Déclaration du Premier ministre concernant le système de défense contre les missiles balistiques

Février 24, 2005
Ottawa (Ontario)

Nous avons eu une discussion approfondie, menée par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale, sur l’invitation à participer au développement du bouclier antimissile.

C’est suite à cette discussion que nous annonçons aujourd’hui que le Canada ne participera pas au bouclier antimissile.

Qu’on me comprenne bien : Nous respectons le droit des États-Unis de défendre leur territoire et leur population. Nous continuerons d’ailleurs de travailler en partenariat avec notre voisin du sud pour assurer la défense commune de l’Amérique du Nord et la sécurité continentale.

Cependant, nos efforts ne porteront pas sur le bouclier antimissile. Nous allons plutôt intervenir – seuls ou avec notre voisin – dans le cadre de priorités en matière de défense, comme celles énoncées dans le budget d’hier. Nous voulons, par exemple, renforcer la sécurité de notre frontière, accroître la sécurité aux points d’entrée, renforcer notre souveraineté côtière et dans l’Arctique, augmenter le soutien aux activités de renseignement, élargir les rangs de nos forces armées et accroître les dépenses d’immobilisations en vue de l’achat d’hélicoptères, de camions, d’aéronefs et de navires.

Dans cette optique, le Canada est résolu à soutenir NORAD, un élément essentiel de la sécurité continentale et de notre souveraineté nationale. C’est pourquoi nous avons convenu, l’été dernier, de renforcer notre engagement de longue date sur la surveillance des missiles, par l’entremise du NORAD. Nous maintenons cet engagement. Il souligne l’important partenariat continu entre le Canada et les États-Unis. Surtout, il est dans l’intérêt stratégique national du Canada.

Le Canada continuera également de travailler en étroite collaboration avec les États-Unis – et avec d’autres alliés – sur des questions de sécurité et de défense partout dans le monde. Voici quelques exemples de nos multiples intérêts mutuels : la lutte contre le terrorisme; l’Afghanistan et Haïti, où nous avons conjugué nos efforts afin de promouvoir la stabilité et la sécurité. Au Moyen Orient, le Canada entend jouer un plus grand rôle. En ce qui concerne l’Irak, nous offrons de la formation et nous contribuons au fond de l’OTAN. Nous collaborons aussi aux démarches visant à mettre un frein à la multiplication d’armes nucléaires, dont peuvent profiter des puissances comme l’Iran.
Dans de nombreux pays dysfonctionnels ou non viables, nous aidons à maintenir la paix et à bâtir les institutions propres à un bon gouvernement.

Le Canada est conscient du lourd fardeau qui repose sur les épaules des États-Unis à l’égard de la paix et la sécurité dans le monde. Il compte assumer pleinement sa part de la responsabilité mondiale, comme le confirme l’augmentation substantielle de notre budget de défense annoncée hier. Il sera davantage question de la façon dont nous assumerons ces responsabilités internationales dans les énoncés de politique étrangère et de défense qui seront rendus publics sous peu.

J’aimerais conclure sur le point suivant : le Canada et les États-Unis demeurent l’un pour l’autre l’allié le plus fidèle et l’ami le plus dévoué. Notre engagement mutuel et le respect de nos idéaux communs sont inébranlables. Notre engagement mutuel à un monde sécure est inébranlable. C’est pourquoi nous continuerons de veiller à ce que notre relation s’affermisse et à ce que nos deux peuples jouissent d’une sécurité et d’une prospérité plus grandes dans les années à venir.

Retour à la page Web:
http://www.pco-bcp.gc.ca/default.asp?Language=F&Page=archivemartin&Sub=statementsdeclarations&Doc=statement_20050224_428_f.htm