LE MINISTRE DION SOULIGNE LA NÉCESSITÉ POUR L'OUEST ET LE GOUVERNEMENT CANADIEN DE MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE

 

REGINA (SASKATCHEWAN), le 6 mars 2001 – Devant les membres du Saskatchewan Institute of Public Policy à l'Université de Regina, l'honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, a souligné l'importance d'un dialogue soutenu entre les Canadiens de l'Ouest et le gouvernement du Canada « afin de partir du bon pied en ce début de mandat ».

Le Ministre a dit comprendre l'inquiétude que ressentent beaucoup de Canadiens de l'Ouest devant le fait qu'une fois de plus le parti au pouvoir à Ottawa n'est pas celui qui a recueilli le plus de suffrages dans leur région. « Un gouvernement fédéral qui compterait peu ou pas de Québécois - et qui de surcroît, dans notre cas, parlerait à peine notre langue - aurait a priori toute une côte à remonter au Québec », a-t-il reconnu.

Voilà pourquoi, a souligné M. Dion, le Premier ministre Jean Chrétien a invité à siéger à la table du Cabinet 8 des 14 députés libéraux élus dans les provinces de l'Ouest et a confié la présidence des deux comités les plus importants du gouvernement à Ralph Goodale et Anne McLellan.

« Le Livre rouge III, qui comprend nos engagements auprès des Canadiens, nous allons le réaliser avec vous, gens de la Saskatchewan », a affirmé le Ministre. « Dans tous les domaines, nous allons travailler plus fort que jamais pour que notre action s'ajuste à vos réalités concrètes et soit menée de concert avec vous. »

M. Dion a ensuite constaté que certains Canadiens de l'Ouest croyaient à la nécessité d'une grande réforme, d'un grand virage, qui selon eux, abaisserait le sentiment d'aliénation de l'Ouest mieux que ne le fera l'approche du gouvernement. Mais il a aussi souligné que d'autres Canadiens de l'Ouest émettaient des doutes sur la capacité de telles grandes réformes de faire la différence. Le Ministre a expliqué qu'il partageait ces doutes :

« Les projets de réformes fondamentales dont il est question, quand on les examine, apparaissent peu susceptibles de faire consensus dans l'Ouest. Plusieurs Canadiens de l'Ouest ne les considèrent pas comme souhaitables. Cela est vrai pour les trois principaux virages qui nous sont proposés : le virage conservateur, le virage décentralisateur et le virage populiste », a dit M. Dion.

Pour appuyer ses doutes, le Ministre a relevé des données de sondages qui tendent à montrer que les différences idéologiques entre les Canadiens de l'Ouest et ceux des autres régions ne sont pas si grandes : « On ne voit pas apparaître le conservatisme appuyé que l'on prête à l'Ouest. Mon sentiment est que pas plus qu'ailleurs au pays un virage vers le conservatisme ne ferait consensus dans l'Ouest », a-t-il déclaré.

De même, M. Dion s'est dit d'avis qu'un virage vers une décentralisation radicale ne ferait pas consensus dans l'Ouest : «Mes contacts avec la population, comme l'ensemble des sondages d'opinion dont j'ai pris connaissance, m'indiquent que la majorité des Canadiens de toutes les régions du pays ne souhaitent pas des transferts massifs de pouvoirs vers les gouvernements provinciaux. Plutôt, ils attendent de leurs gouvernements qu'ils coopèrent mieux ensemble et c'est dans cette direction que le gouvernement Chrétien a concentré ses efforts. »

Quant au virage populiste, qui prendrait la forme d'un recours fréquent au référendum, d'un relâchement de la discipline de parti et de l'adoption du mode de scrutin proportionnel, le Ministre s'est dit étonné que les quatre gouvernements provinciaux ne mettent pas davantage ces idées en pratique s'il est vrai, comme on l'entend dire, que les Canadiens de l'Ouest ont pour elles une prédilection particulière.

En conclusion, il a cité le Président et Chef de la direction de la Canada West Foundation, le professeur Roger Gibbins, selon qui « le coeur du problème n'est pas une question de politiques publiques ou d'argent; il s'agit plutôt d'un manque de respect ».

Le Ministre s'est dit préoccupé par ce sentiment d'être insuffisamment respecté. « C'est là un problème grave dont il faut parler, car s'il y a une chose qui soit digne de respect, c'est bien cette extraordinaire aventure humaine qu'est l'Ouest canadien. La dernière chose que je voudrais, c'est que vous doutiez de la grande fierté que ressent un Québécois d'avoir la Saskatchewan et l'Ouest canadien comme faisant partie de son pays », a déclaré en terminant M. Dion.

 

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