Le 18 mars 2003
Ottawa (Ontario)
J’ai le grand plaisir de souhaiter la bienvenue à Monsieur Joaquim Alberto
Chissano, Président du Mozambique.
Sous sa direction, le peuple du Mozambique connaît aujourd’hui la paix, et la sombre dévastation de la guerre est loin derrière lui.
Le Mozambique actuel est un modèle pour la région sur le plan de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la saine gestion économique. Le pays est maintenant un État multipartite et a vécu une relance économique exemplaire.
Le Mozambique partage cette réussite en assumant un rôle de leadership dans la mise en oeuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, dit NEPAD.
Le Canada est fier d’appuyer le NEPAD. En tant que Premier ministre, je me suis engagé personnellement à faire tout en mon pouvoir pour que les besoins et le potentiel de l’Afrique ne soient pas négligés.
Au Sommet du G8 à Kananaskis en juin dernier, j’ai insisté pour que l’Afrique soit au coeur de l’ordre du jour. Mes collègues étaient entièrement d’accord. Le Président Chirac et les autres dirigeants du G8 ont d’ailleurs renouvelé leur engagement de garder l’Afrique au coeur de l’ordre du jour du G8 à Évian au prochain sommet en juin. Nous sommes convenus que l’attention et les ressources doivent rester centrées sur les besoins de l’Afrique. Nous ne pouvons pas permettre que l’actualité mondiale, aussi menaçante soit-elle, ne vienne éclipser notre mission.
Pour sa part, le Canada donne suite aux engagements pris en juin l’an dernier à Kananaskis. Quand les dirigeants du G8 se réuniront à Évian, la réalisation de la plupart de ces initiatives, sinon toutes, sera en bonne voie. Je crois que le moment serait bien choisi, Monsieur le Président, de remercier les nombreuses organisations non gouvernementales ici présentes pour leurs efforts acharnés et pour leur dévouement envers l’Afrique et les principes du NEPAD.
Au titre de notre engagement envers le NEPAD, le Canada doublera l’aide publique au développement d’ici 2010 et il destine la moitié ou davantage de ces sommes additionnelles à l’Afrique.
Afin d’assurer une répartition plus équitable des fruits de la mondialisation, nous avons ouvert le marché canadien à la presque totalité des importations en provenance des pays les moins avancés, dont la plupart sont en Afrique.
De plus, nous aidons nos partenaires africains à développer le commerce en favorisant un meilleur accès aux marchés et en défendant plus efficacement leurs intérêts dans le cadre des négociations de l’OMC.
Le soutien du Canada à l’instruction de base en Afrique doublera d’ici 2005 pour atteindre 100 millions de dollars par année. J’ai annoncé que plus de 40 millions de dollars seront consacrés par le Fonds canadien pour l’Afrique au renforcement des institutions démocratiques, notamment les fonctions publiques et les parlements. D’autres investissements permettront de promouvoir la prévention et le règlement des conflits en Afrique. Une part importante de ces fonds seront fournis à l’Union africaine pendant la présidence du Mozambique.
Par la création du Fonds d’investissement du Canada pour l’Afrique, nous encourageons les investissements socialement responsables en Afrique, y compris dans les infrastructures. Le processus de sélection du gestionnaire du Fonds est presque terminé.
Nos autres grandes initiatives comprennent le soutien à la recherche sur un vaccin contre le SIDA, à l’éradication de la polio, aux mesures visant à combler le fossé numérique et au renforcement de la sécurité régionale en Afrique occidentale.
Ces initiatives et d’autres témoignent d’une nouvelle forme d’interaction avec nos partenaires africains – une interaction qui repose sur le leadership africain et est centrée sur les priorités africaines.
Monsieur le Président, les gens débattent de la question de savoir si l’initiative du NEPAD devrait provenir du sommet ou de la base, c’est-à-dire des chefs d’État et de gouvernement africains ou des peuples africains.
Or, il faut qu’elle provienne des deux. En effet, c’est l’engagement personnel des dirigeants africains envers le NEPAD qui l’a fait connaître au monde entier. Et c’est l’engagement des peuples africains qui déterminera si le NEPAD réussit ou échoue.
En ce sens, Monsieur le Président, vous, et le peuple du Mozambique jouez un rôle critique en tant que modèle dont les autres pays peuvent s’inspirer.
Si d’autres pays africains peuvent démontrer le même engagement envers le NEPAD que le peuple et le gouvernement du Mozambique, son succès sera assuré. Et à l’instar du Mozambique, un plus grand nombre de pays bénéficieront d’institutions démocratiques solides, d’économies plus dynamiques et d’une meilleure qualité de vie pour leurs populations.
Merci beaucoup.
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