Allocution du Premier ministre Jean Chrétien
à l'occasion de la cérémonie de signature
d'un accord relatif au Parc national Ukkusiksalik

Le 23 août 2003
Iqaluit (Nunavut)

Chacun connaît mon attachement au Grand Nord du Canada, et vous me faites grand plaisir en m'accueillant de nouveau au Nunavut, Notre terre. L'automne dernier, à Johannesbourg, à l'occasion du Sommet mondial sur le développement durable, j'ai annoncé un plan quinquennal qui prévoit la création de 10 parcs nationaux et de cinq aires marines nationales de conservation ainsi que des mesures énergiques en vue de réhabiliter nos parcs actuels.

Il s'agit du plan d'expansion et de protection des parcs nationaux et des aires marines nationales de conservation le plus ambitieux depuis plus d'un siècle. Une fois terminé, il protégera plus de 100 000 kilomètres carrés d'espaces sauvages, soit la superficie totale de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. En incluant Ukkusiksalik dans le réseau des parcs nationaux du Canada, nous assurons la protection d'un territoire de plus de 20 000 kilomètres carrés dont la beauté et l'histoire sont d'une grande richesse.

Ayant grandi dans le Québec rural, j'ai appris très jeune à apprécier les merveilles de la nature sauvage. Mais c'est plus tard, pendant mon mandat à titre de ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, que j'ai vraiment découvert la nature dans toute sa gloire majestueuse et la beauté des diverses régions du Canada. Les côtes, les forêts, les montagnes et la toundra sont autant de sources d'inspiration et de sérénité bénéfique. Nous nous faisons un devoir et une joie au Canada de valoriser et de préserver nos trésors nationaux. Une des réalisations du temps où j'étais le ministre responsable des parcs au cours des années 70 qui me rend particulièrement fier est la création de 10 parcs nationaux en quatre ans. À cette époque-là, il ne semblait pas compliqué de créer un parc.

Un jour, pendant un vol de Pangnirtung à l'île Brockton, nous avons survolé un fjord magnifique. J'ai dit : « Aline, je vais te faire un parc ici. » À mon retour au bureau, j'ai consulté le ministre des Affaires indiennes – c'était moi –; j'ai consulté le ministre des Affaires du Nord – c'était moi –; et j'ai consulté le ministre responsable des parcs – c'était moi. Tous étaient d'accord. J'ai sorti mon stylo et j'ai créé ce parc.

De nos jours, la création d'un parc national constitue une entreprise beaucoup plus complexe qui demande beaucoup de concertation. Nous travaillons de près avec les communautés autochtones. Nous sommes davantage conscients des responsabilités que nous partageons. L'idée d'un parc national à Wager Bay a été émise pour la première fois il y a 25 ans. Puis, en 1996, j'ai promis au Congrès mondial de la conservation que le Canada créerait ce parc. Nous y avons mis du temps, mais cela vaut la peine de prendre son temps pour bien faire les choses.

Nous avons travaillé avec le gouvernement du Nunavut de même qu'avec une foule de citoyens et de groupes intéressés au Nunavut. Mais surtout, nous avons collaboré étroitement et négocié avec les Inuits. Je tiens à exprimer ma vive reconnaissance à la Kivalliq Inuit Association pour avoir rendu cette annonce possible. Les Inuits veillent à la préservation d'Ukkusiksalik depuis des millénaires. Le nom du parc lui-même évoque sa glorieuse pierre de savon, qui fait partie intégrante du patrimoine inuit.

Quelle chance pour les Canadiens et pour les gens du monde entier que la population de Kivalliq veuille bien partager un trésor d'une telle rareté avec nous. Nous mettrons à profit la sagesse des aînés et le savoir des 7000 résidents de Kivalliq dans la gestion du parc. De plus, nous avons conclu un accord vital grâce auquel les Inuits, et en particulier les jeunes Inuits de Kivalliq, bénéficieront de retombées importantes.

Ce nouveau parc national sera une merveille : un bassin hydrographique vierge; une mer intérieure; des marées spectaculaires de huit mètres et de prodigieuses chutes réversibles; des îles polies par les glaciers; les ours polaires; les faucons; le caribou; le boeuf musqué; l'oie des neiges; l'aigle royal; et plus de 500 sites archéologiques.

Je tiens à remercier le gouvernement du Nunavut et M. Tongola Sandy, président de la Kivalliq Inuit Association. Vous avez été tellement nombreux, y compris votre députée Nancy Karetak-Lindell, à nous aider à donner naissance à ce nouveau parc national. Jusqu'à présent, en créant des parcs nationaux au Nunavut, nous avons protégé ensemble plus de 100 000 kilomètres carrés de son territoire. Ce sont des réalisations communes dont nous pouvons être fiers et qui me procurent personnellement une immense satisfaction.

Nos parcs nationaux font partie des joyaux de l'humanité. Ils représentent la puissance de notre milieu naturel et ils nous permettent de découvrir nos origines. Ils nous rattachent à notre passé et à notre avenir et forment un lien entre nous. Puissent tous les Canadiens et Canadiennes s'inspirer des Inuits et s'engager à protéger toujours la nature.

Merci et vive le Canada!

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