À l'occasion d'un déjeuner des gens d'affaires


Le 15 juin 1999
Dublin (Irlande)

Je suis heureux d'être ici en Irlande, un des pays les plus dynamiques de l'Europe à l'heure actuelle. L'énergie est palpable tout autour de nous. La fierté aussi. Donc, quand les Irlandais affirment avec fierté : « Pour la première fois en 150 ans, le nombre de nos citoyens qui reviennent au pays est plus élevé que ceux qui partent », le Canada, avec ses quatre millions de descendants de l'Irlande, vous salue.

J'ai eu un entretien très productif avec votre Taoiseach. J'ai aussi rencontré la Présidente McAleese. Le Taoiseach a toujours fait preuve d'un attachement profond envers Canada, et nous lui en savons gré. L'automne dernier, la Présidente McAleese a effectué au Canada une visite d'envergure qui l'a conduite dans six provinces et au cours de laquelle elle a prononcé une quarantaine de discours devant divers auditoires. Partout, les gens l'ont accueillie avec grand enthousiasme.

Ce matin, j'ai posé une pierre au Mémorial de la Famine, sur les rives de la rivière Liffey. Il est important de préserver le souvenir de l'une des plus profondes tragédies de l'histoire. En raison non seulement des souffrances que tant de gens ont vécues à l'époque de la famine, mais aussi de la migration qu'elle a causée et qui a privé l'Irlande de sa plus précieuse ressource : sa population.

Le Canada est la destination que des dizaines de milliers d'immigrants Irlandais ont choisie à l'époque. En hommage au passé que nous partageons, le Canada a entrepris de créer un parc national du patrimoine à la Grosse Île, l'escale où tant d'Irlandais se sont arrêtés en route vers l'Amérique du Nord. Beaucoup y ont péri et y sont enterrés. Ceux qui ont survécu ont aidé à bâtir et à développer une jeune nation.

C'est un de vos compatriotes, Thomas D'Arcy McGee, qui est venu au Canada au siècle dernier animé d'une vision. La vision d'une nation, s'étendant d'un océan à l'autre et constituée de nombreux groupes de diverses croyances et origines. Mais partageant le même espoir : celui de vivre ensemble, dans la paix, le respect et la prospérité.

Sa vision c'était le Canada. Un soir, en rentrant après sa journée à la Chambre des communes, tout de suite après avoir prononcé un discours en faveur de cette vision, il a été assassiné. Ce père de la Confédération a donné sa vie pour bâtir une terre d'harmonie. Le rêve qu'il a formé au dix-neuvième siècle est devenu une réalité au vingtième.

Une réalité à laquelle les fils et les filles de l'Irlande ont apporté une contribution essentielle. Dans le secteur industriel, en politique, dans les professions, en fait dans toutes les sphères de la société canadienne. Ces Canadiens d'ascendance irlandaise, de même que d'autres Canadiens dont les racines se trouvent aux quatre coins du monde, ont aidé à bâtir un pays dynamique, sûr de lui et ouvert sur l'extérieur.

Un pays dont la croissance est entraînée – plus que jamais – par une économie tout aussi dynamique et ouverte sur l'extérieur. En fait, aucune autre grande économie mondiale n'est davantage axée sur le commerce que le Canada. Plus de 40 % de notre produit intérieur brut provient des exportations, soit plus que tout autre grand pays industrialisé!

C'est pourquoi le Canada poursuit si vigoureusement l'objectif de libéralisation des échanges – en fonction de règles équitables – partout à travers le monde. Nous savons que la clé de la prospérité – pour tous les pays – réside dans la suppression des barrières protectionnistes. La réussite du Canada en est la preuve. Tout comme la réussite de l'Irlande.

C'est pourquoi le Canada consacre tant d'énergie à conquérir de nouveaux marchés – et à consolider ses marchés existants – partout sur la planète. Nous donnons un nouveau souffle à la présence du Canada partout dans le monde. Nous le faisons en travaillant de concert avec les gens d'affaires et les gouvernements de toutes les provinces, tant dans le cadre de nos missions d'Équipe Canada que de missions commerciales comme celle-ci, en Irlande. Cette présence renforcée signifie de nouveaux emplois et de nouvelles possibilités pour tous les Canadiens.

C'est pourquoi nous déployons autant d'efforts en vue de développer nos relations commerciales avec l'Union européenne. Pendant la présidence de l'Irlande, il y a quelques années, nous avons signé un Plan d'action UE-Canada sur la coopération dans divers secteurs, de l'application des lois sur la concurrence à la réglementation douanière en passant par la recherche scientifique et technologique.

Il y a longtemps que je parle de l'objectif d'un lien transatlantique entre l'ALÉNA et l'UE. Ce jour-là n'est peut-être pas encore venu, mais, au Canada, nous poursuivons nos efforts. Nous négocions actuellement un accord de libre-échange avec les pays de l'Association européenne de libre-échange – la Norvège, l'Islande, la Suisse et le Liechtenstein – que nous espérons voir aboutir à l'automne de 1999. Il s'agira du premier accord de libre-échange transatlantique jamais conclu. Le premier d'une série, je l'espère!

Et au coeur de l'action, on trouvera le nouveau tigre de l'Europe : l'Irlande!

Les liens commerciaux entre le Canada et l'Irlande sont plus forts aujourd'hui que jamais. En effet, les échanges bilatéraux ont doublé en l'espace de trois ans pour atteindre 750 millions de livres irlandaises, soit 1,5 milliard de dollars. Le Canada est un bon partenaire d'affaires pour l'Irlande. Nous sommes la deuxième source d'investissements étrangers en Irlande. En dix ans, les investissements canadiens ici ont augmenté de 600 %. Brown Thomas, Corel, CanWest, Celestica, CIBC Wood Gundy, Four Seasons Hotels, Jetform, Nortel Networks, Saturn Solutions, la Compagnie d'assurance du Canada sur la vie, la Banque de Montréal, Assurances RBC, la Banque Scotia et Sun Life ne sont que quelques-unes des entreprises canadiennes ayant des opérations ici.

Et les membres de notre délégation commerciale sont ici pour amplifier ces liens et en créer de nouveaux. Ces hommes et ces femmes possèdent le type de savoir-faire et de compétences qui font que le Canada mène les pays du G-7 sur le plan de la croissance cette année encore. Leurs produits et leur savoir-faire, leur feuille de route et leurs compétences ne sont surpassés par personne au monde. Je vous invite à leur parler, à apprendre à les connaître et à découvrir ce qu'ils ont à offrir – ce que nous avons à vous offrir.

Un grand nombre d'entre eux ont été attirés ici par le marché irlandais lui-même. D'autres par la possibilité de travailler avec des gens d'affaires irlandais à conquérir les marchés européens ou mondiaux. Chose certaine, un certain nombre d'entreprises canadiennes considèrent l'Irlande comme la meilleure porte d'entrée du Marché unique européen.

Un des messages aux entreprises irlandaises sur lesquels je veux insister particulièrement aujourd'hui c'est que la même chose vaut pour le Canada : notre pays représente une porte d'entrée vers le marché de l'ALÉNA. La meilleure porte d'entrée possible, selon moi, pour les entreprises irlandaises. Non seulement du point de vue des coûts et de la compétitivité, ni de l'accès et des voies de transport, mais aussi pour d'autres raisons importantes, quoique moins tangibles. Comme notre qualité de vie, nos collectivités sécuritaires où il fait bon vivre et l'investissement que nous faisons dans nos réseaux de la santé et de l'éducation.

Tous ces facteurs sont très importants en Irlande aussi. Ce sont des priorités communes qui font du Canada un point d'entrée dans l'ALÉNA d'autant plus naturel pour les entreprises de l'Irlande. En fait, de nombreux gens d'affaires de l'Irlande s'en sont déjà rendu compte. Les investissements irlandais au Canada ont connu une forte progression au cours des trois dernières années. C'est une tendance que nous voulons encourager et maintenir.

Nos deux pays, et nos deux économies, sont en plein essor. Nous offrons de bonnes perspectives d'emploi et une nouvelle prospérité. Et, franchement, nous avons beaucoup de choses en commun. C'est pourquoi je suis heureux d'être accompagné d'une délégation aussi impressionnante de gens d'affaires.

Et c'est pour cette raison que cette mission met l'accent sur des secteurs où le Canada et l'Irlande possèdent des compétences et où les entreprises canadiennes et irlandaises peuvent miser sur ces forces complémentaires et réussir ensemble sur le marché international.

Les alliances stratégiques sont bien inspirées. Parmi les avantages potentiels qu'elles comportent, mentionnons l'accès à de nouveaux marchés – et la crédibilité au sein de ces marchés – des sources additionnelles de capital, des technologies de pointe, des connaissances en gestion, des capacités de recherche et de développement et des réseaux de distribution.

Ces avantages peuvent être obtenus beaucoup plus rapidement et à moindre coût lorsque l'entreprise ne travaille pas seule.

La participation impressionnante aujourd'hui est un signe encourageant – très encourageant – pour l'avenir. Si le Canada et l'Irlande ont beaucoup de choses en commun, ils ont aussi beaucoup de choses à s'offrir. Nous devons renforcer encore davantage les liens historiques, culturels et commerciaux entre nous et en tisser de nouveaux.

Je vous inviterais maintenant à vous lever et à boire un toast à la santé et à la prospérité du peuple irlandais!

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