Qui étaient les Pères de la Confédération?

En général, on utilise l'expression « Pères de la Confédération » pour désigner tous ceux qui ont représenté les colonies de l'Amérique du Nord britannique à l'une ou l'autre des trois conférences qui ont ouvert la voie à la création de la fédération canadienne, conférences qui ont eu lieu à Charlottetown, Québec et Londres (Angleterre), entre 1864 et 1867.
[ Voir la photo à http://www.nlc-bnc.ca/2/18/h18-2300-f.html  ]

 

1. Que s'est-il produit dans les années 1850 et 1860 pour inciter les gens à penser qu'il faudrait créer une union fédérale de l'Amérique du Nord britannique?

Après 1840, l'Amérique du Nord britannique se composait de la Province du Canada (ce qui est aujourd'hui le Québec et l'Ontario), du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve, chacune de ces colonies disposant de sa propre législature et fonctionnant indépendamment. À la fin des années 1850 et au début des années 1860, les gens partout dans les colonies commencèrent à parler de la possibilité d'unir les provinces maritimes et même de réunir l'ensemble des colonies de l'Amérique du Nord britannique en une grande fédération. Divers facteurs motivaient ces discussions, dont les suivants :

 

2. Qui étaient les Pères de la Confédération? Quels gains espéraient-ils tirer de ces conférences?

Trente-six représentants parlementaires ont participé à l'une ou l'autre des conférences qui ont mené à la Confédération. Toutefois, certains personnages ont joué un rôle plus prépondérant ou central que d'autres dans les débats qui ont mené à la création de la fédération canadienne.

i) John A. Macdonald
ii) George Brown
iii) George-Étienne Cartier
iv) Alexander Tilloch Galt
v) Charles Tupper
vi) Thomas D'Arcy McGee
vii) Hector-Louis Langevin

 

i) John A. Macdonald

Sir John A. Macdonald Photo : John A. Macdonaldétait, selon plusieurs sources, la force créatrice dominante du mouvement en faveur de la Confédération. Il a débuté sa carrière professionnelle comme avocat au milieu des années 1830 et il a pratiqué le droit pendant une grande partie de sa vie. Sir John A. a fait ses débuts en politique comme conseiller municipal à Kingston, pour ensuite être élu, en 1844, à l'Assemblée législative de la Province du Canada à l'âge de 29 ans. Il a été membre du gouvernement et de l'Opposition jusqu'aux élections de 1854, après quoi il a participé à la création d'une nouvelle alliance politique, le Parti libéral-conservateur, une coalition des Conservateurs avec le bloc politique majoritaire canadien français. Une fois réélu, il a occupé le poste prestigieux de Procureur général du Canada-Ouest. En 1856, John A. Macdonald devient co-premier ministre de la Province du Canada, d'abord aux côtés d'Étienne-Pascal Taché, puis de George-Étienne Cartier, de 1857 à 1862.

Face à l'impasse politique qui accable son gouvernement au début des années 1860, John A. Macdonald commence à entrevoir le potentiel de la création d'une nouvelle fédération. Tout en reconnaissant la nécessité d'établir un régime fédéral qui tienne compte des importantes différences raciales, religieuses et régionales, il privilégie une forme de gouvernement unitaire fort, très centralisé.

 

ii) George Brown

George Brown était un éminent éditeur, homme d'affaires et parlementaire du Haut-Canada.Photo : George Brown En 1844, il a fondé ce qui allait devenir le quotidien le plus puissant de l'Amérique britannique, soit The Globe (Toronto).

 Pendant des années, il s'est servi de cette publication pour promouvoir le Parti réformiste, un parti politique prônant la nécessité de créer un gouvernement responsable. En 1851, une fois que cette lutte est gagnée, Brown fait son entrée en politique. Il devient un ardent partisan de la représentation basée sur la population, comme moyen de donner plus de voix à la majorité anglophone du Canada-Ouest. Lorsque le message ne réussit pas à recueillir la faveur des électeurs, Brown plaide avec de plus en plus d'ardeur la cause de l'union fédérale des colonies de l'Amérique du Nord britannique comme étant à la fois une solution à l'impasse politique et un moyen de favoriser l'expansion économique.

 

iii) George-Étienne Cartier

Cartier était un grand homme politique du Canada-Est dans les années qui ont précédé et qui Photo : George-Étienne Cartieront suivi la Confédération. Après un an d'exil au Vermont pour sa participation au rébellion contre le gouvernement, en 1837, il est autorisé à revenir à Montréal où il pratique le droit. Il acquiert un vif intérêt pour la politique et joue un rôle important à l'arrière-scène dans la lutte pour établir un gouvernement responsable au Bas-Canada. C'est en 1848 qu'il fait son entrée officielle en politique. Pendant sa longue carrière, il soutient plusieurs causes, dont l'introduction de l'enseignement primaire dans la province et l'adoption du Code civil comme système officiel de droit au Canada-Est. En 1857-1858, et de 1858 à 1862, il est co-premier ministre avec son ami et confident, John A. Macdonald.

Cartier appuyait la Confédération pour plusieurs raisons, notamment sa crainte de l'expansion de l'Amérique. Selon lui, la condition préalable à la création d'une fédération doit être une forte représentation des Canadiens français au sein du Cabinet fédéral et des pouvoirs provinciaux définis très clairement. Cartier et ses alliés rejetaient tout projet qui risquait de contribuer à l'assimilation des Canadiens français.

 

iv) Sir Alexander Tilloch Galt

Galt était un homme d'affaires et financier qui connut du succès dans le Bas-Canada dans les années 1840 et qui travailla pendant de nombreuses années pour la British American Land Company, dans les Cantons de l'Est.Photo : Sir Alexander Tilloch Galt À l'époque, il participa à plusieurs opérations commerciales régionales différentes, notamment la promotion de la construction du chemin de fer. Il fit son entrée en politique en 1849, comme député de Sherbrooke au Parlement de la Province du Canada et, sauf pour une courte période, soit de janvier à mars 1850, il fut réélu sans interruption jusqu'en 1867.

Pendant la majeure partie de ces années, il siégea au Cabinet comme député indépendant, concentrant ses efforts sur divers dossiers, dont la séparation de l'Église de l'État. Plusieurs le considéraient un politicien avide de réformes, certains ne lui faisaient pas confiance en raison des relations étroites qu'il entretenait avec l'industrie du chemin de fer, et donc, avec le gouvernement. Éventuellement, il gravit les échelons jusqu'au gouvernement de John A. Macdonald et assuma la responsabilité du ministère des Finances, où il sut mettre à profit son expertise dans le domaine des affaires.

On fit appel à ses compétences dans le domaine des finances pour l'élaboration du modèle fédéral qui fit l'objet de débats lors des conférences sur la confédération. C'est à lui qu'on doit, en grande partie, les ententes financières qui ont contribué à rallier les divers partenaires.

 

v) Charles Tupper

En 1855, après une carrière médicale couronnée de succès, à Amherst, en Nouvelles-ÉcossePhoto : Charles Tupper (il fut élu le premier président de l'Association médicale canadienne, poste qu'il occupa de 1867 à 1870), Charles Tupper se porta, pour la première fois, candidat à l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse. Après avoir remporté une victoire écrasante dans la circonscription de Cumberland, il assuma, pendant plusieurs années, diverses fonctions au sein du gouvernement avant d'être élu premier ministre en mai 1864. Pendant cette période, il acquit la réputation d'être un des plus grands orateurs de l'Amérique du Nord britannique. Dès son entrée en fonction comme premier ministre, Tupper proposa un ordre du jour pour la Conférence de Charlottetown afin que soit étudié un projet d'union des provinces maritimes. Partisan du projet d'union de l'Amérique du Nord britannique, Tupper était également un grand défenseur des droits des provinces maritimes. Conscient des avantages que présentait un gouvernement central fort, il hésitait à accorder trop de pouvoir à Ottawa et d'ainsi miner la capacité de la Nouvelle-Écosse de gérer ses propres affaires. Il était également conscient de la forte opposition au sein de sa province à l'idée qu'Ottawa puisse intervenir à ce point sur l'avenir de la Nouvelle-Écosse.

 

vi) Thomas D'Arcy McGee

Thomas D'Arcy McGee, un nationaliste irlandais, a émigré aux États-Unis, puis au Canada en 1857.Photo : Thomas D'Arcy McGee Rédacteur en chef réputé en Irlande et à Boston, McGee lance, dès son arrivée à Montréal, le journal New Era. Il se sert du journal pour promouvoir la création d'une fédération de l'Amérique du Nord britannique, la construction d'un chemin de fer intercontinental, la colonisation de l'Ouest et la création d'une littérature typiquement canadienne (écrivain accompli, il avait à son compte plus de 300 poèmes publiés et plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'Irlande). En 1858, il fut élu à l'Assemblée législative de la Province du Canada.

Tout d'abord un supporter de George Brown et des réformistes, il quitte peu à peu leurs rangs en raison du peu d'intérêt que semblaient susciter chez eux des projets comme le chemin de fer et la colonisation de l'Ouest. Il s'est joint par la suite à John A. Macdonald et George-Étienne Cartier dans leur « Grande coalition ». Il fit la promotion de l'union fédérale comme moyen de créer ce qu'il appelait une « nouvelle nationalité » en Amérique du Nord britannique. Il est considéré par plusieurs comme ayant été l'orateur le plus éloquent de toute l'histoire du Parlement.

 

vii) Hector-Louis Langevin

Malgré sa formation en droit, Hector-Louis Langevin opta pour une carrière en journalisme.Photo : Hector-Louis Langevin À la fin des années 1840, il travailla comme journaliste et rédacteur en chef pour divers journaux (et devint par la suite propriétaire de son propre journal, Le Monde, en 1884). Langevin fit son entrée en politique en 1857 après avoir été élu maire de la Ville de Québec. Il fut ensuite élu à l'Assemblée législative avant d'occuper le poste de solliciteur général du Canada Est, de 1864 à 1866, puis de ministre des Postes, de 1866 à 1867. Il fut également président de la Société Saint-Jean-Baptiste, de la Ville de Québec, de 1861 à 1863, et de l'Institut Canadien, de 1863 à 1864.

Langevin était un grand défenseur des intérêts du Québec, tant à la conférence de Charlottetown qu'à celle de Québec. Ardent patriote canadien français, Langevin s'opposa à toute mesure qui aurait risqué de mettre en péril les différentes coutumes, façons et lois du Canada français. Il était convaincu que le régime fédéral était le meilleur moyen de préserver les traditions et la culture canadiennes françaises et de garantir l'égalité politique avec le reste du Canada.

 

Idées divergentes sur la nature de la fédération

Plusieurs idées ont été proposées quant à la nature d'une Amérique du Nord britannique, tant avant que pendant les conférences qui se sont déroulées de 1864 à 1867. Certains points faisaient toutefois l'unanimité.

« ...au contraire, il y a dans l'adoption fréquente de ce régime par les peuples les plus libres, dans leurs plus grands dangers, quelque chose qui me porte à croire qu'il est en quelque sorte inhérent à la nature humaine même et que par conséquent son point de départ est rationnel. »
-Thomas D'Arcy McGee

Tous s'entendaient, par exemple, pour dire que la création d'une nouvelle fédération ne devrait pas être perçue comme un pas vers l'indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Ceux qui participèrent aux conférences convinrent que la constitution britannique, et non la constitution américaine, servirait de modèle, dans la mesure du possible. On était également d'accord pour que le français et l'anglais soient les langues du nouveau gouvernement central et du Parlement, des cours fédérales et des cours de l'Assemblée législative du Bas-Canada.

John A. Macdonald était un partisan inconditionnel de la création d'un gouvernement central puissant qui jouirait d'un pouvoir absolu. Il reconnaissait le fait que les provinces, tout comme les États américains, doivent conserver leur identité et leurs propres assemblées législatives, mais il prônait une « union législative » comme celle de la Grande-Bretagne. [ Pour des extraits des discours de John A. Macdonald consulter le site www.nlc-bnc.ca/confed/h18-272-f.html  ].

Même si certains délégués canadiens estimaient qu'un régime unitaire, créant un seul gouvernement, semblait bien inspiré, il était clair que l'idée ne serait pas acceptée par les délégués canadiens français et ceux des Maritimes.

« Quelques-uns ont prétendu qu'il était impossible de faire fonctionner la confédération, par suite des différences de races et de religion. Ceux qui partagent cette opinion sont dans l'erreur; c'est tout le contraire. C'est précisément en conséquence de cette variété de races, d'intérêts locaux, que le système fédéral doit être établi et qu'il fonctionne bien. »
- George-Étienne Cartier, 1865

Ceux-ci considéraient que leurs intérêts particuliers risquaient d'être minés par l'élimination des assemblées législatives provinciales. Finalement, l'idée d'un régime gouvernemental à deux niveaux recueillit la faveur des participants, un niveau de gouvernement sous forme d'assemblées législatives dans les provinces et un gouvernement central fort.

George-Étienne Cartier, le leader de confiance de la majorité des Canadiens français, croyait que les Canadiens français devaient avoir le pouvoir de protéger leurs caractéristiques distinctes.

« Le parlement central ou fédéral aura le contrôle des mesures générales ... mais tout ce qui se rattachera aux intérêts locayx, tout ce qui aura rapport aux affaires et aux droits des différentes sections de la confédération, sera réservé au contrôle des parlements locaux. »
- Hector-Louis Langevin, 1865

Il plaida en faveur d'une fédération à deux paliers, avec un gouvernement central qui administrerait les dossiers d'intérêt général et un gouvernement local qui détiendrait les pouvoirs nécessaires pour s'occuper des questions touchant l'éducation, le système juridique et la religion. Même si, à ses yeux, ces institutions étaient essentielles à la protection des intérêts des francophones, il ne voyait, par contre, aucune raison de restreindre le pouvoir du gouvernement central dans d'autres secteurs. Dans son esprit, les intérêts économiques et politiques du Canada français étaient les mêmes que ceux du Canada anglais, et ces intérêts devraient être confiés à une administration centrale. Par ailleurs, pour Cartier, une fédération était le moyen le plus efficace d'accommoder les diverses réalités régionales et culturelles.

Bien que la plupart des délégués convenaient qu'un régime à deux paliers était souhaitable, plusieurs craignaient qu'en accordant trop de droits aux provinces, on risquait de provoquer la rupture de la fédération.

« Nous avons renforcé le gouvernement général. Nous avons attribué à la législature générale tous les grands domaines de législation...Nous avons ainsi évité la grande source de faiblesse qui a été la cause des perturbations aux États-Unis. »
- John A. Macdonald, 1865

Plusieurs voyaient dans la guerre civile des États-Unis la preuve que l'instabilité était inhérente à une fédération décentralisée. Il fut donc décidé que le « gouvernement général » détiendrait tous les pouvoirs qui avaient vraiment de l'importance pour les gens dans les années 1860, dont la défense, les activités bancaires, le transport maritime, les chemins de fer et le commerce. Le gouvernement local, pour sa part, serait responsable des questions comme l'éducation, les prisons, les travaux publics locaux, ainsi que de « toutes les questions de nature privée ou locale ».

À la fin de la Conférence de Québec (du 10 au 27 octobre 1864), tous les participants s'entendirent sur la forme que prendrait la nouvelle fédération. Les délégués appuyèrent 72 résolutions [ voir : http://www.nlc-bnc.ca/2/18/h18-245-f.html  ], constituant le point de départ des débats sur la Confédérations qui se déroulèrent à l'étendue de l'Amérique du Nord britannique.

 

Les débats sur la Confédération

La notion de fédération s'est heurtée à une certaine opposition à l'Assemblée législative de la Province du Canada, mais elle a été approuvée assez facilement. Les talents d'orateur de Macdonald, de Cartier et de Brown ont été efficaces pour rallier plusieurs sceptiques. Ce n'est toutefois pas ce qui se produisit dans les Maritimes. Les colonies atlantiques de Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick entretenaient toujours certaines réserves quant au besoin d'une union. Sauf pour Terre-Neuve, elles étaient à l'aise avec la situation qui régnait à l'époque, et la grande majorité de la population, plus particulièrement en Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard, ne voyait aucune raison de changer leurs constitutions.

L'opinion publique s'opposait vigoureusement à l'union, tant à l'Île-du-Prince- Édouard qu'à Terre-Neuve. La population des deux îles ne voyait vraiment pas pourquoi elle confierait la gestion de ses affaires à un gouvernement au fin fond du Canada. C'est cette appréhension qui amena finalement l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve à retarder leur entrée dans la Confédération. Ce n'est que dans les années 1870, après que plusieurs gouvernements successifs se soient enfoncés jusqu'au cou dans des dettes en tentant de construire des chemins de fer, que l'Île- du-Prince-Édouard s'est joint à la Confédération dans le but principal que le nouveau Dominion le sauve de ses difficultés financières.

Les mêmes appréhensions furent exprimées par la Nouvelle-Écosse et le Nouveau- Brunswick. On craignait que la Confédération vienne accroître le fardeau fiscal et que les dossiers d'intérêt régional soient laissés pour compte au profit des dossiers d'intérêt national. Joseph Howe, un éminent anticonfédérationniste a un jour déclaré que, sur le plan politique, ce serait de la folie pour la Nouvelle-Écosse de céder ses formations distinctes pour s'inscrire sous la domination du Canada. En 1865, des élections furent tenues au Nouveau-Brunswick sur cette question cruciale, et la population rejeta massivement les Résolutions de Québec. Charles Tupper, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, n'a même pas soumis la question à l'électorat, craignant sa réaction. Pour plusieurs, la Confédération semblait être perdue avant même d'avoir vu le jour.

Toutefois, les attitudes devaient changer rapidement. Les pressions exercées par les autres provinces allaient amener le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse à changer d'idée. Tout d'abord, le gouvernement britannique faisait pression en faveur de tout projet qui permettrait à l'Amérique du Nord britannique de s'approprier une nouvelle responsabilité, plus particulièrement la défense. Il fit des pressions dans les colonies de l'Atlantique, en juin 1865, en envoyant une dépêche impériale au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse déclarant que, de le gouvernement britannique était de l'opinion ferme et délibérée que la Confédération était un objet souhaitable. Du même coup, le gouvernement américain commença à ériger des barrières commerciales qui fermèrent essentiellement les marchés américains aux produits britanniques et canadiens. Les Maritimes avaient donc besoin plus que jamais des marchés canadiens. Finalement, la menace d'agression du sud commença à se concrétiser. Une invasion ratée par des Fenians américains en avril et juin 1866 finit par en rallier plusieurs qui voyaient dans l'union une nécessité pour leur défense.

 

Liste complète des participants

 

Conférence de Charlottetown (du 1 er au 9 septembre 1864)

Province du Canada : George Brown, Alexander Campbell, George-Étienne Cartier, Alexander Galt, Hector Langevin, John A. Macdonald, William McDougall, Thomas D'Arcy McGee.

Nouveau Brunswick : Edward Barron. Chandler, John Hamilton. Gray, John Mercer Johnson, William Henry Steeves, Samuel L.Tilley. [ voir http://www.gov.nb.ca/legis/fathersfr.htm  ]

Nouvelle-Écosse : Adams G. Archibald, Robert Barry Dickey, William Alexander Henry, Jonathan McCully, Charles Tupper.

Île-du-Prince Édouard : George Coles, John Hamilton Gray, Andrew Archibald Macdonald, Edward Palmer, William Henry Pope.

 

Conférence de Québec (du 10 au 27 octobre 1864)

À la liste précédente se sont ajoutées les personnes suivantes :

Province du Canada : Jean-Charles Chapais, James Cockburn, Oliver Mowat, Sir Étienne P. Taché.

Nouveau Brunswick : Charles Fisher, Peter Mitchell.

Île-du-Prince Édouard : Thomas Heath Haviland, Edward Whelan.

Terre-Neuve : Frederic Carter, Ambrose Shea.Conférence de Londres (de décembre 1866 à février 1867)

Certains des participants mentionnés précédemment n'y ont pas participé et il y avait trois nouveaux délégués : pour le Canada, William Pierce Howland, pour la Nouvelle-Écosse , John William Ritchie, et pour le Nouveau- Brunswick, Robert Duncan Wilmot.

 

Autres lectures

Le site internet de la Bibliothèque nationale du Canada contient un bibliographie complète sur la Confédération. Consultez son site à l'adresse suivante : www.nlc-bnc.ca/confed/fbiblio.htm

 

LEXIQUE


Fenians

Membre d'une association politique américano-irlandaise, fondée en1857, qui avait pour but d'obtenir la libération de l'Irlande de la domination anglaise et de la constituer en république indépendante. Le mouvement était divisé en 2 factions, l'une poussant pour une insurrection en Irlande et l'autre, dirigée par William Roberts, planifiant d'envahir le Canada. Dans les années 1860, les Fenians effectuèrent plusieurs petites incursions sans conséquence dans des communautés le long des frontières du Canada.

Institut canadien

L'Institut canadien a été fondé à Montréal, en 1844, par des jeunes intellectuels canadiens français dans le but de promouvoir la culture française et le patriotisme. À l'origine, l'Institut avait avant tout une vocation culturelle, mais il est rapidement devenu une importante voix politique.

Impasse politique

L'Acte d'Union, entré en vigueur en 1841, unissait le Haut et le Bas-Canada (ce qui forme aujourd'hui l'Ontario et le Québec) en une seule province dotée d'un parlement. Les sièges de cette Assemblée législative étaient partagés plus ou moins également entre les représentants du Haut et du Bas-Canada. Cette répartition assurait bien sûr un équilibre entre les intérêts des deux communautés, mais elle créait également certaines tensions politiques, les deux parties de la province défendant des priorités différentes.

Au début des années 1860, la méfiance et les incessantes querelles politiques avaient créé une impasse politique virtuelle au parlement provincial. Les gouvernements qui se sont succédés trouvèrent difficile, sinon impossible, d'établir un consensus sur les principales questions. Au printemps de 1864, la province avait déjà connu deux élections et trois changements de gouvernement en trois ans. De plus en plus de gens commencèrent à mettre en doute l'utilité du système existant et à chercher une autre solution.

Représentation basée sur la population (Rep-by-pop)

Une politique demandée par les citoyens du Canada-Ouest en remplacement de la représentation égale du Haut et du Bas-Canada à l'Assemblée législative de la province du Canada après 1850. Plusieurs, au Canada, croyaient que la répartition des sièges à l'Assemblée législative ne devrait pas être faite également, mais qu'elle devait plutôt être basée sur la population. Dans les années 1850, la population du Canada-Ouest surpassait celle du Canada-Est majoritairement francophone.

Gouvernement responsable

Dans le contexte canadien, on entend par gouvernement responsable le fait que le gouvernement ne peut gouverner que dans la mesure où il jouit de la confiance de la majorité des membres de la Chambre des communes. Les citoyens exercent une certaine influence sur le gouvernement en élisant des représentants à la Chambre. Un gouvernement responsable a été établi en Nouvelle-Écosse en janvier 1848 et dans le Haut et le Bas-Canada, en mars 1848.

Société Saint-Jean-Baptiste

Association patriotique canadienne-française, fondée en 1834 dans le but de susciter chez les Francophones une plus grande fierté pour leur culture et leur langue.

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