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Salle de presse

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« Le plan environnemental du gouvernement du Canada »

Notes d'allocution
Honorable Michael D. Chong,
Président du Conseil privé de la Reine pour le Canada, 
ministre des Affaires intergouvernementales et 
ministre des Sports 

Office de protection de la nature de Toronto et de la région
Thornhill (Ontario)

Le 9 novembre 2006


L'allocution prononcée fait foi


Je voudrais remercier les organisateurs de cet événement de m’avoir invité à être ici ce soir. C’est un grand honneur pour moi de servir comme ministre de la région de Toronto dans le nouveau gouvernement, une région qui fait une si grande contribution à notre pays.

Ce soir, j'aimerais aborder deux questions qui sont importantes pour vous et moi et qui posent des défis : l'évolution de nos collectivités et la qualité de l'air que nous respirons.

À plusieurs égards, les générations qui nous ont précédés auraient peine à reconnaître le Canada tel qu'il existe de nos jours. Selon les recensements, en 1921, 49 pour 100 des Canadiens vivaient en zone urbaine, par rapport à 80 pour 100 en 2001, et ce nombre ne cesse de croître. La croissance économique vigoureuse dans les centres urbains transforme nos paysages et nos vies, et les résultats varient.

Pendant mes déplacements entre l'aéroport Pearson et ma circonscription de Wellington-Halton Hills, dans le nord-ouest de la région du Grand Toronto, j'ai l'occasion d'observer un microcosme de la réalité canadienne. Je vois le dynamisme du plus grand centre urbain du pays et la prolifération de ses banlieues, mais aussi la transformation en subdivisions des collectivités rurales qui, autrefois, constituaient le centre agricole de l'Ontario.

Certaines de ces subdivisions ont commencé à s'étendre dans la moraine d'Oak Ridges, un trésor local rempli de cours d'eau, de bois, de mouillères, de lacs de kettle et de tourbières abritant une faune diversifiée – chose de plus en plus rare dans le sud de l'Ontario.

Je sais que l'Office de protection de la nature de Toronto et de la région ainsi que l'Oak Ridges Moraine Land Trust déploient beaucoup d'efforts pour conserver et récupérer le plus de terres possibles pour les générations futures.

Je sais aussi que la Loi de 2001 sur la conservation de la moraine d'Oak Ridges, adoptée par l'ancien gouvernement progressiste-conservateur, et le soutien que lui témoignent les Libéraux du premier ministre McGuinty contribueront énormément à la réalisation de vos objectifs.

Il n'y a pas l'ombre d'un doute qu'il est possible d'aller encore plus loin. Et, grâce à vos efforts, nous y parviendrons.

Je ne suis pas le seul à me préoccuper de régions comme la moraine d'Oak Ridges et des défis et possibilités qu'elles représentent dans le contexte de l'évolution de nos collectivités.

Par exemple, nous sommes tous conscients du lien intrinsèque qui existe entre l'environnement et la santé de nos collectivités.

Comme le démontrent des décennies de recherche, les bassins hydrographiques et leur pouvoir regénératif, les puits de carbone créés par les régions agricoles et sauvages, ainsi qu'une foule d'autres processus naturels à l'extérieur des zones urbaines sont essentiels à la qualité de l'air, de l'eau et des habitats.

Cette réflexion m'amène toujours à me poser les mêmes questions :

  • Pour favoriser le progrès et améliorer notre société, pourrions-nous bâtir des collectivités durables et respectueuses de l'environnement?
  • Les gouvernements pourraient-ils intervenir plus rapidement pour protéger les régions fragiles sur le plan écologique et environnemental?
  • Une plus grande densité de population dans les zones habitées améliorerait-elle la qualité de vie des citoyens si elle leur permettait de vivre près de leur lieu de travail, et donc d'avoir plus de temps libre?

Voilà les questions que je me pose pendant mes propres déplacements. Certes, les réponses à ces questions ne sont pas l'objet de la rencontre d'aujourd'hui, mais je vous invite malgré tout à y réfléchir.

Un autre enjeu environnemental qui me tient à coeur ainsi qu'aux Canadiens est la qualité de l'air que nous respirons.

J'ai lu récemment une série de coupures de presse sur l'environnement. Je vous avoue qu'elles n'étaient pas des plus encourageantes. On y rapportait les propos de critiques qualifiant le plan environnemental du gouvernement de « grand gaspillage » et de projet « timide, vague et pathétique ».

Or, ces articles ne parlent pas d'un plan environnemental de notre gouvernement. En fait, ils ne datent pas de 2006. Ils datent de 1990 et portent sur le Plan vert de Brian Mulroney.

Lorsqu'il a publié le Plan vert, le Premier ministre Mulroney a été beaucoup critiqué et on lui a accordé peu de mérite. Pourtant, il en a fait plus pour l'environnement au Canada que tous ses prédécesseurs. Ce n'est qu'au printemps dernier qu'on a reconnu la contribution de M. Mulroney et que certains des groupes qui l'avaient d'abord critiqué lui ont accordé le titre de Premier ministre le plus « vert ». Le secret du succès de Brian Mulroney est qu'il a pris des mesures concrètes pour assainir l'environnement et obtenir de vrais résultats.

C'est exactement ce que propose le Premier ministre Harper en déposant le projet de loi sur la qualité de l'air, mais comme dans le cas du Plan vert de Brian Mulroney, beaucoup d'information trompeuse a été communiquée sur les mesures que propose notre gouvernement. J'aimerais donc profiter de l'occasion pour vous expliquer notre plan et dissiper certaines idées fausses à son sujet.

Le projet de loi sur la qualité de l'air est une mesure législative progressiste et historique qui assainira notre environnement en ciblant non seulement les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la pollution atmosphérique. Notre projet de loi est une solution complète et d'envergure axée sur une approche profondément différente – et meilleure – que celle de l'ancien gouvernement.

La première différence?

Contrairement au plan du gouvernement précédent, qui ciblait seulement les gaz à effets de serre et faisait complètement abstraction de la pollution de l'air, communément appelée smog, nous nous attaquons à la fois à la pollution atmosphérique et aux gaz à effet de serre.

Dans la région du Grand Toronto, comme en témoignent les douzaines d'alertes au smog que nous vivons chaque année, la pollution atmosphérique est l'une des plus grandes menaces pour l'environnement et la santé des citoyens. Il est tout simplement inacceptable que, par un bel après-midi d'été, nous ayons à dire à nos concitoyens de ne pas sortir en raison de la piètre qualité de l'air. Tout programme environnemental qui se veut crédible se doit d'aborder cette question, et c'est précisément ce que fera la loi sur la qualité de l'air.

La deuxième différence?

Nous allons instaurer un règlement en vertu duquel des réductions de pollution atmosphérique et d'émissions de gaz à effet de serre seront obligatoires. Le plan de l'ancien gouvernement touchait seulement aux gaz à effet de serre et misait sur des efforts volontaires de réduction et de conformité. Le nôtre est obligatoire.

La troisième différence?

Notre plan s'appliquera à tous les secteurs de l'économie canadienne. Des secteurs automobile et manufacturier aux secteurs chimique et pétrolier et gazier, tous devront se plier à des règles rigoureuses. Même les coupe-herbe, les tondeuses et les souffleuses à feuilles seront touchés!

La conformité d'appareils comme les tondeuses peut sembler négligeable, mais détrompez-vous. Tondre le gazon pendant une heure produit autant de polluants atmosphériques que les cinq heures de route qui séparent Toronto d'Ottawa.

Laissez-moi vous en dire davantage sur notre plan environnemental.

Tous les regards semblent tournés vers notre objectif à long terme de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 à 65 % d'ici 2050. Toutefois, il ne faut pas penser que nous nous contentons de 2050 comme date butoir. Notre plan comporte aussi des cibles à court terme de réduction des polluants atmosphériques et des gaz à effet de serre.

Ces cibles entreront en vigueur à la fin de 2010, dans à peine quatre ans. Les entreprises devront prendre des mesures immédiates pour opérer les changements nécessaires et se conformer à temps et pleinement à ces exigences d'ici la fin de 2010. Nos spécialistes travaillent avec acharnement pour établir ces cibles, car nous souhaitons en faire l'annonce au cours des prochains mois.

Les entreprises qui manqueront de se conformer aux nouvelles cibles et règles devront payer des amendes, qui seront versées directement dans un fonds pour dommages à l'environnement. Le gouvernement du Canada utilisera cet argent pour investir dans la recherche et le développement de technologies environnementales.

L'approche que nous préconisons est fondée sur la conviction que la responsabilité première du gouvernement fédéral est le peuple canadien – sa santé et son environnement. C'est pourquoi nous allons faire des investissements qui auront des retombées positives sur l'environnement ici au Canada.

J'aimerais également fournir des éclaircissements sur la position de notre gouvernement à l'égard du Protocole de Kyoto. Le Canada est signataire de cet accord et le restera. Nous croyons que les changements climatiques constituent un problème réel et très sérieux pour le monde entier. Nous reconnaissons la valeur des objectifs de Kyoto qui, comme vous le savez, appellent le Canada à réduire ses émissions de 6 % en deçà des niveaux de 1990 d'ici 2012.

Or, sous le régime de l'ancien gouvernement, les émissions ont dépassé de 35 % les seuils prévus dans le Protocole de Kyoto. Notre gouvernement est donc aux prises avec la tâche impossible de réduire nos émissions de 35 % d'ici 2012, objectif qui ne peut être atteint sans faire basculer l'économie canadienne.

Notre gouvernement se refuse à dépenser des milliards de dollars aux dépens des Canadiens pour réaliser pareil objectif au moyen de crédits d'émissions. Nous refusons également de dilapider par milliards l'argent des contribuables pour subventionner l'industrie afin qu'elle réduise ses émissions polluantes et de gaz à effet de serre. À la place, nous veillerons à ce que ce soit l'industrie, et non les citoyens canadiens, qui absorbe le coût de la conformité.

Il est évident que le plan de l'ancien gouvernement ne fonctionnait pas, et c'est pourquoi nous avons mis au point notre propre plan – la loi sur la qualité de l'air – un plan aux retombées concrètes.

La loi sur la qualité de l'air est une mesure législative progressiste qui rompt diamétralement avec l'approche de l'ancien gouvernement. Notre plan réduira les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique, il établira des règles obligatoires et il s'appliquera à tous les secteurs de l'économie canadienne.

Pour ce qui est du Protocole de Kyoto, nous demeurons signataires. Nous croyons que les changements climatiques constituent un problème écologique de premier ordre. Nous sommes engagés à l'égard de ses objectifs et nous allons travailler de manière constructive pour élargir sa portée globale.

Voilà les efforts que déploie notre gouvernement. Et avec vous, nous assurerons le progrès au chapitre de l'environnement.

Je crois fermement que nos actions individuelles constituent les assises du progrès. Tous autant que vous êtes, vous êtes réunis ici aujourd'hui parce que vous avez la conviction que des avancées doivent être faites. Et comme vous, partout au Canada, d'autres groupes veillent sur les intérêts de leur région.

Avec eux, avec vous, nous sommes en train de bâtir un Canada fort, propre et prospère.


Je vous remercie.  


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Mise à jour : 2006-11-09 Avis importants