Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion d’un déjeuner d’Équipe Canada

Le 17 février 2001
Hong Kong (Chine)

J’ai le plaisir de saluer l’hôte conjoint de ce déjeuner, la Chambre de commerce canadienne à Hong Kong, pour le soutien énergique qu’elle apporte aux entrepreneurs canadiens ici. Elle reflète bien le dynamisme qui anime Équipe Canada.

Il n’est pas étonnant qu’elle soit notre plus grande Chambre de commerce à l’extérieur du Canada. Car, on se sent chez nous quand on revient à Hong Kong. Je ne crois pas que l’on puisse rencontrer dans aucune autre ville asiatique autant de Canadiens que j’en ai rencontré ici. Des Canadiens qui font connaître jour après jour notre savoir-faire, notre énergie et notre créativité, pas seulement à Hong Kong et en Chine, mais dans toute l’Asie. Des Canadiens qui font partie intégrante de la vie commerciale et sociale de Hong Kong. Tout comme tant de citoyens originaires de Hong Kong enrichissent la vie nationale au Canada.

En tant que capitaine d’Équipe Canada 2001, je suis conscient que Hong Kong est en transition. Nous avons tout intérêt à ce que la stabilité et la prospérité continuent de régner à Hong Kong.

Le commerce est le pivot de nos relations. Mais les liens entre nous comportent bien d’autres dimensions. Nos relations commerciales sont fondées sur d’étroites relations personnelles dont les origines remontent à plus d’un siècle. Ces liens indissolubles du passé nous ont permis de nouer un partenariat pour relever les défis de l’avenir.

En partenariat, nous mettons au point la prochaine génération de technologies « vertes ». En partenariat, nous étudions des moyens innovateurs de dispenser des services de santé et d’éducation de qualité. En partenariat, nous faisons oeuvre de pionnier dans le secteur des technologies de l’information, la carte-mère de la nouvelle économie mondialisée.

Hier, j’ai eu le plaisir de rendre visite à la Canadian International School, un superbe exemple de la force conjuguée de notre ingéniosité. Cette école est un magnifique spécimen de l’architecture canadienne et un utilisateur modèle des technologies de l’information dans la salle de classe qui se distingue aussi par ses méthodes d’enseignement et de gestion novatrices. Je tiens à féliciter tous ceux et celles qui ont contribué à son succès. J’espère que vous continuerez d’appuyer l’école dans son développement.

En 1994, Hong Kong a été une étape importante de la toute première mission d’Équipe Canada. Des événements historiques se sont déroulés depuis, mais le Canada se sent rassuré à l’idée que l’identité fondamentale qui a fait de Hong Kong un carrefour pour le monde est restée inchangée.

Hong Kong est le centre commercial et financier le plus ouvert et le plus dynamique de l’Asie. Les entreprises peuvent y mener leurs activités en toute confiance, sachant que ses institutions saines et sa réglementation transparente sont fondées sur la primauté du droit. Elle reste un partenaire estimé au sein de l’OMC, de l’APEC et ailleurs. Et elle reste aussi un lieu où les gens peuvent exprimer leurs opinions librement, sans crainte ni intimidation. L’avenir de Hong Kong repose sur ces caractéristiques.

Cela dit, nous assistons à l’émergence d’une nouvelle Hong Kong. Nous sommes de nouveau témoins de la célèbre faculté de Hong Kong de se réinventer. Par le passé, elle s’est transformée de port de commerce en centre manufacturier; de géant du textile en place financière internationale. Et voilà qu’elle se réincarne en plate-forme mondiale des technologies de l’information.

Hong Kong est également aux prises avec les préoccupations de toute société véritablement moderne : les services de santé, l’éducation et le logement.

De plus, un débat très sain s’est engagé sur la façon d’assurer sa gouvernance sous le régime de la Loi fondamentale et sur les moyens d’assurer la continuité sans étouffer le changement.

Le Canada voit avec grand intérêt son vieil ami débattre de ces questions. Et vous pouvez continuer de compter sur notre appui.

La nouvelle Hong Kong offre d’immenses possibilités. Surtout aux petites et moyennes entreprises. J’espère qu’Équipe Canada 2001 fera découvrir à nos coéquipiers cette nouvelle Hong Kong et le rôle important qu’elle peut jouer comme tremplin pour les entreprises canadiennes vers la Chine continentale et le reste de l’Asie.

Car Hong Kong fait partie de la Chine. Il en a toujours été ainsi en raison de sa population, de ses racines culturelles et du flux des échanges commerciaux et des idées.

Les relations vont se resserrer encore davantage à la suite de l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce. Hong Kong est idéalement placée pour tirer pleinement parti des nombreuses nouvelles opportunités qui accompagneront la transition. Ce jour-là, le Canada et les entreprises canadiennes seront à vos côtés à titre de partenaires.

Mesdames et Messieurs, le but d’Équipe Canada a toujours été beaucoup plus vaste que la conclusion d’ententes et la signature de contrats. Notre but est d’établir des relations à long terme. Des relations de confiance et de bonne entente mutuellement avantageuses.

Équipe Canada 2001 a revitalisé d’anciennes relations et en a fait naître de nouvelles. Je suis fier de la qualité de notre équipe : des gouvernements engagés et novateurs qui travaillent la main dans la main avec les meilleures entreprises canadiennes. Notre mission est révélatrice de notre volonté d’assurer le succès du Canada. Mais, surtout, elle est révélatrice de notre engagement envers la Chine. Et de l’importance que nous attachons aux relations que nous tissons avec vous.

Un des principaux objectifs d’Équipe Canada 2001 consiste à changer la perception que Hong Kong a du Canada. Je crois que nous avons réussi dans le cas du chef de l’exécutif quand il a visité le Canada l’an dernier. Je sais qu’à son retour, M. Tung a dit aux gens d’affaires de Hong Kong que lorsqu’ils sont en visite au Canada, ils ne devraient pas se contenter de visiter leurs tantes, ils devraient faire des affaires.

Je sais que la vaste majorité d’entre vous ont eu l’occasion de visiter le Canada. La plupart d’entre vous ont des amis et de la famille au Canada. Vous êtes nombreux à avoir déjà des contacts commerciaux au Canada. Mais je gagerais que vous n’êtes pas nombreux à percevoir le Canada comme l’un des endroits les plus propices aux investissements et aux affaires dans la nouvelle économie.

De même que nous faisons découvrir aux Canadiens la nouvelle Hong Kong, j’aimerais vous faire découvrir le nouveau Canada.

Nos gouvernements – fédéral, provinciaux et territoriaux – ont pris les mesures nécessaires pour consolider les assises de l’économie par des budgets équilibrés, une dette publique réduite, des baisses d’impôt, de faibles taux d’intérêt et une inflation modérée. De tous les pays du G-7, c’est le Canada qui devrait afficher la plus forte croissance cette année. En fait, notre économie est en très bonne position pour traverser toute période de ralentissement à court terme de la croissance américaine.

Nous possédons une main-d’oeuvre très spécialisée et instruite. Le Canada compte une plus forte proportion de titulaires de diplômes d’études postsecondaires que tout autre pays au monde – y compris les États-Unis. Le pourcentage de notre population branché à l’Internet est plus élevé que partout ailleurs dans le monde.

Nous avons été le premier pays du G-7 à brancher toutes nos écoles et nos bibliothèques publiques à l’Internet.

Le Canada s’est également doté d’un cadre fiscal favorable à l’entrepreneurship et à l’innovation. L’impôt moyen sur les sociétés est inférieur de près de 5 % à celui des États-Unis. Et notre régime de crédits d’impôt pour la recherche et le développement est l’un des plus avantageux au monde.

Vous avez tous entendu parlé de la Silicon Valley. Mais saviez-vous que Montréal est un centre comparable dans le domaine de l’aérospatiale. Elle regroupe 27 % du marché mondial des avions d’affaires, 60 % du marché des trains d’atterrissage et 70 % du marché des simulateurs de vol commerciaux.

Notre corridor Toronto-Kitchener-Waterloo compte plus de 2000 entreprises de pointe qui emploient plus de 100 000 personnes.

Toronto est l’un des plus grands centres des sciences de la vie en Amérique du Nord.

Plus de 7000 entreprises de pointe sont concentrées à Vancouver. Au cours des 10 dernières années, la capitalisation boursière des plus grandes entreprises de haute technologie de la Colombie-Britannique est passée de 1 milliard à plus de 70 milliards de dollars.

Ottawa est non seulement notre capitale nationale, mais aussi la capitale de la Silicon Valley du Nord. Elle abrite plus de 1000 entreprises de pointe.

Dans le Canada atlantique, la ville de Fredericton compte à elle seule plus de 180 sociétés d’informatique dont la clientèle est située dans le monde entier.

Mesdames et Messieurs, voilà un petit aperçu du nouveau Canada. Un Canada qui, à l’instar de la nouvelle Hong Kong, est en marche. Une véritable Équipe Canada qui est fermement déterminée à mobiliser ses ressources et sa vitalité pour devenir le pays le plus avant-gardiste au monde.

Le Canada et Hong Kong sont faits pour s’entendre. Il nous faut redoubler d’efforts pour maximiser nos forces conjuguées. À titre de capitaine d’Équipe Canada 2001, je vous invite tous à tirer parti des contacts que vous avez établis au Canada pour montrer la voie.

Nous sommes entrés dans une ère de changements ultrarapides où il faut conserver son avance pour prospérer. Hong Kong a bien mérité sa réputation de pays qui bouge vite. Le Canada est plein d’énergie et de détermination.

C’est le moment de saisir l’avenir – ensemble.

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