Conférence parlementaire des Amériques
C'est un grand plaisir pour moi, comme Premier ministre du Canada, de vous accueillir à Québec pour la toute première conférence parlementaire des Amériques.
Cette conférence nous offre l'occasion de développer et d'améliorer les relations entre les pays de notre continent. Je tiens d'ailleurs à exprimer ma gratitude envers l'Assemblée nationale du Québec qui l'a organisée.
Notre histoire commune est placée sous le signe de la découverte. Tout d'abord, celle du Nouveau Monde par l'Ancien. Puis, maintenant que nous avons acquis un sens plus profond de notre identité, nous sommes prêts à élargir encore nos horizons, pour en apprendre davantage les uns sur les autres. Pour comprendre et apprécier nos différences. Et pour célébrer nos valeurs communes.
A mon avis, Québec est la ville tout indiquée pour cette rencontre. Vous le savez déjà, j'en suis sûr, c'est l'une des plus belles villes du Canada. Mais il s'agit d'une beauté d'un type particulier dans lequel l'ancien s'allie au nouveau.
Québec a été l'un des premiers établissements européens de notre pays. Les pionniers qui sont venus ici étaient inspirés par leur vision d'une vie nouvelle et meilleure. Et c'est de cet endroit - et d'autres semblables de l'île de Baffin jusqu'à la Terre de Feu - que notre aventure commune de la découverte du continent a tout d'abord commencé.
Je suis heureux que vous vous trouviez ici à ce moment particulier de notre histoire. Cela vous permet, chers voisins, de constater le nouvel optimisme qui nous anime maintenant que nous sommes en voie d'éliminer notre déficit et que notre économie connaît une impulsion nouvelle.
Une fois encore, confiant et tourné vers l'extérieur, le Canada prend sa place dans la communauté des nations et dans l'économie mondiale. Nous cherchons de nouvelles relations qui reposent sur les liens historiques avec l'Ancien Monde et avec nos puissants voisins et amis, les États-Unis. Nous explorons de nouveaux liens avec l'Asie. Et, de plus en plus, nous cherchons de nouveaux débouchés dans les Amériques.
La géographie a fait du Canada un pays des Amériques. Au cours de l'histoire - et spécialement dans l'histoire contemporaine - les Canadiens se sont constamment rendu compte que leur avenir était étroitement lié à celui de leurs voisins du continent.
Nous avons des attaches culturelles de longue date. Elles sont dues à l'établissement au Canada de populations provenant de tout le continent, et aussi à des échanges éducatifs, aux compétitions sportives et au tourisme. Tous les Canadiens attendent d'ailleurs avec impatience les Jeux panaméricains de 1999 qui se dérouleront à Winnipeg.
La décision que nous avons prise en 1990 d'adhérer à l'Organisation des États américains (OEA) indiquait notre vif désir de jouer un rôle plus actif au niveau continental. Et, à ce propos, je suis heureux de savoir que nous accueillerons l'Assemblée générale de l'OEA en l'an 2000.
En 1994, j'ai eu le privilège de représenter le Canada au Sommet des Amériques de Miami. Cette rencontre a permis d'esquisser l'ébauche historique d'une profonde intégration de tout le continent.
Votre présence ici fait avancer ce processus. Elle montre que les principes de base que nous endossions fermement à Miami sont bien établis et portent fruit.
Au cours de vos travaux de cette semaine, vous échangerez des informations et développerez des amitiés. Vous chercherez à faire fructifier de diverses façons ce qui a été réalisé à Miami, c'est-à-dire :
Pour le Canada, le renforcement de la démocratie - sous tous ses aspects - passe par la création d'un cadre capable d'assurer la prospérité économique. L'histoire nous apprend que la liberté est toujours en péril quand on manque de l'essentiel. La pauvreté et le désespoir ne sont que trop propices aux forces réactionnaires et au despotisme.
Avec la mondialisation inexorable de l'économie, tout le monde se rend compte - sur notre continent comme ailleurs - que des échanges commerciaux et des investissements plus soutenus sont le moteur de la croissance économique et de la prospérité. Le Canada est la preuve éclatante de cette réalité.
Nous avons toujours été une nation commerçante. Notre développement a été rapide parce que nous avons ouvert nos portes aux techniques étrangères. En adaptant ces techniques à notre environnement bien particulier, nous avons fini par avoir l'un des meilleurs niveaux de vie au monde. A partir de cette prospérité relative et de notre sens de l'entraide, nous nous sommes dotés d'un filet de sécurité sociale qui compte parmi nos plus belles réalisations nationales.
Nous avons bénéficié de la libéralisation des échanges. Et c'est pourquoi nous avons activement fait la promotion de la libéralisation du commerce à l'échelle mondiale et dans la région. Je crois fermement que les ententes de libre-échange que nous avons déjà signées avec les États-Unis, le Mexique et le Chili ne sont qu'un début.
Nous tenons à donner suite à l'engagement pris à Miami d'établir une zone de libre-échange des Amériques.
Le Canada croit fermement à la nécessité d'établir une zone de libre-échange panaméricain qui regrouperait plusieurs des amigos présents ici aujourd'hui. Nous tenons à entamer des négociations officielles en avril au deuxième Sommet des Amériques au Chili.
Nous voulons consolider cette zone de libre-échange panaméricain et nous explorons aussi un resserrement de nos liens commerciaux avec les pays d'Amérique latine qui forment le MERCOSUR.
Il importe de continuer sur notre lancée. Le Canada est convaincu qu'un système commercial global réglementé - dont tous nos voisins du continent seraient membres - fera considérablement progresser le commerce. Nous croyons qu'un tel système ancrera davantage le commerce, les investissements et les transferts de technologie. Et, ce qui est le plus important, nous croyons qu'il améliorera les conditions de vie de tous nos peuples.
Le continent où nous vivons connaît un dynamisme économique croissant.
C'est donc avec un immense plaisir que je vous annonce aujourd'hui que je dirigerai, au début de la prochaine année, une mission d'Équipe Canada dans la région.
Des premiers ministres provinciaux, des leaders territoriaux et des dirigeants de municipalités canadiennes m'accompagneront, ainsi qu'une impressionnante délégation de chefs d'entreprises canadiennes. Ensemble, du 11 au 23 janvier, nous nous rendrons au Mexique, au Brésil, en Argentine et au Chili. Notre ministre du Commerce international - qui est avec nous aujourd'hui - vient d'avoir des entretiens avec ses homologues de trois des quatre pays qu'Équipe Canada s'apprête à visiter.
La formule Équipe Canada s'est avérée avantageuse jusqu'ici pour notre pays. Les trois missions que j'ai dirigées en Asie - ainsi qu'une autre mission commerciale en Amérique latine - se sont traduites par de nouvelles ententes totalisant plus de 20 milliards de dollars pour les entreprises canadiennes.
Elles ont montré aux leaders gouvernementaux et économiques d'Asie l'importance que nous accordons aux marchés asiatiques. Elles ont permis au savoir-faire canadien de retenir davantage l'attention dans les pays de l'Asie-Pacifique et ailleurs dans le monde.
Je suis persuadé que la prochaine mission d'Équipe Canada aura un impact tout aussi positif sur les relations à l'échelle du continent. Tout comme votre présence à cette conférence, ce sera une étape de cette grande aventure qui, chaque jour, nous rapproche davantage en tant qu'amis et voisins.
Bon séjour à tous à Québec!