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CANADA

Fonction publique 2000


Deuxième rapport annuel au Premier ministre sur la fonction publique du Canada


Glen Shortliffe

Greffier du Conseil privé et 
secrétaire du Cabinet

Table des matières


Le 25 mars 1994

Monsieur le Premier ministre,

          J'ai l'honneur de vous présenter, en conformité avec l’article 47.1 de la Loi sur l'empIoi dans la fonction publique, le présent Rapport annuel sur la fonction publique du Canada. Il porte sur une période qui correspond à peu de chose près à mon mandat de greffier du Conseil privé et de secrétaire du Cabinet. En effet, j’ai été assermenté le 1er juillet 1992 et, ainsi qu’on l'a annoncé, je prendrai ma retraite le 28 mars 1994. Il s’agit aussi du premier rapport publié depuis que le greffier du Conseil privé a assumé la responsabilité de chef de la fonction publique en vertu de la Loi sur la réforme de la fonction publique, proclamée en avril 1993.

          La dernière année a été mémorable pour le pays et elle l’a été aussi pour la fonction publique du Canada. Depuis que mon prédécesseur, Paul Tellier, a déposé le premier rapport du greffier, en juin 1992, plusieurs initiatives et événements ont eu des répercussions significatives sur la fonction publique, dont les élections fédérales et l’arrivée d’un nouveau gouvernement. Sur le plan strictement interne, diverses décisions, comme les réductions successives des budgets de fonctionnement, le gel des traitements qui se poursuivait et les changements organisationnels survenus en juin puis en novembre 1993, ont touché directement la fonction publique.

          Malgré l'accroissement des services réclamés par la population et la diminution constante des ressources, les fonctionnaires de tout le pays ont continué de faire de l'excellent travail. Leur sens du devoir, leur volonté de servir et leur poursuite de l’excellence doivent constituer, pour eux et pour tous les Canadiens, une source de fierté.

          Ce rapport reflète mon point de vue tout personnel sur ce qui s'est passé dans la fonction publique, sur les réalisations des fonctionnaires les plus marquantes, et sur les défis se profilant à l'horizon. Il comprend également un bref rapport d'étape sur l’évolution du processus de changement et de renouveau actuellement en cours.

           En présentant ce rapport, je suis conscient du privilège qui m'a été donné de diriger le plus gros organisme du Canada et certainement un des plus importants. Je suis frappé par les changements extraordinaires auxquels j’ai assisté depuis mes quelque 32 années de service, dans quatre ministères, tant au Canada qu'à l’étranger. J’ai commencé comme cadre subalterne aux Affaires extérieures, lorsque ce ministère occupait l’Édifice est de la colline parlementaire et que quelques vieux immeubles du centre-ville d’Ottawa suffisaient à abriter la presque totalité de l’administration publique. Je termine ma carrière à l’édifice Langevin, avec une vue imprenable sur le lieu de mes premières armes, de l'autre côté de la rue Wellington. Mais l'apparente pérennité des lieux recouvrait de multiples changements: de 1962 à 1994, la fonction publique a énormément évolué et, à mon avis, s’est beaucoup améliorée.

          Alors qu’il y a 30 ans, la fonction publique ne travaillait qu'en anglais, nous pouvons maintenant nous enorgueillir d’être une institution bilingue capable de servir les Canadiens dans la langue de leur choix de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve. Alors que dans la fonction publique des années 1960, on ne trouvait pratiquement pas de femmes aux niveaux supérieurs, ces dernières occupent presque la moitié des postes de niveau supérieur au Bureau du Conseil privé que je quitte bientôt, et c’est une femme qui me succède. II s’agit d’une réalisation sans pareille dans tous les pays industrialisés.

          Alors que la « gestion » était autrefois un concept plutôt méprisé dans la fonction publique, elle est maintenant estimée; alors qu’on parlait d’administration, on parle aujourd’hui de «leadership»; alors qu’on insistait sur la prudence et le contrôle,  nous mettons à présent l’accent sur le service et l’innovation. Et, bien sûr, il y a eu une révolution technologique. La fonction publique est un des précurseurs au Canada dans l’application de l’informatique. Notre façon d’agir a profondément évolué et des changements encore plus importants se profilent à l’horizon.

          Si je mentionne ces changements à plus long terme, c’est que je suis convaincu que c’est en les replaçant dans leur contexte que nous pouvons vraiment apprécier les changements de ces dernières années - ils s’inscrivent en effet dans un long processus de changement et de renouveau.

          Nous sommes à l’aube d’un siècle nouveau. Sans aucun doute la fonction publique du Canada continuera de s’adapter pour répondre aux besoins d’un monde en constante évolution et satisfaire aux nouvelles priorités gouvernementales. Une chose restera immuable: nous nous évertuerons toujours à fournir des conseils et un appui de spécialistes au gouvernement de l’heure ainsi que les meilleurs services possibles à la population canadienne.

          À mesure que se poursuivent ce changement et ce renouveau, je suis particulièrement réconforté par la confiance que vous avez si clairement manifestée envers la fonction publique, tout autant que par votre réaffirmation des valeurs traditionnelles du service à la population et les relations très positives que nous avons établies durant les premiers mois de votre administration.

          Je suis convaincu que sous votre direction et celle du ministre responsable du Renouveau de la fonction publique, Marcel Massé, la fonction publique du Canada sera mieux armée pour affronter l’an 2000 et répondre aux besoins des Canadiens. Je vous souhaite, ainsi qu’à mon successeur, Jocelyne Bourgon, un franc succès à la tête de cette grande institution nationale dont vous avez la charge.

          Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’assurance de ma haute considération.

                                                                                                         Glen Shortliffe


TABLE DES MATIÈRES

I     INTRODUCTION

Le contexte général du renouveau

II    REVUE DE L'ANNÉE

La réforme constitutionnelle
Les compressions budgétaires
L'adoption du projet de loi C-26: La Loi sur la
       réforme de la fonction publique
La réorganisation gouvernementale
Les élections et la transition à un nouveau gouvernement
La restructuration au sein des ministères

III   LE RENOUVEAU: LES PROGRÈS RÉALISÉS

Le service offert au public
La gestion des gens
La communication interne

IV  LES DÉFIS DE L'ANNÉE QUI VIENT

La stabilité de l'organisation
Un meilleur service offerts aux Canadiens
Les gens

V    CONCLUSION

Catalogage avant publication (Canada)



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