Notes pour une allocution
du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion du départ des Navires canadiens de Sa Majesté Preserver, Iroquois et Charlottetown dans le cadre de l’Opération ApolloLe 17 octobre 2001
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Halifax est un lieu bien choisi pour le départ d’aujourd’hui. En effet, cette ville et sa population ont été aux premières lignes de cette lutte dès le premier instant.
Le matin du 11 septembre, alors que le monde assistait avec horreur au déroulement des événements à New York et Washington, les gens de la Nouvelle-Écosse ont été parmi les premiers à donner un coup de main à nos voisins. Les gens de cette ville, comme ceux de Gander et St. John’s, à Terre-Neuve, et de nombreuses autres communautés à travers le Canada, ont accueilli à bras ouverts les milliers de passagers qui ne pouvaient se rendre à destination. Ils leur ont fourni du réconfort, le gîte et le couvert et un havre sûr pendant qu’ils attendaient de pouvoir poursuivre leur route.
Les paroles et les gestes de reconnaissance ont été nombreux depuis. Aujourd’hui, je voudrais vous exprimer ma propre gratitude. Au nom de tous les Canadiens et Canadiennes, je dis merci aux gens de la Nouvelle-Écosse. Vous avez fait honneur à votre pays et à vos concitoyens.
Comme vous le faites de nouveau aujourd’hui à l’occasion du départ des hommes et des femmes qui s’en vont servir à bord des Navires canadiens de Sa Majesté Preserver, Iroquois et Charlottetown dans le cadre de l’opération Apollo.
Depuis le 11 septembre, nous savions que ce jour pouvait arriver. Que nos militaires pourraient devoir mettre le cap sur des mers lointaines. Pour rejoindre nos alliés et défendre les valeurs et les principes des peuples libres et civilisés du monde entier.
Il ne doit y avoir aucun doute dans notre esprit, aucune trace d’incertitude dans nos coeurs. Nous étions tous ciblés par les attentats commis aux États-Unis. Et si l’objectif de nos agresseurs était clair le matin du 11 septembre, il l’est encore davantage aujourd’hui.
Au nom d’une idéologie perverse, ils veulent s’attaquer aux fondements de nos sociétés. En perturbant nos économies. En ébranlant nos institutions. En suscitant la méfiance et des affrontements entre communautés, entre religions et entre citoyens.
Une telle attaque contre nos sociétés exige une réplique. Une réplique ferme. Une réplique juste. Qui exprime d’un geste franc notre refus catégorique de céder au chantage et à la peur.
Ce geste, c’est vous, les membres des Forces canadiennes, qui allez le poser. En prenant place aux côtés de nos alliés. En pourchassant jusque dans les profondeurs de l’ombre les marchands de terreur. Et en les forçant à répondre de leurs actes barbares.
Beaucoup de commentateurs ont cherché à analyser ce conflit. À en cerner le sens, notre objectif et notre détermination. Mais il demeure essentiellement une lutte pour la liberté et la justice. Et comme toujours dans ces moments historiques, à la fin tout repose sur vous. Sur votre entraînement. Sur votre courage. Sur votre vaillance.
Encore une fois, nous vous demandons de défendre la justice. D’accomplir ce qui est juste. De donner leur pleine expression à nos valeurs et à notre détermination.
Je suis venu vous dire, au nom de tous les Canadiens, à vous les hommes et les femmes de nos forces armées, ainsi qu’aux proches que vous allez laisser derrière, que vous êtes des héros.
Que votre pays est fier de vous. Et que les Canadiens vous gardent dans leurs prières.
Le Canada ne s’est jamais contenté d’être un observateur passif. Nous n’avons pas cherché ce conflit. Mais nous allons avoir le dernier mot. Parce que, quand vous êtes du côté de la justice dans une juste cause, un seul résultat est possible.
La victoire.
À l’heure de votre départ, au nom d’une nation reconnaissante, je vous laisse avec ces mots :
BRAVO ZULU!- 30 -