L'ALBERTA ET LE QUÉBEC ONT BEAUCOUP EN COMMUN
EDMONTON, le 26 avril 1996 – Les provinces de Québec et de l'Alberta
se sentent aliénées par rapport à Ottawa et «toutes deux ont l'impression
que l'on n'écoute pas ce qu'elles ont à dire sur les questions qui touchent à
leur identité». C'est dans ces termes que le ministre des Affaires
intergouvernementales, Stéphane Dion, a lancé une invitation aux citoyens de
ces deux provinces à participer à la réconciliation nationale en apprenant à
mieux se connaître entre eux.
«Les deux ont des revendications valides qu'elles font valoir auprès du
gouvernement fédéral, a indiqué M. Dion, mais la comparaison s'arrête là»
puisque ces revendications autonomistes et ce sentiment d'aliénation «ont
donné naissance à un grand mouvement sécessionniste» au Québec.
Mais le Ministre a affirmé que s'il y avait eu des revendications légitimes
par le passé «les revendications provinciales ne sont pas toutes valides».
En s'adressant aux abonnés des déjeuners-causeries Pearson à Edmonton, M.
Dion a déploré le fait que «à en croire les manchettes et les déclarations
de nombreux politiciens, partout au Canada, on pourrait tirer la conclusion que
notre régime fédéral est le pire au monde. Ainsi certains croient à ce mythe.»
Faits à l'appui, le Ministre a démontré que, malgré ses difficultés, le
Canada, de par son régime fédéral, est somme toute probablement le meilleur
pays au monde.
«Il n'est pas étonnant que les sécessionnistes dépeignent la situation sous
un jour plus sombre qu'il ne l'est en réalité, a souligné le Ministre,
puisqu'ils veulent détruire le Canada». Mais le Ministre se dit très inquiet
«lorsque les gens qui croient au Canada suivent cet exemple par esprit de
clocher.»
«Il est évident que les intérêts régionaux doivent être protégés et
défendus dans une fédération. Mais il faut le faire sans perdre de vue le
bien de l'ensemble du pays», a rappelé le ministre Dion.
Rééquilibrer la fédération
Le ministre de «l'unité» a par la suite expliqué la nature «d'un certain
idéal de gouvernement, l'idéal fédéral».
«Une façon de le décrire consiste à parler d'équilibre entre deux principes
: le principe de la solidarité, qui veut que les gouvernements agissent pour le
bien commun de tous les citoyens et de toutes les régions, et le principe de la
subsidiarité, qui veut que le pouvoir s'exerce au niveau le plus près possible
des gens.»
«L'équilibre entre la solidarité et la subsidiarité -- ou l'autonomie --
signifie qu'en tant que citoyens et que régions du Canada, nous sommes à la
fois indépendants et interdépendants», d'expliquer le ministre.
Le ministre Dion est d'avis que le fédéralisme canadien a encouragé la
création de programmes sociaux et d'un régime de paiements de péréquation
qui font en sorte que tous les citoyens jouissent d'un bien-être comparable.
Il a ajouté que l'Alberta, «l'une des provinces qui a le plus contribué à
promouvoir la solidarité entre les régions» mérite le respect et
l'appréciation de tous les Canadiens.
M. Dion a loué le Premier ministre Jean Chrétien qui «connaît probablement
notre pays mieux que quiconque» et dont la démarche face à l'unité ne repose
pas sur une vision constitutionnelle abstraite mais bien sur une réforme
pratique et concrète. «Il est ouvert à presque toutes les suggestions, quand
on peut lui démontrer qu'elles sont pratiques, réalisables et susceptibles
d'améliorer la vie des Canadiens.»
Pour conclure, le ministre Dion a réaffirmé sa profonde conviction que «en
conjuguant nos efforts pour réformer notre régime fédéral, nous réaliserons
que la diversité du Canada sous toutes ses formes -- ses régions différentes,
son patrimoine multiculturel, ses peuples autochtones, sa dualité linguistique
-- est l'un de nos atouts et que le fédéralisme est le système qui permet à
la diversité d'aboutir à une plus grande unité.»
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Pour informations :Claude Péloquin
Secrétaire de presse
(613) 943-1838
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