Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion d’un déjeuner d’Équipe Canada 2002 à Berlin

Le 19 février 2002
Berlin (Allemagne)

Je suis très heureux de présenter Équipe Canada 2002 à l’Allemagne.

C’est la première fois qu’Équipe Canada se rend en Europe. Nous avons commencé par défricher le terrain pour les entreprises canadiennes dans la nouvelle Russie, où achèvent de se rompre les chaînes de la guerre froide. Où la croissance économique est vigoureuse. Où la liberté fleurit et la libéralisation du marché va bon train.

Cette semaine, notre mission nous conduit dans la nouvelle Allemagne. Où les divisions de la guerre froide se sont fait sentir avec le plus d’intensité. Et nous entreprenons notre visite ici même, dans la nouvelle Berlin.

Pendant des générations, cette ville a été aux yeux du monde un monument déprimant au conflit idéologique. En l’espace de 12 années seulement, elle est devenue un symbole d’espoir et de réunification. Les familles et les amis autrefois séparés par un mur de peur et d’ignorance travaillent aujourd’hui à titre de partenaires à la renaissance d’une grande nation unique. Nous sommes conscients des sacrifices que le peuple allemand a consacrés à cet effort collectif historique. Et nous vous félicitons pour vos énormes réalisations.

Les membres d’Équipe Canada travaillent aussi en partenaires. Les gouvernements et les entrepreneurs canadiens mettent leurs ressources en commun pour faire connaître le Canada en tant que partenaire commercial idéal dans l’économie mondialisée du 21e siècle.

Équipe Canada 2002 est une équipe du tonnerre. Je suis honoré d’en être le capitaine. Je suis accompagné des chefs de gouvernement des provinces et des territoires et de plus de 200 de nos entrepreneurs les plus créatifs dans des secteurs clés de l’économie canadienne. Bon nombre d’entre eux sont des leaders à l’échelle mondiale.

Si nous sommes ici, c’est parce que nous voulons stimuler encore davantage le commerce et l’investissement entre nous. Nous voulons explorer et saisir les occasions créées par le rôle de l’Allemagne comme point d’ancrage de l’Union européenne et par celui du Canada comme porte d’entrée d’un marché nord-américain de plus de 400 millions de personnes.

Le partenariat entre le Canada et l’Allemagne s’étend bien au-delà de la sphère commerciale.

Nos liens d’amitié sont aussi des liens de parenté. En effet, plus de trois millions de Canadiens sont d’ascendance ou d’origine allemande – ce qui explique sans doute pourquoi le Canada est l’une des destinations de vacances préférées des Allemands.

Notre amitié est aussi faite de valeurs communes. Ainsi, nous tenons à la liberté, aux droits humains et à la justice sociale, nous croyons à la gouvernance progressiste, au partage de la prospérité et à l’égalité des chances, et nous sommes convaincus que les structures fédérales sont les mieux adaptées à la protection de ces valeurs. Grâce à un partenariat entre les citoyens et l’État.

Sur la base de ces valeurs communes, nous avons édifié un partenariat sur la scène internationale, au sein de l’OTAN et de l’OSCE et aux Nations Unies. Nos soldats maintiennent la paix côte à côte dans les Balkans. Et depuis le 11 septembre, nous sommes à l’avant-garde de la campagne internationale contre le terrorisme.

Le Chancelier et moi avons parlé hier de nos projets en vue du Sommet du G8 au Canada cette année. Nous avons discuté en particulier de notre engagement conjoint de rehausser la qualité de vie des populations africaines. Je suis d’ailleurs heureux que le Chancelier Schröder ait accepté mon invitation à effectuer sa première visite officielle au Canada à la veille du Sommet.

Notre partenariat sur la scène internationale englobe la ferme détermination de promouvoir la prospérité et le progrès social au moyen de la libéralisation des échanges. Nous l’avons prouvé récemment encore en appuyant tous les deux un nouveau cycle de l’OMC pour établir des règles justes et équitables.

Nous avons tous les deux appuyé des accords commerciaux régionaux. Le Canada a l’ALÉNA, et nous souhaitons établir une Zone de libre-échange des Amériques. L’Allemagne, pour sa part, constitue une force motrice dans l’évolution d’une Union européenne dynamique.

Le Canada et l’Allemagne ont établi de très bons échanges de marchandises, de services, d’investissements et de technologies. L’Allemagne est notre quatrième partenaire pour ce qui est du commerce et des investissements. Nos échanges bilatéraux ont atteint 11 milliards de dollars en l’an 2000.

Des sociétés canadiennes ont investi plus de 4 milliards de dollars en Allemagne. Des entreprises canadiennes ont été parmi les premières à investir dans les nouveaux Laender et emploient maintenant des milliers de travailleurs allemands. Inversement, six cents compagnies allemandes ont effectué au Canada des investissements qui ont créé 95 000 emplois.

Sans vouloir paraître gourmand, Mesdames et Messieurs, nous pouvons faire mieux.

C’est pourquoi Équipe Canada 2002 est ici. Afin de tirer parti du potentiel inexploré, de faire connaître le Canada en Allemagne à titre d’économie de pointe axée sur la technologie, et de mettre en valeur les avantages considérables qu’il y a à faire affaire avec le Canada.

Le Canada est un marché éprouvé pour les investisseurs allemands, dont un grand nombre se sont joints à nous aujourd’hui. Selon les résultats d’un récent sondage mené par la Chambre canadienne-allemande de l'industrie et du commerce, 70 p. 100 de ses membres projettent de nouveaux investissements au Canada.

La firme KPMG a récemment publié une étude selon laquelle le Canada est le pays où il est le plus économique de faire des affaires. Les résultats révèlent que le Canada offre les coûts d’exploitation après impôt les plus faibles. De plus, le coût de l’énergie, des transports, de la construction et de la main-d’oeuvre en général est peu élevé.

L’avantage canadien tient aussi au fait que nous transformons le Canada en terrain fertile pour les entreprises de la nouvelle économie. D’importantes grappes de haute technologie ont essaimé dans tout le pays.

Elles sont d’ailleurs bien représentées au sein d’Équipe Canada 2002. L’agroalimentaire de Saskatoon. Le multimédia de Halifax. Les piles à combustible de Vancouver. La biotechnologie de Montréal et Toronto. La photonique d’Ottawa. Autant de bons exemples de la technologie et de l’entrepreneurship canadiens misant sur le succès à l’échelle mondiale.

L’avantage canadien repose sur la vigueur et le dynamisme profonds de notre économie. Celle-ci est en très bonne position pour traverser indemne le ralentissement économique mondial en cours et pour prendre son essor pendant la reprise qui suivra.

Nous avons déposé cinq budgets excédentaires de suite, et le Canada est le seul pays du G8 qui devrait, selon les projections, résister au ralentissement actuel sans se retrouver en déficit. Le ratio de la dette au PIB a fondu plus vite chez nous que dans tout autre pays industrialisé. L’inflation demeure faible et stable. Il y a 40 ans que les taux d’intérêt n’avaient pas été aussi bas.

Nous avons adopté le plus important plan de réduction d’impôt de toute l’histoire du Canada. Dans le cadre de ce plan, le taux d’imposition des sociétés s’établira environ cinq points sous les taux américains moyens. C’est là tout un encouragement à l’investissement au Canada. Nos encouragements fiscaux à la recherche et au développement sont les plus généreux au monde.

À la suite du 11 septembre, nous avons annoncé de nouveaux investissements stratégiques importants qui rendront notre frontière commune avec les États-Unis plus sûre. Ils permettront aussi de protéger et de favoriser le fort volume et la rapidité des échanges de produits et de services qui font du Canada la porte d’entrée idéale du marché de l’ALÉNA.

Et nous allons continuer d’effectuer des investissements stratégiques qui contribueront à garantir la vigueur de notre économie à long terme, à bâtir une infrastructure avancée de recherche et d’apprentissage pour notre population et à faire en sorte que le Canada soit le lieu où les découvertes et les nouveaux procédés arrivent sur le marché avant les autres.

À cet égard, nous venons d’annoncer une nouvelle stratégie d’innovation et d’apprentissage qui constitue un plan directeur pour l’avenir dans des secteurs comme l’apprentissage, la recherche et le développement de grappes industrielles.

Mesdames et Messieurs, cette mission d’Équipe Canada 2002 à Berlin et en Allemagne me réjouit. Le message que nous sommes venus porter est simple.

Nous voulons que vous voyiez le Canada comme un lieu de choix où investir et conduire des affaires. Un lieu où le climat est particulièrement propice aux investissements et au commerce. Nous voulons que vous considériez la feuille d’érable comme un symbole de l’excellence au 21e siècle.

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