Notes pour un toast du Premier ministre Jean Chrétien à l'occasion d'un dîner
officiel offert par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française 

Paris (France)
Le 9 décembre 2003

Quel beau et grand moment pour Aline et moi! Nous retrouvons des amis trPs chers B l’occasion de ce dernier dîner et de cette derniPre visite officiels B l’étranger en tant que Premier ministre du Canada.

Il convient tout B fait, B mon avis, de boucler ici en France 40 ans de vie politique active – en France, ce pays oj commence l’histoire écrite du Canada, mon Canada.

Il y a 400 ans, mandaté par Henri IV, un groupe d’explorateurs visionnaires fondait le premier établissement permanent français en Amérique du Nord.

Aujourd’hui, entre la France et le Canada, les liens sont plus resserrés que jamais. Les échanges transatlantiques – tant au niveau personnel que professionnel – sont nombreux et féconds.

Nous venons de conclure un accord qui permettra chaque année B 7000 jeunes Canadiens et B 7000 jeunes Français de traverser l’Atlantique pour vivre et travailler en France et au Canada. 

Sur la scPne internationale, nos pays se retrouvent souvent B la pointe des efforts visant B construire un monde meilleur, fondé sur la coopération, le progrPs, le droit et la justice, le multilatéralisme et le respect des Nations Unies.

Ainsi, nous avons travaillé étroitement pour abolir les mines antipersonnel, créer un Tribunal pénal international, protéger l’environnement en souscrivant B l’Accord de Kyoto, développer une Francophonie vibrante et dynamique et améliorer le sort du continent africain. 

Nous avons connu ensemble des succPs. Mais d’autres défis se présentent B nous. Nous devrons, par exemple, faire preuve d’imagination et de générosité pour assurer le développement d’une mondialisation harmonieuse et équitable, au profit de l’humanité entiPre. A cet égard, peu de pays ont la capacité de proposer et de convaincre comme la France et le Canada.

Pendant 400 ans, nous avons tressé des liens trPs solides. Le défi en perspective, c’est d’employer la force de notre amitié pour renforcer les liens transatlantiques. De notre côté, nous, les Canadiens, devons Ltre plus attentifs B ce qui se passe en Europe.

Nous devons approfondir nos relations avec l’Union européenne et avec nos partenaires clés en son sein. 

Quant B vous, amis Français, vous avez un grand rôle B jouer dans le maintien d’un lien transatlantique solide.

Comme je l’ai dit, l’amitié entre nos nations est évidente aussi au niveau personnel.

Pour ma part, j’ai eu le privilPge et le plaisir de travailler avec de nombreuses personnalités politiques françaises : Jean-Pierre Raffarin qui doit surmonter des défis que je connais bien et qui peut compter sur toute ma compréhension et mon encouragement.  Jacques Chirac, un ami sincPre, une force de la nature, un collPgue avec lequel j’ai aimé et j’apprécierai toujours travailler, discuter, échanger.  Jacques Chirac, un partenaire qui a non seulement des valeurs que je partage mais qui aime ce que j’aime dont, entre autres, les Autochtones et leur culture et, surtout, le Canada.

Je veux rendre officiellement hommage aussi B une autre grande partenaire, mon épouse Aline.  Maintenant que nous passons B une autre étape de notre vie ensemble, Aline et moi resterons sensibles B jamais B votre accueil et B votre amitié, Jacques et Bernadette.

Merci Mesdames et Messieurs, merci infiniment.

Vive le Canada et vive la France !

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