À l'occasion de l'assemblée générale annuelle du Conseil commercial Canada-Chine


Le 20 novembre 1998
Beijing, Chine

Votre Excellence, Monsieur le Premier ministre Zhu Rongji, distingués ministres et invités.

Monsieur le Premier ministre, c'est véritablement un honneur de vous compter parmi nous. Nous connaissons tous l'ampleur des responsabilités qui sont les vôtres pour ce qui est d'orienter l'avenir de la Chine. Les défis qui attendent votre population sont énormes, et nous admirons votre vision. Votre détermination devant ces défis fait honneur à votre réputation bien méritée d'homme d'action sachant obtenir des résultats.

Au nom du peuple canadien, je désire vous transmettre mes meilleurs voeux de succès dans votre entreprise. Car nous sommes conscients de l'importance que revêt votre réussite, non seulement pour la population de la Chine, mais pour l'ensemble de la région de l'Asie-Pacifique et pour le monde entier.

Mesdames et messieurs, je m'adresse aujourd'hui à l'assemblée générale du Conseil pour la cinquième fois. Et je tiens à ce que vous sachiez que j'ai l'intention d'y revenir encore plusieurs fois. Nous célébrons cette année le vingtième anniversaire du Conseil. Je crois donc qu'il s'agit d'une excellente occasion de célébrer vos réalisations.

Ce n'est pas un hasard si le Conseil a vu le jour en 1978. Car ce fut l'année où la Chine s'est lancée dans la grande aventure de l'ouverture et de la réforme. Le Conseil est devenu un intermédiaire majeur entre les corporations chinoises et canadiennes. Ainsi qu'un agent exceptionnel de facilitation des échanges intergouvernementaux. Environ 350 firmes canadiennes ont maintenant soit des bureaux ou encore des investissements en Chine. Plusieurs d'entre elles sont de petites ou de moyennes entreprises. Et leur nombre ne cesse d'augmenter.

Le thème de cette rencontre est « Les opportunités offertes par le changement ». Mais il n'est pas toujours plaisant ou facile de faire face au changement. Les véritables opportunités mettent souvent notre courage et notre imagination à l'épreuve. Et les temps sont difficiles dans la région de l'Asie- Pacifique. Cela est indéniable.

Heureusement, jusqu'à présent, les pires aspects de la crise ont épargné la Chine. En fait, la Chine a assumé un rôle de premier plan afin de ralentir la contagion. Particulièrement à travers son ferme engagement en faveur de la stabilité de sa monnaie.

Cela est primordial pour nous tous.

En effet, le leadership exercé par la Chine en ces temps difficiles a prouvé une fois pour toutes que ce pays est un acteur important sur la scène internationale. Que son potentiel est énorme. Et que ses responsabilités sont immenses. La transformation de la Chine résulte, du moins en partie, des succès extraordinaires du pays en tant que producteur de biens pour l'ensemble de la planète. Elle est également due aux progrès technologiques rapides qui contribuent à transformer tous les pays.

Mais surtout, elle est une conséquence du travail et de l'espoir de la population chinoise. Il y a vingt ans, ce peuple s'est ouvert aux nouvelles idées, aux nouvelles institutions et à de nouvelles relations d'amitié. Vingt ans plus tard, la Chine doit relever d'énormes défis afin d'exploiter pleinement son gigantesque potentiel. Or, ce processus ne peut s'accomplir sans heurts.

Par exemple, le Canada a vigoureusement appuyé la candidature de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce. Naturellement, nous trouvons cela inquiétant d'apprendre la mise en place de mesures visant à restreindre l'accès au marché.

Nous croyons que la libre expression d'idées contradictoires ne constitue pas une menace, ni pour les individus, ni pour un pays. En fait, le maintien d'une attitude d'ouverture à l'égard de nouvelles idées a été un élément essentiel dans la construction du Canada moderne et prospère que nous connaissons. Nous continuerons à partager nos expériences et à travailler de manière constructive avec la Chine, dans un esprit de fraternité et de compréhension. Un esprit qui s'exprimera à travers une volonté de développer plus avant nos relations économiques et de travailler ensemble à régler les contentieux qui nous séparent.

Cette année seulement, dix ministres de notre gouvernement ont pris part à des visites officielles en Chine, afin de participer à des rencontres au plus haut niveau portant sur des questions de grande importance pour nos deux pays, tant dans l'immédiat qu'à long terme. Notre message à l'intention de nos amis de la Chine est toujours demeuré le même : le Canada sera aux côtés de la Chine pendant qu'elle poursuit ses réformes.

Nous récoltons quotidiennement les fruits de ces efforts. Parmi les réussites les plus importantes pour les membres du Conseil et pour le Canada, soulignons :

  • l'arrivée de la première compagnie d'assurance-vie et de la première banque d'origines étrangères ayant obtenu la permission d'ouvrir un bureau à Chongqing, une ville où le plus haut édifice a été créé par un architecte canadien et où nous avons établi notre plus récente mission en Chine;

  • l'obtention par une firme canadienne d'ingénierie d'un contrat pour la construction d'un entrepôt de marchandises à l'aéroport de Beijing;

  • la création d'une co-entreprise sino-canadienne visant à produire des voitures à voyageurs pour les chemins de fer chinois;

  • la création d'un entrepôt de matériel de construction par un consortium formé de 32 compagnies canadiennes, dans un effort commun pour percer ce marché prometteur;

  • le lancement par une compagnie aérienne canadienne d'un service bi-hebdomadaire de transport des marchandises de toute sorte entre le Canada et le sud de la Chine;

  • l'introduction par une firme canadienne du système le plus perfectionné au monde de communication directe en caractères chinois, pouvant être utilisé pour le courrier électronique, la nouvelle génération de téléphones cellulaires et même pour les télé- avertisseurs bi-directionnels.

  • Et j'étais heureux d'apprendre qu'une firme canadienne de télécommunications fournira le commutateur ATM le plus perfectionné au monde, afin de desservir le grand réseau de China Post.

    Que nous reste-t-il à faire maintenant ?

    Nous devons renforcer et étendre nos aires de coopération et de partenariat de manière à relever les défis du prochain siècle. Le Premier ministre Zhu et moi avons eu l'occasion d'en discuter hier et encore ce soir.

    Nous avons décidé de poursuivre les trois objectifs suivants au cours des cinq prochaines années. Tout d'abord, de doubler la valeur des investissements directs dans nos deux pays. Ensuite, d'augmenter considérablement le nombre de petites et de moyennes entreprises faisant affaire dans nos pays respectifs. Troisièmement, de mener des missions d'Équipe Chine et d'Équipe Canada au cours des prochaines années. À commencer par le Premier ministre Zhu qui, je l'espère, visitera le Canada l'an prochain.

    Toutefois, aussi importantes que soient les relations commerciales entre nos pays, les relations humaines le sont encore davantage. Ces milliers de rapports entre les personnes qui entretiennent la bonne entente et le dialogue. Qui favorisent la coopération et la sécurité internationales.

    Un million de Canadiens d'origine chinoise qui jouent un rôle central dans la vie de notre pays illustrent bien ce phénomène. En fait, le chinois est aujourd'hui la troisième langue parlée au Canada après le français et l'anglais, les langues officielles. Cela montre à quel point la communauté sino- canadienne est pleine de vitalité et de dynamisme.

    Je suis fier de pouvoir affirmer que le Canada d'aujourd'hui compte des Canadiens d'origine chinoise dans tous les milieux, aussi bien dans le monde des affaires que dans les professions, dans les milieux universitaires et au gouvernement.

    Raymond Chan, notre secrétaire d'État pour l'Asie-Pacifique, est le premier membre d'ascendance chinoise du conseil des ministres d'un pays occidental. Raymond s'est occupé activement de promouvoir le Canada en Chine. Il a visité des endroits où aucun ministre canadien ne s'était rendu auparavant. Ce faisant, il a contribué à approfondir les relations et la bonne entente entre nos deux pays.

    Il est ici ce soir, de même que Sophia Leung et Inky Mark, deux autres parlementaires nés en Chine. Je pourrais également souligner que la sénatrice Pat Carney, ici présente, est aussi née en Chine. Mais je lui laisserai le soin de vous dire si elle est une Canadienne d'origine chinoise ou une Chinoise d'origine canadienne.

    Les relations humaines sont également assurées par les milliers d'étudiants chinois qui fréquentent les universités canadiennes chaque année. Nos deux pays ne sauraient compter sur de meilleurs ambassadeurs que ces anciens pas comme les autres. En ce qui me concerne, j'aimerais qu'ils soient encore plus nombreux et qu'un plus grand nombre de Canadiens étudient en Chine.

    Mesdames et messieurs, il y a vingt ans, la Chine prenait un nouveau départ avec courage et détermination. Ce faisant toute une population, toute une région et tout un monde ont changé – pour toujours.

    Tout comme à chaque fois où la Chine est arrivée à une croisée des chemins historique au cours de ce siècle, le Canada était présent. En tant qu'ami, et en tant que partenaire. Afin de lui prêter main- forte. De fournir des encouragements. Et de débattre ouvertement et franchement, comme tous les bons amis le font, de nos différends, sans manquer de respect mais en sachant qu'une telle franchise fortifie l'amitié sincère.

    Par son développement et son succès, le Conseil commercial Canada-Chine témoigne de la réussite de notre partenariat. Et nous garantit que le meilleur est encore à venir.

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