dois vous dire, Monsieur le Président et Monsieur le Premier ministre, que lorsque je vois ces jeunes parler de cette façon, les liens qui existent entre le peuple canadien et le peuple haïtien aujourd'hui sont très forts. Mais j’en suis convaincu, avec des jeunes comme cela, ces liens vont devenir de plus en plus forts.

Alors je suis très content, comme je viens de vous dire, d’être ici comme Premier ministre, mais je suis aussi très fier d’être au moins pour aujourd'hui le représentant de cette école.

Je suis ici pour vous assurer de l’engagement du Canada aux côtés d’Haïti mais aussi pour vous donner notre appui, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Président, à vous et à votre gouvernement afin d’assurer le succès de la transition. Haïti a toujours pris beaucoup de place dans le cœur des Canadiennes et des Canadiens. La tragédie des Gonaïves est un exemple éloquent de la compassion que le Canada a démontré à l’égard de votre pays. La communauté internationale a fait des efforts considérables pour venir en aide à Haïti, mais elle ne pourra accomplir ses engagements sans l’existence d’une réconciliation nationale entre vous tous, Haïtiens. L’un ne peut pas aller sans l’autre.

C'est votre responsabilité première, et je sais à quel point vous êtes prêt à l’assumer, la sécurité et le désarmement, la reconstruction économique ainsi que la réconciliation et la relance du processus démocratique.

La violence est un grave frein à l’amélioration des conditions de vie de tous les Haïtiens. Il est urgent d’entreprendre des mesures pour assurer la sécurité par le désarmement. Cependant, la MINUSTA ne peut réussir seule. Le succès de son mandat dépend d’une coordination efficace avec une force policière haïtienne et un système judiciaire renforcés, efficaces et intègres. La population attend impatiemment des résultats concrets.

Le Canada joue un rôle central à ce titre par nos efforts dans le domaine de la gouvernance, de l’éducation, de la santé et de l’énergie. Il est urgent pour vous maintenant de passer à l’action afin de répondre aux attentes des Haïtiens et des Haïtiennes. Ces deux défis ne peuvent être relevés sans une réconciliation nationale impliquant l’ensemble des acteurs de la société haïtienne. Il s’agit d’une étape incontournable pour assurer la relance du processus démocratique. La démocratie est un droit pour chaque citoyen haïtien. Elle est une condition absolument nécessaire pour améliorer le bien-être économique et social de chaque citoyen.

Les élections de 2005 se doivent d’être le symbole de cette démocratie recouvrée. Il y a de la place pour tous dans cette entreprise mais pour réussir, il est essentiel que les partis politiques et la société civile laissent de côté les rancoeurs du passé et regardent plutôt vers l’avenir afin de sortir Haïti de la spirale, de la violence et de la pauvreté.

Je crois que la communauté haïtienne au Canada et ailleurs a un rôle important à jouer. À cet égard, le Canada organisera dans moins d’un mois une conférence de la diaspora à Montréal afin d’obtenir son adhésion à la reconstruction de leurs pays.

En terminant, je le répète, le Canada sera aux côtés d’Haïti pour faire face à tous ces défis. Mais l’avenir du pays appartient d’abord aux Haïtiennes et aux Haïtiens eux-mêmes. C’est à vous et à vous tous, vos compatriotes de la diaspora, de dégager un consensus sur les valeurs, de créer les institutions et de former la société qui amèneront la sécurité, l’harmonie et la prospérité. Si nous sommes ici aujourd'hui, Monsieur le Président, une députation parlementaire très importante, c’est qu’on a énormément de confiance en vous, dans le peuple haïtien. On est ici pour vous aider. On est ici parce qu’on croit en vous. On est ici parce qu’on veut vous accompagner dans le succès de votre avenir. Au cours de la prochaine heure, j’aimerais connaître vos vues et vos opinions sur les trois enjeux indissociables qui sont la sécurité et le désarmement, la reconstruction et la relance du processus démocratique.

J’aimerais vous entendre sur le rôle que vous tous, autour de cette table, entendez jouer afin de remettre votre pays sur le chemin de la démocratie et de la reconstruction.

C’est une journée importante pour le Canada, le fait d’être ici avec vous, comme je viens de dire, pour vous accompagner dans le succès de votre avenir.

Merci.  


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Mise à jour: 2006-07-27  Avis importants