Déclaration du Premier ministre Paul Martin à l’occasion du Sommet des dirigeants nord-américains

Mars 23, 2005
Waco (Texas)

Le texte prononcé fait foi

Bonjour. Je suis très heureux d’être ici au Texas et de me retrouver en compagnie de ces deux hommes à titre de représentants d’une seule Amérique du Nord, fière et forte.

Le président Bush, le président Fox et moi représentons trois pays souverains qui forment l’un des partenariats les plus réussis au monde. En tant que Nord Américains, nous avons de nombreuses réalisations à célébrer, mais nous savons toutefois que nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance. Le monde n’a pas cessé de tourner. De nouvelles puissances économiques comme la Chine et l’Inde ont pris leur essor. De nouvelles possibilités se présentent, ainsi que de nouveaux défis et des menaces inédites. Dans un monde en mutation, il faut un partenariat renouvelé – plus fort, plus dynamique – un partenariat tourné vers l’avenir. Nous sommes déterminés à mettre en œuvre la prochaine génération de mesures qui assurera notre réussite continentale. Voilà notre destination. Et la carte routière qui nous y mènera, c’est le Partenariat nord américain pour la sécurité et la prospérité que nous lançons aujourd’hui.

Le Partenariat pour la sécurité et la prospérité est axé sur la recherche de façons pratiques d’aider nos citoyens à mener une vie plus saine, plus sécuritaire et plus prospère. Il vise de bons emplois et des revenus plus élevés, un continent davantage sécuritaire, ainsi que de l’eau et de l’air propres. Il est entendu également que lorsque nous travaillons ensemble à accroître la sécurité en Amérique du Nord, à rendre le continent plus concurrentiel et plus prospère, nous aidons du même coup les Nord Américains, tous les Nord Américains, à améliorer leur qualité de vie. Nous tirons tous des avantages de nos réalisations collectives.

Notre partenariat reconnaît que dans le monde d’aujourd’hui, les objectifs de prospérité, de sécurité et d’une meilleure qualité de vie n’ont jamais été aussi interdépendants.

D’abord, en ce qui concerne la prospérité, nous rehausserons la compétitivité de nos industries et élargirons les choix qui s’offrent aux consommateurs en réduisant les tracasseries administratives. Nous éliminerons les règlements qui compliquent inutilement les choses. Et cela se fera tout en maintenant des normes de santé et de sécurité très élevées à l’intention de nos citoyens.

En donnant suite aux démarches convenues en matière de réglementation, lesquelles sont fondées sur des principes scientifiques objectifs, nous pouvons contribuer à éviter le risque d’un protectionnisme voilé, tel que revendiqué par certains dans le dossier de l’EBS. Je tiens d’ailleurs à remercier le président Bush et le président Fox du soutien qu’ils ont accordé au Canada. Nous attendons avec intérêt le jour où, dans un proche avenir, malgré les contestations judiciaires de groupes de pression particuliers, l’ensemble de l’Amérique du Nord sera ouvert au bœuf canadien, un produit sûr et de haute qualité.

Pour ce qui est de la sécurité, nous savons qu’assurer la sécurité de nos frontières est une étape cruciale sur la voie qui mène à notre prospérité collective. Des frontières sûres ne contribuent pas seulement à protéger nos populations contre des menaces comme la terreur. Elles facilitent aussi la circulation rapide des marchandises et des services, des voyageurs et de l’information entre nos trois pays, ce qui mène à l’accroissement des activités économiques et à une meilleure gestion des problèmes communs en matière de santé et de sécurité. Poursuivant sur la lancée de l’Initiative sur la frontière intelligente, le Canada fait de nouveaux et d’importants investissements dans les secteurs de la sécurité et de la défense. Nous sommes un partenaire énergique et à part entière dans la construction d’une Amérique du Nord sécuritaire.

Dans le cadre de ce partenariat, nous avons convenu d’élaborer et de mettre en œuvre à l’échelle du continent une stratégie de sécurité visant les cargaisons – stratégie qui assurera des méthodes de contrôle compatibles et efficaces, tant avant le départ d’un port à l’étranger qu’au premier point d’entrée. Nous renforcerons notre engagement commun envers la sécurité maritime. En outre, nous nous sommes mis d’accord pour améliorer les partenariats concernant le renseignement lié à la sécurité de l’Amérique du Nord.

Quant à la qualité de vie, nos trois pays sont responsables de l’environnement du continent et de la santé de ses populations. Les maladies infectieuses et les espèces envahissantes n’ont pas de passeport. Elles ne respectent pas les frontières. C’est pourquoi nous devons, comme pays, agir à l’unisson dans ces dossiers – qu’il s’agisse de la propagation d’une maladie contagieuse comme le SRAS ou d’une question relative à l’eau douce comme dans le cas du lac Devils. Dans le cadre de ce partenariat, nous concevrons des approches communes afin de coordonner nos activités en matière de santé publique, surtout en ce qui concerne la surveillance, la prévention et le contrôle de maladies infectieuses. Lorsqu’un risque pour la santé publique se manifeste, nous voulons que nos laboratoires à Atlanta, à Winnipeg et dans la ville de Mexico soient en communication. De plus, nous comptons améliorer la qualité de l’air et de l’eau, et mettre au point des sources d’énergies qui sont davantage propres et efficaces.

Le Partenariat nord américain pour la sécurité et la prospérité servira de complément à l’ALENA qui a été, certes, une grande réussite, mais dont le fonctionnement peut être amélioré. Les décisions des organes de règlement des différends doivent notamment être respectées et mises en œuvre – nous devons, en nous fondant sur la primauté du droit, assurer la résolution équitable et définitive de nos différends. Je continuerai donc d’insister pour que soit résolu sans délai le litige sur le bois d’œuvre, et j’attends avec intérêt de travailler par l’entremise des autres mécanismes que nous avons mis en place afin d’améliorer le fonctionnement du mode de règlement des différends.

Le partenariat entre le Canada, les États-Unis et le Mexique est important pour les trois pays et pour leurs populations. C’est pourquoi nous avons résolu de nous rencontrer régulièrement dans le but de revoir les progrès accomplis, de répondre aux préoccupations et d’évaluer les possibilités qui se présentent, et ce, pour nous assurer que le partenariat produit des résultats concrets et mesurables.

Les efforts déployés pendant la dernière décennie ont porté fruit. À nous maintenant de relever les nouveaux défis et de saisir les nouvelles occasions qui se présentent. Le Partenariat nord américain pour la sécurité et la prospérité reflète l’engagement que nous avons pris d’agir ensemble en tant que pays, en tant qu’amis et en tant que partenaires à part entière en Amérique du Nord.

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