Déclaration conjointe : Premier ministre Jean Chrétien et des dirigeants des six pays d'Amérique centrale
Ci-joint la déclaration conjointe du Premier ministre Jean Chrétien et les dirigeants des six pays d'Amérique centrale à la suite de la réunion aujourd'hui.
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RENCONTRE DU PREMIER MINISTRE DU CANADA AVEC
LES PRÉSIDENTS DES PAYS DE L'AMÉRIQUE CENTRALE
ET LE PREMIER MINISTRE DU BELIZE
Le premier ministre du Canada, le très honorable Jean Chrétien, a rencontré aujourd'hui, le 16 mai 1996, la présidente du Nicaragua, S.E.Violeta Barrios de Chamorro, le président du Costa Rica, S.E. José Maria Figueres Olsen, le président du El Salvador, S.E. Armando Calderón Sol, le président du Guatemala, S.E. Alvaro Arzú Irigoyen, le président du Honduras, S.E. Carlos Roberto Reina Idiaquez, et le premier ministre du Belize, le très honorable Manuel Esquivel.
Le premier ministre a profité de l'occasion pour récapituler et poursuivre les échanges qui avaient eu lieu en janvier 1995, lorsqu'il avait rencontré les dirigeants centraméricains à San Jose, au Costa Rica. Les chefs d'État ont souligné le rôle capital de ces rencontres pour l'approfondissement des rapports entre les populations et les gouvernements du Canada et de l'Amérique centrale.
Les dirigeants ont souligné la très grande importance de l'Alliance centroaméricaine pour le développement durable à laquelle ils ont souscrit en octobre 1994 et qui constitue le point de référence pour l'intégration régionale. Tous sont tombés d'accord pour reconnaître que le développement durable est d'une importance capitale pour le progrès politique, économique, social, culturel et environnemental de l'Amérique centrale. Et aussi que le développement durable devait englober un large éventail de politiques touchant notamment la gestion des ressources naturelles, l'économie, les finances, la réduction de la pauvreté, l'identité et le respect des droits des peuples autochtones, le bon gouvernement et le respect intégral des droits de la personne. Le premier ministre Chrétien a déclaré que le Canada souhaitait demeurer un allié de l'Amérique centrale et l'aider à respecter les engagements énoncés dans l'Alliance pour le développement durable.
Au cours de leurs discussions, les dirigeants centraméricains ont souligné les progrès considérables accomplis dans la consolidation du processus de paix et de la démocratie en Amérique centrale et ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Canada pour le rôle positif qu'il avait joué en soutenant leurs efforts. Ils ont convenu que, dans l'ensemble, la situation des violations des droits de la personne s'était améliorée, tout en admettant qu'il faut continuer à la suivre avec attention.
La signature récente d'un accord sur les aspects socio-économiques et la situation agraire entre le gouvernement du Guatemala et l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG) leur semblait particulièrement encourageante. Ils ont dit espérer qu'il s'agissait là d'un premier pas vers la conclusion d'un accord de paix global et durable au Guatemala dans un avenir prochain.
L'Amérique centrale étant maintenant entrée dans une nouvelle ère de paix, de réconciliation et de développement, les dirigeants ont fait remarquer que l'une des conséquences les plus néfastes des conflits passés était la présence sur leur territoire de mines antipersonnel qui menaçaient constamment la vie et l'intégrité physique de civils innocents et ralentissaient le développement économique et social des régions minées. Les dirigeants des pays de cette région se sont engagés à travailler à l'élimination des mines antipersonnel et ont annoncé leur intention d'appuyer, lors de l'assemblée générale de l'Organisation des États américains qui aura lieu en juin, une résolution réclamant l'interdiction totale de ces mines. Ils se sont également engagés à appuyer les normes internationales qui visent à interdire totalement la fabrication et la commercialisation de ces mines. Le premier ministre Chrétien a réitéré son appui aux efforts de déminage déployés dans la région et la volonté de son gouvernemrent de continuer à participer au programme de déminage en Amérique centrale.
Dans son allocution de bienvenue, le premier ministre Chrétien a affirmé que la rencontre d'aujourd'hui signait un nouveau chapitre des relations entre le Canada et l'Amérique centrale. « La cessation de la plupart des conflits dans la région et les efforts énergiques déployés pour y accroître la stabilité politique et économique suscitent un regain d'intérêt pour le commerce et l'investissement. Au cours de la seule année 1995, les échanges commerciaux entre le Canada et l'Amérique centrale ont augmenté de plus de vingt pour cent. »
Les chefs d'État présents ont pris l'engagement d'éliminer les barrières commerciales qui séparent leurs pays et de prendre des mesures pour accroître la confiance des investisseurs. + cet égard, le premier ministre Chrétien a rappelé que plusieurs gouvernements d'Amérique centrale se préparaient à conclure sous peu des accords de protection des investissements étrangers avec le Canada et que la Société pour l'expansion des exportations du Canada avait offert de négocier une ligne de crédit avec la Banque centroaméricaine d'intégration économique (BCIE). Les dirigeants ont également souligné leur désir de renforcer les liens en matière de transport aérien entre leurs pays.
Soucieux de promouvoir la coopération et la consultation régionales, les dirigeants réunis ont souligné l'importance de la Déclaration de principes et du Plan d'action du Sommet des Amériques que les institutions hémisphériques, régionales et nationales existantes tentent présentement de mettre en oeuvre. Ils ont rappelé que la décision de créer une zone de libre-échange des Amériques, processus dans lequel leurs pays participent de façon décisive à travers les groupes de travail établis, offrait une occasion unique d'intensifier les rapports économiques et la coopération hémisphérique pour le bénéfice du Canada et de l'Amérique centrale. Ils ont affirmé que leurs pays continueraient de participer activement à la création d'une zone de libre-échange des Amériques. + cet égard, tous sont d'accord pour affirmer que la participation du secteur des entreprises contribue grandement à l'atteinte des objectifs de l'intégration régionale.
Conscient qu'une démarche d'ouverture commerciale exige des adaptations difficiles, le Canada a offert de continuer de faire bénéficier les gouvernements centraméricains de son expérience et de son expertise afin de les aider à préparer leurs économies à profiter des avantages du libre-échange. Les dirigeants de l'Amérique centrale ont pour leur part exprimé leur satisfaction devant les changements récents apportés au Tarif de préférence général du Canada afin de faciliter l'accès au sucre brut.
Les chefs d'État présents se sont opposés fermement à l'imposition unilatérale de toute mesure qui affecterait des pays tiers. De telles mesures viennent à l'encontre des pratiques, des principes et des règlements de libre échange et des investissements acceptés internationalement. Elles créent un climat d'incertitude et d'instabilité qui se répercute sur les investissements internationaux et sur l'environnement commercial. Les dirigeants ont tenu à rappeler le droit de tous les États de promouvoir et développer des liens économiques et commerciaux avec les pays de leur choix.
Les participants à la rencontre d'Ottawa ont renouvelé leur appui aux efforts présentement déployés pour réformer l'Organisation des États américains (OEA) afin que celle-ci puisse jouer un rôle de chef de file pour tout l'hémisphère à l'approche du XXIe siècle.
Enfin, les chefs d'État réunis ont rappelé les nombreux liens qui s'étaient tissés entre le Canada et les pays de la région au cours des dernières années, liens qui sont le résultat direct de la démocratisation et du mouvement soutenu d'ouverture des économies et de libéralisation des échanges. Ils ont rendu hommage aux nombreuses personnes et organisations qui ont contribué à renforcer la démocratie et le respect des droits de la personne, ainsi qu'à promouvoir les valeurs de la société civile.
Les présidents centraméricains et le premier ministre du Belize ont exprimé leur profonde reconnaissance au peuple et au gouvernement canadiens pour l'hospitalité reçue durant leur visite.
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